KROKUS dans leur formation actuelle. De gauche à droite : Mandy Meyer (guitare), Marc Storace (chanteur), Fernando von Arb (gui./ voix), Mark Kohler (guit.), Flavio Mezzodi (batt.), Chris von Rohr (basse / voix)

Chris von Rohr (fondateur, bassiste et producteur de Krokus) nous a reçu chez lui à Soleure, dans la Villa Montechristo, pour évoquer cet album de reprises qui témoigne des racines d’un groupe qui n’est pas prêt de toucher l’AVS.

D’où vous est venue cette idée ?
Chris von Rohr : Depuis la réunion de la formation originelle du groupe, nous avons sorti deux albums plus un album live. Sortir un disque de reprises a toujours été un vœu et un rêve pour nous. Nous l’avons enregistré avec une seule perspective : le plaisir. Ces chansons sont pour la plupart issues des années soixante car les racines de Krokus sont ancrées dans cette période. Nous avons volontairement choisi des chansons connues, des hits, pas d’obscures faces B. Le disque s’appelle ‘Big Rocks’, bon sang, pas ‘Bonsaï rocks’ !

Comment avez-vous décidé du choix final des treize chansons ?
Marc (Storace, chant), Fernando (von Arb, guitare) et moi avons proposé près de cinquante titres sur lequel nous avons jammé. L’idée était de réussir à faire sonner chacun de ces titres comme du Krokus, de les « krokusiser » en quelque sorte, et pas de les interpréter à la façon d’un juke-box. Ces treize chansons constituent l’ADN de Krokus, le lait maternel dont nous nous sommes abreuvés de la puberté à nos débuts. Dans le juke-box qui est dans mon salon, il y a cent singles presque tous issus des années soixante.

La production de ces chansons est très variée. Quelle fut votre approche en matière de son ?
Chaque morceau a été produit en fonction de sa nature. En tant que producteur, j’ai cherché à ne pas rendre le tout pompeux. Le son est direct, naturel et analogue, très peu compressé. Le disque ne contient pas de trucages, pas d’effets, pas d’Auto-Tune. Tout ce que vous entendez est réel, fait à la main. On n’est pas là pour faire de l’éducation musicale, mais du ‘dirty bad ass rock’n’roll’ !

Le titre débute par ‘N.I.B.’ de Black Sabbath, alors que le groupe a donné son dernier concert le 4 février. Un sacré paradoxe !
C’est vrai, et j’ai un message pour vos lecteurs à ce sujet : profitez d’aller voir en concert tous ces mythes du rock qui vont peu à peu disparaître ! Allez voir Black Sabbath, les Rolling Stones, Aerosmith. Personne ne peut les remplacer. C’est triste, mais c’est la vie. Allez voir ‘the real shit’ ! Krokus non plus n’est pas éternel, alors profitez de venir nous voir.

Combien de temps verra-t-on encore Krokus sur scène ?
Le ‘grand organisateur’, c’est la santé. C’est elle qui régit notre avenir. Peut-être serons-nous encore actifs dans cinq ans, lorsque nous approcherons la septantaine, mais peut-être que l’un de nous décédera d’ici-là. Impossible de le savoir. Mais aussi longtemps que la santé est là et aussi longtemps que nous pouvons encore nous améliorer, nous comptons bien jouer et avoir de la joie.

Vous tournerez avec Gotthard au printemps. Quels sont les sentiments qui vous animent à ce sujet ?
Réunir les deux plus grands groupes de rock suisses de tous les temps est une idée de notre management commun. Etant donné que j’ai été le producteur des albums de Gotthard pendant dix ans, cette tournée avec eux représente quelque chose de particulier pour moi. Le succès avec Gotthard pendant cette décennie a été total. Je suis resté ami avec Leo (Leoni, guitariste) même si nous avons eu des divergences musicales dans le passé. En tant que producteur, je suis comme le capitaine d’un bateau, j’ai un rôle dominant. Il fallait que le groupe suive la boussole. J’ai vécu une histoire intense avec les deux groupes, cette tournée commune a donc une saveur très particulière pour moi. C’est une situation de co-headliner : nous partagerons la même scène, les mêmes lumières, le même son. Chaque groupe jouera environ septante-cinq minutes et peut-être jouerons-nous quelque chose ensemble. Tous les musiciens se réjouissent énormément !

En concert avec Gotthard les 11 et 12 mars à Lausanne (Métropole).

 

www.krokusonline.com

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