Créé en 2015 à Helsinki, Beast in Black s’est rapidement imposé comme un ovni dans la galaxie du power metal. C’est vraiment difficile de définir ce groupe. Un peu un mélange de tout à la fois : du heavy, de la disco, du synthé, du kitsch assumé et surtout des refrains tellement catchy qu’on se surprend à les fredonner en sortant de la salle. Le chanteur, tout de noir vêtu, façon vampire gothique, déboule sur scène avec une voix déraillante par moments, mais aussi presque féminine parfois. On doute, on sourit, on se laisse embarquer. Un gratteux qui ressemble (de loin) à Yngwie Malmsteen, un bassiste un peu dans le style Manowar.
Derrière eux, un décor piqué à Powerwolf, avec des bêtes féroces. Le public ? Partagé au début. Quelques sceptiques lèvent un sourcil, d’autres se laissent prendre au jeu. Le set est power, entraînant, rafraîchissant, sans temps mort. Une heure pile de show et franchement, pour une première partie, c’est royal. Certaines têtes d’affiche devraient en prendre de la graine : oui, oui, ceux qui dépassent à peine l’heure et quart parce qu’ils causent trop entre les morceaux.
Et là, place aux maîtres. Formés en 1984, les papes du power metal allemand, les mythiques Helloween. Une entrée spectaculaire : pluie d’artifices, lumière orange, la fameuse citrouille qui se dessine lentement sur le mur de fond en LED. Il n’en fallait pas moins pour fêter les 40 ans du groupe et la première date de leur tournée ! Les cris montent, la tension explose. Les guitares se croisent, bam, le premier riff fend l’air. Un des gratteux, looké façon Synyster Gates, balance un solo qui met tout le monde d’accord. Après une chanson, l’écran s’anime : un personnage encapuchonné apparaît, mystérieux, presque théâtral, qui guidera les spectateurs tout le long du concert.
L’écran projette des animations d’une qualité bluffante. Et cette scène ! Une avancée impressionnante qui permet aux musiciens de venir chercher le public, de le regarder droit dans les yeux. Premier show de la tournée, précise le chanteur : « On s’est demandé si on avait déjà joué au Lux… non ? Vous, vous êtes déjà venus nous voir ? » La foule hurle en réponse. Comme s’explique le chanteur, à 60 ans on commence à avoir la mémoire qui flanche. Heureusement, il n’oublie pas encore les paroles. Et là, sur Ride the Sky, c’est la première explosion de confettis, un mur de serpentins qui retombe lentement sur un public déjà conquis. Sur I Want Out, même délire : une pluie de confettis, des cris, des bras levés, un moment suspendu. La salle entière chante à pleins poumons, et franchement, c’est beau à voir.
Après 1h25 de pur metal, les Allemands offrent un passage acoustique inattendu, presque intime. Et là, sur la dernière chanson, pour clôturer 2h20 de concert intense, oh surprise, une immense citrouille argentée se gonfle au-dessus des musiciens, illuminée d’un rouge incandescent. Un dernier éclat de folie visuelle avant le rideau final : une pluie d’artifices, un tonnerre d’applaudissements, et ce petit goût d’euphorie qu’on garde encore longtemps après le dernier riff. Une soirée où le metal a brillé de mille feux entre l’énergie juvénile et électrisante de Beast in Black et la grandeur épique de Helloween, les spectateurs ont eu droit à une double dose d’histoire, de fun et de décibels. Et franchement… on en redemande.
Texte : [Adeline Pusceddu]
Photos : [Deadly Sexy Carl]
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