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VOYAGE SENSORIEL AU CŒUR DE THE DARK SIDE OF THE MOON

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Le Daily Rock Québec a eu la chance d’assister à la séance d’écoute de The Dark Side of the Moon au Planétarium de Montréal. Présentée par Espace pour la vie, la représentation, qui célèbre le 50e anniversaire de l’album, mettait en valeur la bande sonore originale et mythique de Pink Floyd, dont l’album s’est vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Appuyée de visuels planants, solaires et rétrofuturistes, cette expérience immersive à la fine pointe de la technologie avait tout pour séduire : la soirée affichait complet. Parmi les spectateurs, il n’y avait pas de profil type : hommes, femmes, familles, tous venus partager une même expérience.

À mon arrivée, je me présente à la billetterie pour récupérer mon laissez-passer. Le service est courtois et rapide. On m’explique comment me rendre à la salle de projection — le « chao ». Le couloir menant à la salle est baigné d’une lumière rouge dense. L’atmosphère est mystérieuse ; une fébrilité monte à mesure que la file s’allonge devant les portes. Lorsque l’heure d’entrer arrive, je découvre la configuration : une cinquantaine de bean bags au centre, entourés d’assises plus rigides. Craignant d’être un peu surstimulée, j’opte pour un bean bag. C’est une valeur sûre : je m’y sens enveloppée, prête pour le décollage. Le dôme, majestueux, diffuse une lumière violette douce, évoquant un ciel étoilé. Le décor est planté ; l’expérience peut commencer.

Le silence tombe. Les battements de cœur du premier morceau, Speak to Me, retentissent. C’est énigmatique. Nous sommes plongés dans l’espace. La vue à 360° est déstabilisante, mais pas inconfortable. Je remarque que mes voisins cherchent un point focal où se laisser porter, et je fais de même. Quand Breathe (In the Air) succède, j’en ai des frissons. La projection soutient l’album d’une façon remarquable. Je l’avais réécouté plusieurs fois la semaine précédente, mais là, je ressens physiquement la direction. Les visuels progressent avec fluidité, créant une impression de déplacement. Je me rappelle que je ne bouge pas — mais mentalement, pendant On the Run, je voyage.

Puis vient Time. À l’écran, un cadran futuriste affiche heures et mois simultanément. On plonge dans ses engrenages, ses lignes et ses formes mécaniques, puis dans des visuels particuliers. Comme designer d’intérieur, je fais des liens avec AutoCAD : grilles d’attache (F9), axes, repères orthogonaux (F8). J’en ris intérieurement. Progressivement, on traverse des prismes à l’effigie de l’album. Ceux qui sont nés dans les années 90 s’imagineront peut-être la piste arc-en-ciel de Mario Kart 64. C’est ludique et hypnotique, et la notion du temps s’efface.

The Great Gig in the Sky nous transporte encore plus loin. L’animation reste cohérente, les séquences s’enchaînent avec élégance. Cette constance me rassure et me permet de plonger davantage. Je redécouvre la voix, la réverbération, les cuivres, le synthétiseur, la basse enveloppante. Je suis émue, submergée de frissons. Devant les visions de la Terre projetée, je me sens minuscule… et pourtant exceptionnelle d’être vivante. Les effets deviennent kaléidoscopiques. Je me dis que cela doit ressembler à une expérience hallucinogène. Bien que je ne l’aie jamais vécue, je remercie le Planétarium : j’expérimente ici quelque chose de nouveau sans mettre en danger mon corps — et où les silhouettes d’astronautes apparaissent souvent. Oui, on plane.

Money débute. Les visuels géométriques laissent place à une animation plus figurative : écrans d’ordinateurs, claviers vintage flottant dans l’espace. Sur eux, des images d’hommes âgés et épuisés, couchés sur des bancs publics. C’est choquant et réussi. Le noir et blanc évite l’effet d’actualité trop directe, tout en soulignant la fatigue des visages. Le message politique de la chanson s’en trouve renforcé. L’ironie est totale : la musique nous rend puissants alors que les images rappellent l’injustice du monde. Artistiquement, c’est brillant. Quelques morceaux passent. Je suis encore sous le choc, dans la réflexion.

Enfin, Eclipse, la conclusion parfaite. Les battements du début réapparaissent, bouclant l’œuvre avec force. En projection, l’effet est encore plus saisissant : on sent qu’on redescend doucement, que le voyage s’achève. Encore des frissons. Je me sens reconnaissante. Cette séance m’a permis de mieux comprendre pourquoi on dit que cet album doit être vécu en spectacle. Pour avoir assisté à d’autres projections dans cette salle, je remarque à quel point celle-ci se démarque. Oui, le thème de l’espace est évident, mais c’est surtout ce mélange de petitesse et de grandeur qui m’a bouleversée. Si l’art sert à faire passer les émotions, ici, c’était réussi. J’en ressors surprise et touchée.

Les projections se tiendront les vendredis et samedis soir seulement jusqu’au 21 juin 2026. Faites vite, les places s’envolent rapidement.

AVERTISSEMENT : Certaines séquences d’images comportent un effet stroboscopique pouvant affecter les personnes photosensibles.

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