Pour leur quatrième album, le groupe s’est aventuré à Portland pour invoquer les muses du rock pur et dur. En ressort « No Spell For Moving Water », un album en constante évolution. Rencontre avec le trio.

Velvet Two Stripes, 2023

En écoutant votre nouvel album, j’ai vraiment l’impression que vous êtes revenus aux racines du rock’n’roll féminin : The Runaways, Par Benatar, beaucoup d’artistes emblématiques, pour un album qui sonne très eighties. Quelles déesses avez-vous invoquées pour « No Spell for Moving Water » ?

Sophie : Bonne question ! Je pense qu’il y a trop de déesses impliquées pour les nommer toutes. C’est définitivement un hommage à l’émancipation féminine, un hommage à Patti Smith, PJ Harvey, Stevie Nicks, Janis Joplin, Christine McVie etc… Mais aussi à toutes les autres femmes qui nous ont inspirées tout au long de notre parcours, qu’il s’agisse de nos mères, de nos amies ou d’autres.

Vous êtes ensemble depuis 15 ans, je me souviens vous avoir vu à vos débuts avec un SPD comme batteur. Qu’est-ce que Velvet TwoStripes vous a apporté dans votre vie, non seulement en tant que musiciennes mais aussi en tant que personnes ?

La patience ! Et la confiance ! Et surtout un nombre incalculable de bons souvenirs que nous chérissons au quotidien. C’est fou de réaliser que ce que nous vivons n’est pas un rêve mais une réalité. Je crois que ce qui nous a marqué le plus, c’est que Velvet Two Stripes est une amitié pour la vie. Nous nous connaissons depuis tellement longtemps, et nos relations peut parfois ressembler à de grandes montagnes russes, mais nous savons toujours que nous pouvons compter l’une sur l’autre, et nous avons une communication très ouverte et directe. Je pense que c’est l’un de nos points forts que nous avons acquises au fil des ans. C’est très utile, tant dans le monde de la musique que dans la vie privée.

Vous êtes allés à Portland pour enregistrer cet album. Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette grande aventure américaine ? Qu’est-ce que cela vous a fait, d’être complètement dépaysées, autant culturellement que géographiquement ?

Velvet Two Stripes, 2023

C’était une aventure en effet. Quand tu es dans un pays que tu ne connais pas et que quelqu’un entre par effraction dans votre voiture et vole tes téléphones, ordinateurs portables et autres, c’est là que la vraie vie se passe… Portland est si éloigné de la Suisse, et nous avons senti que nous avions besoin de cette distance cette fois-ci afin de vraiment nous immerger dans le processus créatif et rester dans cette belle bulle qu’est la vie de studio. Mais nous n’avions pas vraiment de réelles possibilités de communication avec nos proches à la maison. Je pense que nous nous sommes vraiment rapprochées de cette façon, car nous visions une situation exceptionnelle, et unique – de tellement de façons différentes. Comme lorsqu’on nous a tout volé ! Je crois que cette croissance et cette évolution dans notre relation se ressent sur cet album. Nous en sommes grandies.

Votre single « Idaho » est une excellente représentation de la façon dont vous avez évolué en tant qu’artistes et de ce qui vous apporte de la créativité. Si chacun d’entre vous était une « inspiration » particulière pour le groupe, quelle serait-elle ?

Sara : C’est une question terriblement difficile ! Notre environnement et nos expériences nous apportent beaucoup d’inspiration. Je ne pense pas que nous puissions identifier des inspirations particulières individuellement, je pense plutôt que nous nous inspirons les unes les autres ; d’une certaine façon, j’ai l’impression que nous avons envie de nous inspirer et de nous surpasser pour rendre les autres fières. Il me semble qu’au fil des années, nous ayons formé une sorte d’esprit symbiotique, surtout lorsqu’il s’agit d’écrire de la musique ensemble. Nous sommes une hydre à trois têtes.

Le titre de l’album est un encouragement à aller de l’avant, à continuer. Pourquoi le titre de l’album a-t-il été choisi ?

Velvet Two Stripes, 2023

Sophie : Ce n’est pas un thème que nous avons choisi délibérément. Souvent, un dénominateur commun apparaît intuitivement. Il y a beaucoup d’histoires différentes sur l’album, toutes avec des fins différentes, si l’on peut dire ça comme ça. Mais ce qu’elles ont en commun, c’est qu’elles parlent toutes d’une sorte de mouvement, d’un souhait de changer le statu quo. C’est toujours amusant de voir à quel point on réalise ce qui s’est passé dans nos vies après avoir écrit un album entier et en repensant à chacune des chansons. Le titre n’a pas été choisi, il s’est imposé à nous.

Vous avez sorti de nombreux singles avant la sortie de l’album ! Avez-vous vu un changement dans l’industrie en ce qui concerne la sortie des albums, des chansons et des tournées depuis vos débuts ?

Sara : Les plateformes de streaming étaient assez récentes lorsque nous avons commencé. À l’époque, les promoteurs regardaient souvent les likes sur Facebook ou les passages à la radio pour évaluer la valeur d’un groupe pour un club ou un label. Avec la croissance des services de streaming, tout est devenu beaucoup plus rapide et plus éphémère, mais aussi beaucoup moins fiable – il est si facile d’acheter des likes et des vues ! Vous pouvez avoir un single qui marche très bien et le suivant peut être complètement ignoré. Nous voulions donner à chaque chanson une chance d’être entendue et d’avoir ses propres 5 minutes sous le feu des projecteurs, c’est pourquoi nous avons sorti presque tous les singles avant la sortie de « No Spell For Moving Water ». On pourrait presque dire que cela correspond au thème du mouvement permanent. [Laure Noverraz]

www.velvettwostripes.com

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.