On en a ici des musiciens de rue qui nous serinent à longueur de tram les sempiternels Besame Mucho, Le Parrain,… Mais jamais de Wutallica ou Ace of Spades revisité par Biggie. Ici au Gena Festival on parie sur le Londonien Lewis Floyd Henry. Rencontre avec le one man band le plus classe de la planète, conteur né et dont le concert préféré se trouve être également le mien : Soundgarden/Faith No More/Guns N’ Roses en 1992…

Hello Lewis, pour ceux qui me te connaissent pas encore ou ceux qui t’ont uniquement vu sur tous les réseaux sociaux, pourrais-tu nous présenter ton parcours ?
Je suis un one man band, je joue de la guitare, chante et use ma batterie avec les pieds.
Quand j’étais ado j’utilisais mon synthé pour le rythme pendant que je prenais la guitare de mon père. Plus tard j’ai eu un groupe et un pote qui faisait du skate m’a initié à de nombreux styles de musiques.

Au début j’étais fan de Michael Jackson, Bob Marley, Dillinger et Jimi Hendrix qui était pour mon père le meilleur guitariste du monde. Smash hits est d’ailleurs la première cassette que je me suis acheté avec mon propre argent parce que Jimi avait l’air si cool sur la pochette avec son chapeau de cowboy. Puis, ce fut Eric Clapton, Buddy Guy, Robert Johnson, Nick Drake. J’ai ensuite formé un groupe qui dura sept ans. Le batteur est parti en Italie et je me suis mis aussi à la batterie. Puis j’ai beaucoup joué dans la rue et dans le métro des reprises et mes propres compos. Le premier mashup que j’ai fait était Ace of spades car j’adorais cette chanson ; je me suis amusé à ralentir le rythme et me suis rendu compte que ça pouvait faire un rap, j’ai ensuite placé les paroles de Biggie Small par-dessus. Et voilà !

Tu parlais de tes propres chansons aussi, très folk, pourtant tu es encore plus connu pour l’instant pour tes mashups. Est-ce que ça te dérange ?
Mes chansons sont effectivement très psyché folk et ça ne m’embête pas d’être plus connu pour mes mashups ou mes reprises car c’est une tradition anglaise. Les Rolling Stones ont commencé comme ça. Maintenant on me demande mes reprises comme on pouvait demander à Nirvana de jouer Smells like teen spirit.

L’une de mes BO préférées des 90’s est celle de Judgement Night où les premiers crossovers réussis y figurent comme Ice T et Slayer, Faith No More et Boo Ya Tribe, Sonic Youth et Cypress Hill. Cet album t’a-t-il aussi influencé à l’époque ?
Clairement ! Mais aussi un peu avant Walk this Wayd’Aerosmith et Run DMC ou Bring The Noise d’Anthrax et Public Enemy. Puis un pote m’a fait découvrir Judas Priest, Black Sabbath, Metallica, Guns N’ Roses, Soundgarden, Pantera. On fumait un peu en les écoutant, c’était génial. Ensuite Cypress Hill, les Beastie Boys, House of Pain, le Wu Tang Clan. C’est comme ça que plus tard j’ai eu l’idée de mélanger ‘For Whom The Bell Tolls’ avec ‘Da Mystery of Chessboxin’.

Ta propre musique me fait elle aussi penser à un mix, entre la pop anglaise des 60’s et le folk rock californien des 70’s, comme sur l’album ‘Sonic Rodeo’.
C’est vrai, mais mon influence majeure sur cet album fut
Odelay de Beck, produit par Mario Caldato Jr. Qui a beaucoup travaillé avec les Beastie Boys. Ce que Beck a créé c’est une forme de blues moderne. Je suis très fan de ce mec, touchant, sensible et qui expérimente. Il tente des trucs sans se soucier de ce que pourrait penser son public. Metallica a essayé avec Lou Reed pour Lulu. Dommage que ça n’ait pas marché mais bravo pour l’avoir tenté.

Quels seraient les trois groupes avec qui tu adorerais jammer, vivants ou disparus ?
Ça t’étonnera peut-être mais Eyehategod est l’un de mes groupes préférés. Je les ai connus grâce à un concert de Pantera où Phil Anselmo portait leur t-shirt. J’adorais Crowbar, Down, ce genre de groupes qui incorporait du blues étrange dans du metal. Des années plus tard, je les ai rencontrés à Camden ; je jouais là-bas et ils étaient le lendemain dans un club. Je les avais contactés sur Myspace à l’époque et ils m’avaient répondu. Des mois plus tard, je suis donc dans la même ville et je me pointe l’après-midi à l’arrière du club pour rencontrer si possible des gars que j’admire autant que Jimi Hendrix ou Robert Johnson. Et là ils débarquent, on discute et ils me proposent de venir assister au soundcheck. A la fin, ils m’ont demandé de jouer avec eux sur scène Sisterfucker que je connaissais par cœur. Tu peux voir la vidéo sur Youtube. C’était tellement énorme pour moi. C’est difficile pour moi de décrire ce moment tellement c’était génial, dans ce club où tu pouvais encore faire des stagedives. Autrement les deux autres seraient bien entendu Jimi Hendrix et Balck Sabbath.

Sur ton site on peut lire ces mots ‘8 bit absinthe of authenticity’, tu sais que tu es dans le pays où est né cet alcool, que voulais –tu dire par ces mots ?
Oui, j’en avais goûté la première fois que j’étais venu ici et s’il y a cette référence sur le site, c’est que je vois ce que je fais comme un cirque à l’ancienne au temps du Far West. Venez voir le charmeur de serpents, les freaks, venez boire de l’eau de feu ! Et 8 bit c’est pour le côté lo-fi de ma musique.
Tout à l’heure tu me parlais d’un boxeur, c’est vrai, je viens sur scène seul, en combattant pour faire le show avec mes armes, ma guitare, ma voix et ma petite batterie. On se retrouvera à Londres et je vous ferai un red snapper ou un Sunday roast plutôt, on continuera la discussion sur Richard Pryor. [Frederic Saenger]

www.lewisfloydhenry.net

 

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