Locomuerte, ou l’énergie à l’état brut. Deux concerts de folie au Hellfest, une foule toujours plus importante, bref un véritable effet Loco !
Alors deux concerts sur les différents sites du Hellfest cette année. Quelles sont vos impressions ?
Ben en fait, on a du mal à redescendre. On est encore sur notre petit nuage. C’était vraiment génial. Tout le monde était présent, les gens avaient la gouache, c’était génial avec des pogos, des slams etc. Une vraie grosse fiesta avec beaucoup d’ondes positives. On a même eu l’honneur de faire le premier circle pit du Hellfest ! On a fait une fiesta muy brutal ici !
Est-ce que jouer sur la scène Off comme vous l’avez fait l’an passé, vous a mis le pied à l’étrier pour cette année-ci ?
Carrément. Il y a eu plusieurs éléments déclencheurs cette année mais celui-ci en a été clairement un. Pour le Off, même si on a joué à 10h du mat’, y’avait énormément d’ambiance et ça a déclenché des choses. Ça nous a permis de rencontrer Alexandre Saba et de pouvoir intégrer M&O music aussi et de redevenir du coup cette année sur la Hellstage et sur le Off. Ça a été incroyable et on a eu une chance incroyable.
Du coup, quel est le programme après Hellfest ?
On va en Slovénie prochainement, sur l’ancien site des Metaldays, pour le Tolminator festival. Un festival de fou dans un cadre magnifique, avec des supers groupes. En juillet, on va aussi commencer à tourner des clips. Au Hellfest on a aussi filmé pour ‘Los clasicos de Locos’, l’album où nous avons ré-enregistré tous nos gros hits. Et du coup, sur le morceau ‘Bario’ on a eu la chance d’avoir Sylvain Demercastel et Stef Buriez qui sont venus sur scène pour chanter avec nous, et du coup Sylvain, qui est souvent au Costa Rica, va aussi filmer pas mal d’images là-bas donc attendez-vous à un clip génial. ‘Bario’ est un morceau qui existe depuis 2010 et qu’on n’avait jamais clippé.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier album ?
Alors on a deux actus. D’abord notre album ‘Los Clasicos de Locos’ est né sur les conseils de Stef Buriez, qui nous a dit que nos albums étaient mortels mais que personne ne les connaissait vraiment. Du coup on a profité de ce nouveau line-up, avec moi qui suis là depuis 2014 et Flo depuis 2020, pour faire comme Suicidal Tendencies avec ‘Still Cyco’ et reprendre tous nos meilleurs morceaux et de les ré-enregistrer avec un énorme son et sous la tutelle de Stef Buriez et Niko HK. Ça avait vraiment un double rôle, soit de présenter ces morceaux à un plus large public, d’autant que ce sont des morceaux qu’on adore, et aussi une sorte de warm-up pour l’enregistrement de notre seconde actu, à savoir l’album ‘Parano Booster’. Voir comme on allait travailler avec Niko qui est un producteur incroyable, un super musicien, qui sait vraiment coacher les musiciens en studio, qui te mets en total confiance.
Ça veut dire un album en préparation n’est-ce pas ?
Il est fini en fait. Nous les mexicains, on travaille beaucoup (rires). C’est un méga album qu’on garde encore un peu au chaud. On a hâte de le sortir mais on attend le meilleur moment pour le balancer, et quand ça va arriver, ça va être fou !
On a trop hâte car on a pris énormément de plaisirs à composer les morceaux, on a rigolé, on a eu une vraie alchimie entre nous. On sait déjà que c’est des morceaux qui vont envoyer sur scène. On a eu l’occasion d’en jouer quelques-uns lors d’un anniversaire, une sorte de test sur les copains, et je peux vous dire que la grange dans laquelle on a joué a été en feu !
Une tournée ensuite ?
Carrément. Là, nous sommes chez Maximum Tours et Chris va bosser à fond pour nous caler tout ça. Ici au Hellfest, ça a été tellement le feu sur le Off et la Hellstage que beaucoup de programmateurs sont venus nous voir. Il va surement y avoir pas mal de choses qui vont se passer, surement aussi des collaborations avec des groupes. Tout est en train de se mettre en place et on va finir l’année 2023 avec de très bonnes dates un peu partout, tête d’affiches ou grosses premières parties, tout nous va. Et pour 2024, on va pouvoir attaquer une vraie tournée ‘Parano Booster’, si possible aussi à l’étranger. Comme on chante en espagnol, on a vraiment envie d’aller jouer en Amérique du Sud. On avait déjà fait une tournée en Espagne et c’était très cool. Surtout que là-bas, les gars ils chantent toutes nos paroles, c’est un public très metal. Ils ont même une tradition, c’est que quand ils vont voir un groupe en concert, ils l’écoutent systématiquement avant. Si ça leur plait vraiment, ils sont dedans, ils chantent etc. Pas vraiment la même culture qu’en France.
On vous colle d’ailleurs toujours l’étiquette Suicidal Tendencies. Mais quelles sont vos vraies influences ?
En partie c’est vraiment notre influence clairement, mais plus par rapport à un ensemble de choses. Notre musique ne ressemble pas forcément à celle de Suicidal Tendencies. Par contre, comme eux, on aime que ça swingue, on aime l’énergie, que ce soit positif, que ça reste un esprit familial, un peu gang, ou tout le monde vient et se retrouve dedans. Et puis Suicidal Tendencies c’est quelque chose de très ouvert puisque Mike Muir il aime beaucoup la Funk, il a fait plein de trucs à côté donc si tu veux, c’est un mélange de nos influences Trash avec des influences plus funk, groove etc. Maintenant on a aussi des influences Motorhead, Metallica etc. Après pour le chant on est dans l’anti metal c’est-à-dire qu’on veut vraiment avoir des flows de reggaeton par exemple. C’est ce qui donne notre personnalité et qu’on a un son a part. Quand tu écoutes Locomuerte tu ne te dis pas que tu écoutes du Suicidal Tendencies.
Tous les groupes que vous avez cité, ce sont vraiment vos influences dans l’écriture des albums ?
On écoute plein de trucs différents. Par exemple pour le chant, j’aime beaucoup du reggaeton et du rap mexicain car je trouve que l’espagnol groove vraiment comme par exemple El Cartel de Santa. C’est beaucoup d’influences diverses : du reggaeton, du rap, du trash metal, du punk etc. L’identité Locomuerte que l’on a créée nous donne beaucoup de liberté, et on peut choper des idées partout comme dans du Shakira par exemple. Sur le dernier album par exemple, il y a un morceau que j’ai composé avec l’idée d’un morceau des Svinkels qui s’appelle ‘De la came sous le saphir’, où ils comparent leur musique à de la came, et là j’ai fait la même chose sur un titre où on se compare clairement à des trafiquants de drogue et notre came c’est notre musique. Et dans les flows, on a un morceau qui s’appelle ‘Demonios’ où on a un passage bien violent au milieu et c’est vraiment à la Slayer. Le flow est un vrai flow de reggaeton super vénère qu’on avait entendu. On a même une référence à ‘The Mask’. Musicalement on est très ouverts, on écoute de tout.
Le futur projet maintenant c’est vraiment ce futur album et des clips alors ?
Quatre clips à venir, sous forme de série de clips. Influences de cinéma mexicain, un film comme ‘Desperado’, de séries comme ‘Breaking Bad’, ‘Sons of Anarchy’ etc… Idem pour le nouvel album. Donc on a pas mal de boulot encore comme le artwork de la pochette par exemple.
Du coup, tu parles pas mal de clips, est-ce que, à ton sens c’est une façon de se donner de la visibilité comme les groupes vendent moins d’albums ?
Clairement. Les gens aujourd’hui, la musique ils la regardent. Ils vont sur youtube et matent des lyrics vidéo entre potes. Après, malgré tout, on continue à vendre des CDs, on mise aussi sur le merch, les concerts etc… Après, si on veut vivre de tout cela, il faut prendre exemple sur des groupes comme Suicidal Tendencies encore une fois et être totalement autonome sur certains points. Ce qui est plus inquiétant, je pense, c’est ce qui se passe aux USA et ça arrive en France, ce sont les salles de concerts qui prennent un pourcentage de la vente de merch. Vraiment inadmissible ! Certains groupes sont obligés de vendre leur merch à l’extérieur dans leur tour bus. Ca devient fou mais on y croit quand même !
Donc un prochain album à ne pas louper d’ici quelques mois, et des concerts à venir qui vont encore envoyer du pâté. Merci à Locomuerte et rendez-vous sur les routes !
[Marjorie D.]
https://locomuerte.com/
LOCOMUERTE – Interview au Hellfest 2023
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