J’étais à la Maison de la culture de mon secteur pour un spectacle présenté par Cam en tournée qui m’a accrochée dès l’annonce. Comme designer, le nom Greenhouse Ensemble m’a tout de suite parlé. Une serre, c’est un espace qu’on planifie, qu’on entretient, qu’on laisse pousser. Et c’est exactement ce que propose le collectif : pas seulement du jazz, mais une structure sonore vivante, organique, bâtie sur des textures chaudes et orchestrales. C’est singulier..ça frôle l’envoûtement. Du funk au folk, les influences s’entrecroisent naturellement.
Formé en 2019, Greenhouse Ensemble réunit sept musicien·ne·s de partout au Québec. Leur instrumentation — voix, violon, trompette, claviers, guitare, contrebasse et percussions — est pensée comme un plan d’aménagement. Rien de superflu : chaque élément a sa fonction, chaque élément respire.
« Nous sommes un collectif », lance Roxane, à la voix, un peu timide, mais franche, le sourire en coin, devant une salle déjà conquise. Elle prend le temps de nommer tout le monde, jusqu’à l’équipe technique. Un détail révélateur de l’esprit communautaire, humain.
Les pièces de Rez-de-chaussée, leur premier album paru en mars 2023, s’enchaînent avec fluidité. La musique circule, s’irrigue d’un soliste à l’autre, emprunte parfois des détours inattendus dans les progressions soignées. Les improvisations sont maîtrisées, sans fioriture. Chaque musicienne et musicien joue pour l’ensemble, pas pour briller seul.
Mention spéciale aux vocalises de la chanteuse de tête, d’une précision saisissante. C’est onirique sans jamais sombrer dans le flou, aérien sans perdre en densité. Sa flexibilité vocale et sa tessiture s’intègrent parfaitement à cette musique à la fois ambiante et feutrée, tout en restant solidement ancrée.
À la clôture, une légère réserve demeure. L’ajout de maracas aurait sans doute apporté une couche de profondeur à la balance finale. Le groupe me le confiera d’ailleurs sans détour : « Ah… zut. Ça s’est vu qu’il manquait quelque chose. On les avait oubliées. C’était prévu au départ. » Franc, anecdotique.
Assez pour confirmer une chose : Greenhouse Ensemble a l’envergure pour remplir une salle comme Wilfrid-Pelletier, investir un parc de quartier s’imposer sur la scène d’un festival de jazz. C’est accessible, mais suffisamment travaillé pour qu’on ait envie d’y revenir.
Pour se procurer l’album: ICI
PROCHAINS CONCERTS
- 2026.02.26 MDLC Claude-Léveillée;
- 2026.04.14 MDLC CDN-NDG;
- 2026.05.17 Pointe-Claire;
