Quatrième album pour le trio de Winterthour, qui sonne résolument plus pop dans les oreilles et plus heureux dans le cœur. Rencontre avec le Père du projet, Marc Bouffé.

Avant toute chose, comment vous êtes-vous occupés durant ce confinement?
On a sorti notre album et avons essayé de tirer le meilleur de cette situation misérable, et tenté de ne pas devenir fous! Notre tournée a été jetée à la poubelle, et on s’ennuyait pas mal, du coup on a enregistré une session live dans notre studio et l’avons mise sur noes réseaux sociaux. Nous avons également écrit de nouveaux morceaux et enregistré quelques démos. Et nous cherchons aussi un nouveau bassiste. Trouver de nouveaux membres est toujours stressant, c’est très chronophage et brûle beaucoup d’énergie. On a une solution temporaire jusqu’à la fin de l’année, mais c’est une vraie prise de tête. Au pire on se retrouve en tant que duo avec une basse préenregistrée.

En écoutant ‘Grief, Roses & Gasoline’, j’ai trouvé une certaine joie, et des titres supers accrocheurs.

J’étais de bonne humeur en l’écrivant, et cela a affecté le résultat! Mais pour être honnête, je n’y ai pas forcément prêté attention. J’ai vécu des choses positives récemment et je suppose que ça se ressent sur les morceaux. Pour moi créer de nouveaux riffs ou de nouvelles lignes de voix, c’est comme te mettre devant un miroir qui te montre ce qui se passe dans ta tête. Cette fois, j’y ai bu quelqu’un de positif, d’ouvert. Auparavant, je processait beaucoup de haine au travers de mes chansons – comme sur ‘Brainwash’ ou ‘Panem Et Circenses’. On la ressent tout de même sur cet album, mais ne l’affecte plus comme auparavant.

Il me semble aussi plus intimiste.
Les chansons parlent de thèmes différents, de vies différentes, sous un oeil positif. Parfois, les paroles sont des choses qui me tiennent à coeur : par exemple l’un des morceaux est dédié à ma copine et à quel point elle est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Mais d’autres sont sur comment te remettre de mauvaises expériences, et comment assimiler des pensées négatives, ou comment réagir quand tu es profondément amoureux. Mais je parle aussi de la façon dont le capitalisme ruine notre nature et notre société et à quel point il est plus facile de fermer les yeux plutôt que de se concentrer sur son propre comportement…. Et ‘Rock This Town’ parle juste de tourner, d’aller de ville en ville et de faire la fêêêêêête!

Tu avait également un tout nouveau line-up pour cet album!

C’était vraiment génial de travailler avec Simeon et Dominique. Ce sont des pros, hyper créatifs. Ils ont vraiment poussé le travail d’écriture avec leur connaissances de leurs instruments. Dominique, notre batteur, est également un producteur musical et nous avons passé des heures dans son studio à trouver la bonne sonorité de batterie pour chaque morceau, ainsi que de perfectionner les voix. Simeon, qui a enregistré les basses, a passé des heures a travailler sur mes paroles. Il est Anglais et a pu poser un oeil critique sur mes paroles. Je suis hyper content du résultat et me réjouit de travailler sur le prochain album!

Tu considères Hathors comme un projet personnel ou comme un collectif?
Depuis les débuts, Hathors a toujours été mon bébé, autant musical qu’au niveau business. Je savais que si je ne m’intéressais pas aux parties plus rébarbatives (le business), personne ne le fera pour moi. J’ai toujours été chanceux et été entouré de musiciens exceptionnels qui tiraient toujours ce projet vers le haut, et n’aurais jamais été là où nous sommes sans le soutien des membres qui ont fait partie de Hathors.

‘Grief Roses and Gasoline’ est très grunge ‘mature’, un style musical qui puise pourtant dans la jeunesse de la fin des années huitantes.
Pour moi, il est plutôt punk, indie, rock, pop, stoner, un poil de hardcore. Et tous ces genres ont fait éclore le style grunge à Seattle. Mais peu de ces groupes ont continué jusqu’en 2020, donc c’est difficile de voir à quel point le grunge a mûri. Je ne pense pas qu’il ait grandit depuis la fin des années nonantes. Cette décennie de rock a affecté beaucoup de groupes et la façon dont le rock sonne actuellement. Récemment, une grande vague de neo-grunge a fait surface, mais la production actuelle est bien plus haute qu’il y a 30 ans, même avec un petit budget. C’est pour cela qui le grunge ne sonne plus comme avant. Je te parles de groupes comme Dilly Dally, Demob Happy, Baby in Vain, Metz, Tigercub, 24/7 Diva Heaven, Heavy Harvest, The Chikitas… ces groupes ont un énorme potentiel!