Dirty Sound Magnet, le groupe le plus omniprésent sur la scène helvétique, sort enfin leur nouvel album, sobrement intitulé ‘’DSM III’’. Si les Fribourgeois ne s’étaient jamais vraiment mis en pause et avaient continué à proposer des lives en streaming ou avec leur album ‘’Live Alert’’, voici enfin l’occasion pour eux de creuser un peu plus dans leur son, qu’ils polissent depuis plus de la moitié de leur vie.

Vous deviez entamer une tournée en 2020, mais tout a été repoussé à 2022 ! Comment avez-vous géré cette crise ?
En fait on était plus motivés que jamais ! Avoir ces longues plages de libertés, des semaines où on pouvait prendre le temps, enregistrer, pousser des idées à leur maximum. Je pense qu’il y a eu beaucoup d’énergie positive.

Vous avez pris le temps d’approfondir les choses, c’est quelque chose que vous n’aviez jamais fait auparavant ?
Je pense que cela est passé au niveau supérieur. On a vraiment pu défricher les choses, prendre du temps, faire des répètes – cela nous manquait, on était sur la route pendant presque trois ans ! – travailler notre musique au quotidien, cela nous avait vraiment manqué en fait.

En quoi ‘DSM III’ complète votre travail ?
C’est le prolongement de ce qu’on a commencé. On fait toujours du psyché, mais on passe dans plein de styles, pleins d’endroits. Grâce à  »Live Alert », on a compris qu’on était un groupe de live. Les gens venaient nous dire que c’était vraiment ce son live qui nous rendait spéciaux. On se connaît tellement bien, on joue ensemble depuis si longtemps, il y a vraiment quelque chose de spécial les trois ensemble. Imagine, on est potes depuis presque vingt ans ! C’est cela notre force, on agit, réagit, on a une énergie unique. Les productions actuelles, chaque musicien enregistre l’un après l’autre, mais nous avons essayé de faire le moins d’overdub possible, d’être le plus live sur  »DSM III ».

Stavros, c’est toi qui composes principalement. Tu es très influencé par le mouvement psyché. Qu’est-ce qui t’a mené sur ce chemin ?
Entre 15 et 25 ans, c’est là où tu dévores le plus de musique. J’ai passé des heures et des heures à écouter des groupes comme Led Zeppelin. Mais quand j’ai commencé à jouer avec Dirty Sound Magnet, j’écoutais moins de musique. On écoute beaucoup de musique ensemble, donc nos influences servent à nous repérer quand on travaille. On cite un album, ou un son de guitare d’un album qu’on a écouté. Je pense que les années 60-70, sont toujours présentes, mais peut-être plus diluées. On a accumulé plus de vingt ans d’influences ! (Rires)

De gauche à droite : Maxime, Stavros, Marco

Vous écoutez quoi en ce moment ?
Stavros
 : Je n’arrive pas à écouter de la musique ! On finit le mix d’un autre album, on fait tout nous-mêmes, donc mes oreilles n’ont plus d’énergie ! Mais quand j’ai le temps j’écoute des trucs calmes !
Marco : Moi j’écoute Strauss ! Il a fait la musique d’intro de  »2001 : L’Odyssée de L’espace ».
Maxime : Moi j’écoute de la musique pour me torturer ! (Rires) J’écoute des grosses productions américaines et je les compare à ce qu’on enregistre au local (rires) En ce moment j’écoute tellement de mix, tellement de trucs, que je n’aime pas vraiment me focaliser sur autre chose. On arrive à la fin de cette période de mix, donc on aura le temps d’écouter des trucs nuls dans le van quand on sera en tournée ! (Rires)

Maxime, c’est toi qui t’es occupé de la pochette. Quel fut le point de départ ?

C’était une photo qui a été prise pour une tentative de clip qu’on a fait à Fribourg. C’est pris avec un iPhone 7, donc la qualité de base n’était pas super, mais Marco est venu avec cette image, et il m’a dit que c’était une image qui représentait bien ce qu’on voulait. J’ai donc repeint par-dessus l’image pour pouvoir avoir une impression meilleure sur le vinyle. Si tu regardes l’arrière, c’est une technique au néocolore où je gratte une couche pour faire apparaître des lettres. Je trouve le mélange de style intéressant. J’ai vraiment souffert pour mettre ces lentilles ! (Rires) ça fait bizarre, tu te balades à Fribourg et tu as des affiches de toi !

DSM-III, le dernier opus de Dirty Sound Magnet

Quelles sont vos futures aventures pour 2022 ?
Avant tout, on a fait notre vernissage à Fri-Son le 18 mars, qui marque le grand départ pour pas mal de concerts en Suisse. Ensuite on va en Angleterre, Allemagne, Belgique, Pays-Bas… La vie reprend ! Donc plein de concerts, et on a plein de morceaux à enregistrer pour sortir des trucs ! Tu dis qu’on a fait une pause de deux ans, mais maintenant on est prêts pour le 20 prochaines ! D’ailleurs on part direct en studio pour enregistrer une fois cette interview finie ! J’aime bien avoir constamment des challenges, là par exemple on va travailler avec un producteur, qui va apporter ses idées, ce sera une esthétique différente. Je pense qu’en travaillant avec quelqu’un d’externe, tu as aussi l’oreille du public, les standards actuels, c’est cool !

Un jour pourra-t-on imaginer Dirty Sound Magnet collaborer avec un autre groupe suisse ?
Peut-être ! Mais quelque chose inattendu. On a invité des artistes pour compléter notre album, on est bien fournis niveau composition ! Je pense qu’on devrait avoir la même vision artistique. Si ça se présente et que c’est intéressant, alors on ne dira pas non !

Que diriez-vous aux lecteurs de Daily Rock ?
Continuez à le lire ! (Rires) et allez voir des concerts, profitez de la vie avec la musique live, c’est quelque chose qui est encore cool dans notre monde. Ah ! Et on joue le 19 mai pour votre Daily Rock Party, alors venez !

Site : Dirty Sound Magnet / Facebook / Instagram