Le DesertFest à Berlin est une occasion journalistique en or, autant par sa programmation éclectique que le prix de la bière. Mais concentrons-nous aujourd’hui sur le groupe Causa Sui, emblème stoner danois qui décide de nous accorder quelques minutes.
Comment procédez-vous pour créer vos chansons ?
Tout commence avec des jamming-sessions. On improvise beaucoup. Parfois nous enregistrons tout de suite les premières esquisses d’une chanson, et parfois nous composons bien plus, comme notre dernier album ‘Euporie Tide’, qui nous a pris trois ans à le créer. Nous avons cependant deux albums qui s’appellent les ‘Pewt’r Sessions I & II’, et là c’est complètement improvisé. Les ‘Summer Sessions I’, II et III, quant à elles, sont un mix entre deux.
Vous pensez rester fidèle à votre style musical dans le futur ?
On a en effet différents projets à explorer, d’autres styles auquel s’inspirer. On essaie d’être toujours en mouvement et de faire des choses légèrement différentes, mais je ne pense pas que nous allons changer de sitôt. Certes nous avons évolué, mais il nous faudrait une énorme mappe avec des diagrammes dans tous les sens pour comprendre le chemin qu’on a emprunté. Notre groupe a également eu plusieurs noms, mais maintenant nous parlons réellement de Causa Sui.
Le rock psychédélique vous sert donc comme base.
Je ne pense pas qu’il est nécessaire de parler de base, nous pourrions très bien dire que ce fut le jazz, le krautrock ou encore quelques musiques des seventies. Pour nous, il n’y pas de base d’inspiration à proprement parler.
Où en est la scène rock au Danemark ?
Il y a une nouvelle scène psyché qui évolue gentiment, mais nous ne prenons pas trop compte de cet aspect, nous essayons de toucher un public plus international. Il n’est pas difficile de trouver un concert, mais de trouver LE bon concert. En effet, notre pays n’est pas si grand. Il y a Copenhague et une ou deux autres villes, tu joues donc toujours pour le même public.
Peut-on dire que vous êtes le groupe stoner phare émergent du Danemark ?
Non, dans les années nonante il y a eu On Trial, un des premiers groupes de stoner et d’acid rock danois à voir le jour. Ils ont influencé beaucoup de groupes par la suite. En ce qui concerne notre scène, je n’aime pas trop parler de Causa Sui tel quel, mais plutôt de notre label El Paraiso Records qui regroupe d’autres groupes de Copenhague et de Californie, comme Psycomagia. Nous ne sommes pas seuls !
Que pouvez-vous nous dire sur Christiania, ce quartier autogéré au sein de Copenhague ?
Je crois que c’est l’endroit où nous aimons le plus jouer. On y trouve de bonnes vibes, un public super, un super son également ! Ce quartier à Berlin, Astra, est en quelques points similaires à Christiania. Ce serait en tout cas possible y organiser un festival comme le DesertFest.
D’où vient votre nom, Causa Sui ?
Je ne me rappelle même plus… c’est une vieille expression philosophique. Spinosa, philosophe hollandais, a été le premier à l’utiliser et à jouer un rôle chez Nietzsche, Sartre ou encore Freud… Il y beaucoup d’explications différentes, mais l’idée principale est celle de liberté, cette idée que quelque chose peut apparaître de nulle part ou bien d’une force naturelle et non d’une simple idée conceptuelle. On aime beaucoup en tout cas.
Dernière question. Quelle serait votre réaction si un gars venait vers vous et vous disait « J’emmerde le rock » ?
Hum, ça dépend de qui est cette personne et comment elle est bâtie (rires). Je pense qu’on lui dirait ‘Mon gars, c’est pas très juste ce que tu dis. Et très cruel. Ne dis pas ce genre de choses.’
Fiche CD
Titre : Eupori Tide
Label : El Paraiso Records