Plus que quelques jours avant la Daily Desert Sessions dont l’un des coups de coeur est What Aleph Said, un groupe qui monte et sur lequel il va falloir compter. Le quatuor lausannois fera les deux dates suisses en ouverture de Villagers of Ionnina City et c’est pas rien ! Présentation…

Votre style musical est très distinctif. Pourriez-vous nous expliquer comment vous l’avez développé et ce qui le caractérise ?

On a longtemps joué en trio avant d’ajouter une deuxième guitare, ce qui nous a permis de donner plus de complexité à notre musique. Nous cherchons à produire quelque chose qui ne soit pas dans un stéréotype d’un style musical, ce qui arrive parfois, notamment avec les groupes de post-rock. Notre musique se caractérise par des morceaux strictement instrumentaux de long format (6-7 minutes en moyenne) où l’on développe un voyage à travers différents paysages musicaux. La basse ne joue parfois pas dans un registre classique rock et on a une fâcheuse tendance à construire sur des rythmiques (volontairement !) irrégulières.

Parmi vos influences, on retrouve des groupes tels que Cult Of Luna, Russian Circles et Toundra. Pourriez-vous nous citer des groupes suisses qui ont également eu un impact sur votre musique et de quelle manière ?

Darius a quelque chose d’assez unique en Suisse avec son approche très brute et acérée. Côté post-rock, Leech,Tunica Dartos, Maïak et Glaston sont tous les quatre des grands créateurs de mélodies et d’atmosphères. Ils maîtrisent la dynamique et la gestion des silences, souvent plus importants que les notes elles-mêmes.

Lausanne a vu émerger des figures marquantes du post-rock, post-metal et post-hardcore. Pourriez-vous nous citer quelques groupes locaux qui vous ont marqués et nous donner un aperçu de votre opinion à leur égard ?

Monkey3 est clairement un groupe important pour la scène alternative lausannoise. Ils ont leur style et assurent à fond en live. Les Black Willows ont un son très lourd et une excellente gestion de la dynamique. Niveau post-rock, Maïak est le groupe avec lequel nous avons clairement le plus d’affinités musicales. 

Vous avez publié un album en 2021. Pourriez-vous nous donner un aperçu de vos projets pour son successeur ?

Notre prochain album, Aulasy, sortira en mars 2024 sur le label Sixteentimes Music.

C’est un album composé de 8 morceaux où nous explorons l’idée selon laquelle les souvenirs et les vécus sont impossibles à transmettre de façon authentique aux autres. Aulasy, c’est une combinaison de frustration, de nostalgie et de joie. Nous cherchons à évoquer ces moments forts que seuls ceux qui étaient présents avec nous peuvent partager.

Vous avez donné de nombreux concerts mais peu d’entre eux ont eu lieu à Lausanne. À votre avis, qu’est-ce qui pourrait favoriser l’organisation de plus de concerts dans votre région ?

Notre constat est que le post-rock est une musique peu connue en Suisse romande. A l’exception de certains lieux, comme PTR à Genève, les programmateurs romands n’accordent pas beaucoup d’importance à ce style. Côté suisse alémanique, les choses sont heureusement différentes. La mise en place d’une structure de booking romande, gérée par les musiciens de post-rock eux-mêmes, serait sans doute très bénéfique.

En novembre vous allez partager l’affiche avec Villagers of Ionnina City au Kiff de Aarau et à l’Undertown de Genève dans le cadre d’une Daily Desert Sessions, quelles sont vos attentes ?

Villagers of Ioannina City a la particularité de sortir du lot des groupes de stoner, de par certaines de ses chansons qui sont en grec, mais aussi et surtout par l’usage d’un instrument traditionnel qui vient donner une tonalité originale à leur musique. Comme nous l’avons notamment expérimenté par le passé en jouant avec des groupes comme God is an Astronaut ou Toundra, c’est une chance de pouvoir passer du temps avec un groupe de ce calibre. Chaque expérience de ce type est une chance dont nous cherchons à profiter un maximum, cette fois-ci dans deux salles où nous n’avons encore jamais joué ! 

Parlez-nous un peu de la scène stoner suisse ?

Notre bassiste est hyper fan de Olten ! Leur musique est tellement puissante, avec des riffs qui tournent dans la tête. Il y a aussi Monkey3 qu’on a déjà mentionné. Six Months of Sun est aussi un groupe très efficace en live. Dans pas mal de cas, la touche stoner se retrouve chez des groupes qui ne se définissent pas forcément comme stoner, ce qui est le cas de What Aleph Said.

Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez ajouter ou partager avec vos fans et ceux qui vous suivent de près ?

On se réjouit vraiment de présenter notre prochain album début 2024. Le visuel, qui a été réalisé à partir d’une photogravure par l’artiste visuelle Eva Marzi, promet de donner un vinyle à encadrer au-dessus de la cheminée ! Et première étape fin novembre avec la sortie de notre premier single sous forme de clip-vidéo ! [Juan-Pablo L’Huilier]

www.whatalephsaid.com

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