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W.A.S.P. :  nostalgie et chaleur – Rockhal, Esch-sur-Alzette (Luxembourg) – 12 juin 2025

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Créé en 1982 à Los Angeles, le groupe mené par l’inamovible Blackie Lawless a tout connu : la gloire des 80’s, les rumeurs d’excès en tout genre… et maintenant, une tournée qui sent autant la nostalgie que l’ultime baroud d’honneur. La Rockhal, version intimiste, c’est une sorte de cocon brut. Murs noirs, fosse ramassée : une boîte à chaleur et à décibels, parfaite pour les concerts moites et électriques. 

Avant même le premier riff, le public est secoué par une annonce anti-slam balancée sèchement par un technicien monté sur scène : “Slam = expulsion immédiate”. Tollé instantané. Des huées, des bras levés, des regards interloqués. Le metal, sans chaos ? Une hérésie ! Mais bon, les règles sont les règles, surtout en terrain luxembourgeois. Après plus de 20 minutes d’attente, entre impatience et sueur perlant déjà aux tempes, l’obscurité tombe. Une sirène hurlante fend l’air, suivi d’un medley des titres emblématiques du groupe . Et puis, les premières notes de “I Wanna Be Somebody” claquent comme un fouet, W.A.S.P. est en place. Sur scène, une scénographie façon vieux chapiteau, affiches de cirque et lumière rouge orangée créent une ambiance d’un vieux cirque décadent, mi-carnaval satanique. Et puis cette voix. La voix de Blackie Lawless, acérée, toujours là. Quand d’autres chanteurs de la même époque donnent l’impression de faire un karaoké sous morphine, sa voix nous transperce encore comme au premier jour. Il faut le dire W.A.S.P. tient la route. Même si les années se lisent sur les visages et dans les postures, l’énergie reste là. Le frontman partage ses doutes avec le public : il n’était pas certain de repartir en tournée. Trop d’années, trop d’inconnues. Il a dû appeler des promoteurs, tester les eaux. Et finalement : “Vous êtes là, et nous aussi. Mais on ne refera plus jamais ça. Dans la salle, la chaleur devient infernale. Une véritable fournaise, où les murs transpirent autant que le public. Blackie s’en amuse : “Si vous trouvez ça chaud, imaginez ici, sous les projecteurs, en cuir noir !” Rires dans la fosse. Après 50 minutes de show, break. Le guitariste revient torse nu, un geste à mi-chemin entre la libération et l’hommage aux années glorieuses. 1h15 de show, un peu court, certes. Mais intense. Avant de quitter la scène, le groupe l’assure : “Vous venez d’assister à quelque chose d’historique. On ne refera plus jamais ça.” Une déclaration qui fait frissonner. Était-ce le dernier tour de piste ? Une révérence définitive ? Seul l’avenir le dira.

W.A.S.P. a prouvé qu’il n’est pas encore prêt à rendre les armes, même s’il sent que la fin approche. Ce concert, court mais dense, était un shot d’adrénaline vintage, un rappel que le heavy metal des années 80, avec ses codes et sa flamboyance, a encore la capacité de faire vibrer les murs et les cœurs. Une soirée à la fois brûlante, nostalgique et authentique. Comme un vieux vinyle un peu usé, mais qu’on aime toujours poser sur la platine. [Adeline PUSCEDDU]

Photos : Deadly Sexy Carl

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