Quand l’été pointe le bout de son nez, il apporte avec lui son lot de promesses : les terrasses, les festivals, les couchers de soleil tardifs… et surtout, les concerts brûlants où l’on transpire plus de décibels que d’eau. Ce soir-là, dans une salle transformée en fournaise, deux groupes ont mis le feu aux poudres : les Allemands de From Fall to Spring en ouverture, et les inclassables Falling in Reverse.
From Fall to Spring : les jumeaux du metalcore qui font monter la température. Fondé en 2008 à Neunkirchen, en Allemagne, From Fall to Spring s’inscrit dans un univers oscillant entre metalcore, post-hardcore et touches électro-mélodiques. Leur style est à la croisée de Bring Me the Horizon et Linkin Park (et ce n’est pas une métaphore gratuite : leur reprise du mythique “In The End” en fin de set a électrisé la foule).
Sur scène, les frères jumeaux se partagent le chant et dégagent une énergie synchronisée. Sérieusement, on a dû cligner des yeux plusieurs fois pour être sûrs qu’on n’avait pas eu une insolation. Mais non, ils sont bien deux et ils sont diablement efficaces.
Le groupe, visiblement touché par l’accueil du public, confie que c’est la plus grande foule devant laquelle ils ont joué. Et que dire de leur sincérité, quand ils nous expliquent, la voix tremblante mais le regard fier, que c’est l’accomplissement de leur vie d’ouvrir pour Falling in Reverse. Leur set d’environ une dizaine titres est un concentré de puissance, de refrains accrocheurs et de breakdowns bien sentis. On est loin d’une ouverture de concert bâclée : c’est un show complet, dynamique, qui prépare le terrain pour Falling in reverse. Et entre nous, c’est une vraie belle découverte. Si vous aimez les envolées mélodiques, jetez-y une oreille.
Falling in Reverse : Ronnie Radke, pyrotechnie et chaos organisé. Depuis sa création en 2008, Falling in Reverse a toujours refusé de rentrer dans une case. Metalcore ? Rap metal ? Emo ? Le groupe est tout cela à la fois, et plus encore. Ils ont redéfini les contours du metal alternatif, sous l’impulsion de leur leader aussi charismatique que controversé, Ronnie Radke. Des fans tout aussi controversés, prêts à se distribuer des baffes façon tournoi clandestin pour atteindre la barrière sacrée. L’entrée en scène se fait en vidéo, avec le groupe apparaissant depuis les backstages sur les écrans. La tension monte… Et puis, Ronnie surgit. Et là, la salle explose. Littéralement. La chaleur est déjà écrasante, mais quand les premiers jets de feu embrasent la scène… on passe de l’été à l’enfer. “Prequel” ouvre le bal dans une ambiance survoltée, et c’est toute la fosse qui entre en transe. Le show est millimétré, parfaitement synchronisé avec les clips diffusés en fond, créant une expérience immersive. Ronnie, malgré la fournaise, donne tout. À chaque pause entre les morceaux, il s’hydrate comme un coureur de marathon, et s’asperge la gorge d’un spray magique qui lui permet de continuer à hurler comme si sa vie en dépendait. La setlist est un savant mélange de classiques qui font mouche tel que “The Drug in Me Is You”, “I’m Not a Vampire” ou encore “Popular Monster”, “Zombified” à l’explosif “Bad Guy” dont les fans connaissent les paroles par cœur. Sans oublier “God Is a Weapon”, le dernier né en collaboration avec Marilyn Manson, en live, le titre fait le job, sans être le sommet du set, mais on pardonne : l’intensité globale est telle qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer.
Une soirée comme on les aime, où la musique vous prend par les tripes et vous laisse les oreilles sifflantes. From Fall to Spring nous a surpris avec panache, et Falling in Reverse a confirmé son statut de machine de guerre scénique. [Adeline PUSCEDDU]
Photos : Marjorie D.








