C’est aux origines danoises mais aux voyages suisses-allemands que Tobias Jensen sort son premier album solo. Un mélange atmosphérique dont on ressent bien la profondeur de la nuit. Rencontre avec l’artiste.

Qui es-tu, Tobias ?
Je suis un ‘mec triste professionnel’ de 31 ans, qui fait du songwriting. Mes parents sont Danois mais je suis né à Wattwil, élevé à Uetliburg et j’ai pris ma forme finale à Zurich.

Tu sors ton premier EP solo, mais tu n’en es pas à ton coup d’essai. Tu es avide de scène et a parcouru de nombreuses salles ! Quel fut ton meilleur souvenir ?
J’ai joué de nombreux concerts avec mon groupe Karavann, mais la majorité de mes concerts ont été en solo. J’ai la chance de vivre de ma musique depuis 2017, et du coup c’est plus facile de jouer seul. Cela m’a fait vivre des expériences extraordinaires, comme faire la premier partie de Newton Faulkner, Crimer… Ou je me suis retrouvé dans des endroits magiques et intimes, comme le Kanzlei ou le Papiersaal. Et le concert au Gurten Festival avec Karavann était vraiment spécial.

Ça t’a fait peur, de monter sur scène seul ?
Les premiers concerts en solo étaient vraiment stressants. Je n’étais pas habitué à l’attention qu’on me portait, et j’avais toute la responsabilité du concert sur mes épaules. Je me suis habitué depuis, mais je reste nerveux de temps en temps.

En écoutant ton EP, j’ai été fasciné par les atmosphères uniques et magiques que tu as réussi à créer, principalement avec ta voix.
Oui, nous avons vraiment porté beaucoup d’attention sur les atmosphères dans cet album. Et ça me fait plaisir de voir que ma voix est un instrument qui t’a touché ! J’ai pris plusieurs leçons de chant, mais cela fait plus de dix ans ! Je préfère prendre ce qui vient et ne pas me focaliser sur la technique. Mais je répète beaucoup, autant pour améliorer mon instrument que ma voix.

Tu m’as avoué que tu écoutais pas mal de metal et que tu as travaillé au Wacken festival. Bien loin de la musique que tu crées ! Comment arrives-tu à mélanger ces styles, ceux que tu écris et ceux que tu écoutes ?
Wacken est clairement l’un de mes meilleurs souvenirs ! J’y ai travaillé pour un groupe qui y jouait, je m’occupais de leur backline. Ça m’a permit de rencontrer de nombreux artistes célèbres, mais le moment qui m’a le plus marqué, c’est lorsque nous nous sommes parqués à côté du bus d’Opeth, et je me suis retrouvé juste à côté de Mikael Åkerfeldt. Bien évidemment, je n’ai pas osé lui parler, mais je suis un grand fan de ce qu’il fait. Tu ne remarques pas mes influences d’Opeth, mais je pense que l’on peut trouver un peu de Deftones dans les arrangements si l’on y prête attention. J’adore aussi Fink et d’autres artistes compositeurs qui donne une note sombre à ce style musical.

Comment est né ce  »Night Shift EP » ?
J’ai toujours voulu être un artiste solo. Après mon premier album avec Karavann, je voulais vraiment faire de la musique mon métier. Mais les autres membres du groupes ne voulaient pas se lancer dans l’aventure avec moi, car ils avaient trop peur de ne pas pouvoir payer le loyer. J’ai donc pris la responsabilité de me lancer en solo. Les chansons se sont écrites d’elles-mêmes, principalement lorsque je suis rentré au Danemark pour passer du temps avec ma famille là-bas. Le titre ‘Night Shift’ reflète le fait que j’aie écrit l’album durant la nuit, et que je travaillais en soirée et durant la nuit, principalement dans le backline de concerts et festivals. J’ai pris mes inspirations de ma vie quotidienne : des rencontres magnifiques, les amitiés, la perte, les rêves lucides, et la dépression que j’ai vécue en étant enfant. [Kevin Berra]

http://www.tobiasjensen.com

FICHE CD
Nom de l’album : Night Shift EP

Label : autoprod

Note : 5/5