© Gilles Simon
© Gilles Simon

Nous avons déjà vanté à plusieurs reprises dans nos colonnes les qualités des Diamond Dogs. Car ils ont beau être l’un des secrets les mieux gardés du rock’n’roll, ne vous y trompez pas : depuis plus de vingt ans, les Suédois proposent simplement ce qui se fait de mieux en matière de rock’n’roll à la sauce Faces, Rolling Stones, Mott The Hoople. Tout ceci principalement grâce à leur chanteur-leader Sören ‘Sulo’ Karlsson, qui est certainement l’un des compositeurs les plus talentueux de la planète rock. Rien de moins. Alors lorsque le groupe a annoncé qu’il allait se produire sur scène à Londres afin de célébrer le vernissage de leur nouveau double album studio-live, ‘Quitters and Complainers / Let’s Have it – Live in Bilbao’, Daily Rock a décidé de faire le déplacement. Bien nous en a d’ailleurs pris, puisque Sulo nous a accueillis de façon royale, en nous accordant un entretien débridé de près de deux heures. Un grand moment avec un grand Monsieur.


Vous vous apprêtez à partir en tournée en Espagne, un pays avec lequel vous semblez entretenir une relation particulière… 
La première fois que nous avons tourné en Espagne, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Or, dès le premier soir, nous avions déjà vendu tout notre merchandising ! Par la suite, nous avons participé à un show télévisé où nous avons joué six titres : l’émission a été diffusée à une heure de grande écoute et du coup toute la tournée s’est jouée à guichets fermés. Tu sais, l’Espagne est un pays particulier : ils adorent le rock’n’roll. Profondément. Et s’ils considèrent que ce n’est pas du rock’n’roll, ils n’en veulent pas. Par exemple, nous devions jouer à Bilbao dans un grand festival en compagnie des Hellacopters, mais ces derniers ont dû annuler leur venue. J’ai alors proposé aux organisateurs de les remplacer par les Backyard Babies, puisqu’ils tenaient à avoir une affiche ‘suédoise’ : ils m’ont répondu ‘Non, ce n’est pas du rock’n’roll !’ (rires) Pareil pour Soundtrack of Our Lives : ‘ça n’est pas non plus du rock’n’roll’… Bon, j’ai arrêté de faire des propositions… (rires)

Ca me paraît être une vision pour le moins restrictive du rock…     
Oui. Mais en tournant là-bas, j’ai compris comment ils voient les Diamond Dogs : à côté de notre merchandising, ils vendent souvent du merchandising de Rod Stewart ou des Faces…

Oui, le lien est assez évident. Plus qu’avec les Backyard Babies, c’est clair !
Oui, d’ailleurs c’est marrant qu’on parle d’eux car juste avant de venir ici à Londres, Nicke Borg (chanteur des Backyard Babies, NDR) m’a appelé pour me demander si ça me dirait de faire quelque chose avec lui… On va donc se rencontrer et on verra ce que ça donne. Mais les Backyard Babies ont un background différent, plus américain, plus du côté du Los Angeles des années quatre-vingt, alors que les Diamond Dogs sont très influencés par la scène anglaise de 1969 à 1975.

Vous pourriez vous retrouver quelque part entre deux…
Je crois que Nicke est surtout intéressé à écrire des chansons du type plutôt country, comme j’en écris ces temps pour un autre projet.

Ça ne serait pas surprenant, au vu de ce qu’il a fait en solo…         
Tu aimes ce qu’il a fait en solo ? Et le nouveau Backyard Babies ?

Oui, ses projets solos sont très bons. Et pour le nouveau Backyard Babies, il est aussi très bien mais j’avoue que je le trouve quand même un peu en-dessous de la période Making Enemies is Good, ‘Stockholm Syndrome’, la meilleure selon moi…
Et Nicke est sobre, désormais…

C’est peut-être ça le problème ! (rires) Même si ça faisait un peu cliché, j’adorais cette attitude avec le Jack Daniel’s, la coke, etc., comme cela ressortait notamment de leur magnifique bouquin photo sorti en 2009…
À ce propos, Nicke Andersson dit toujours que si on devait faire un livre sur les Hellacopters, il ne ferait que trois pages tant ils sont sages. Eh bien, je peux te dire que si on devait en faire un sur les Diamond Dogs, ce serait une trilogie ! (rires) Ce n’est jamais arrivé jusqu’à la presse, mais il y a vraiment tout eu dans ce groupe : drogues, concerts annulés, hôtels saccagés, etc. À tel point que j’ai fini par perdre connaissance sur scène : après neuf chansons, je me suis effondré et on a dû m’évacuer pendant que le groupe continuait de jouer ! (rires). Ça ne pouvait pas durer et ça fait maintenant treize ans que je n’ai plus touché une goutte d’alcool. En priorité pour ma famille, bien sûr. Mais également parce que nous étions un désastre et que tu ne peux pas survivre dans ce business avec ce comportement. Tu connais les Nashville Pussy ?

Oui, bien sûr…           
On a joué ensemble à Stuttgart une fois. La première chose qu’ils ont faite en entrant dans notre loge, c’est de nous dire ‘on voulait juste vérifier que c’était bien vous, parce qu’on pensait que vous étiez tous morts…’ (rires). Et ils nous ont alors rappelé que nous avions déjà joué ensemble à Madrid – ce dont je n’avais aucun souvenir – et que nous n’avions pas que des substances licites dans les loges… Enfin, tout ça pour dire que si on devait faire un livre sur les Diamond Dogs, ce serait vraiment intéressant !

C’est marrant, ce n’est pas du tout l’image que j’avais du groupe. Mais c’est aussi que je ne vous ai découverts qu’après ces ‘excès’… C’était en 2008, lorsque vous avez ouvert pour les Quireboys et Dan Baird à Winterthur. D’ailleurs, je ne suis évidemment pas infaillible, mais tout de même : en tant que passionné de rock, comment se fait-il que je sois passé à côté de vous durant tout ce temps ? Qu’avez-vous fait de faux ? Mauvais management ? Mauvaises décisions ?
Tu sais, actuellement on a des supers critiques qui viennent de partout. Nos meilleures depuis nos débuts. C’est incroyable. Et les rédacteurs écrivent souvent qu’ils ne comprennent pas pourquoi les Diamond Dogs ne sont pas plus connus… La réponse est multiple : mauvais management, mauvaise maison de disques et mauvais comportement du groupe. Par exemple, on s’apprêtait à mettre le cap sur les États-Unis ; juste avant cela, on devait participer à un festival en Suède, mais l’un d’entre nous a fini en taule pour une histoire de drogue, ce qui a fait capoter le projet américain… Et bon, il faut également se souvenir que nous avons formé le groupe à l’apogée du grunge…

Mauvais timing…
Oui, c’était tout sauf le bon moment. Et depuis lors, en réalité, ça n’a plus jamais été le bon moment… Par exemple, on est trop rock’n’roll pour la scène hard rock, et donc on n’a pas accès aux festivals de ce type, au contraire des Backyard Babies ou des Hellacopters. Enfin, voilà, si tu mets tout ça ensemble, tu as une sorte d’explication de pourquoi on n’a pas eu un plus grand succès. Et ajoute peut-être une part de malchance aussi, je ne sais pas. Mais en ce moment c’est incroyable tout ce qui se passe en même temps, avec ces bonnes critiques qui pleuvent et tous ces gens qui font aussi le lien avec The Crunch (NDR : l’autre groupe de Sulo, dans une veine punk, avec Terry Chimes des Clash, Dave Tregunna de Sham 69 et Lords of the New Church, Mick Geggus de Cockney Rejects et Idde Schultz).

Oui, c’est formidable… sauf que de nos jours tu ne vends plus de disques ! (rires)
En effet ! (rires) Mais bon, c’est comme ça. Et j’imagine que c’est difficile pour beaucoup de monde. Mais je suis heureux qu’il y ait encore des gens qui écoutent du rock’n’roll. Parce que j’avoue être un peu inquiet pour les générations à venir.

Tu crois qu’il y a vraiment de quoi s’inquiéter ?    
Quand tu grandis en écoutant ta musique sur Spotify et ton téléphone et que tu es convaincu que tu peux faire un bon album depuis chez toi – ce qui n’est pas possible –, il y a de quoi s’inquiéter en tout cas au niveau de la qualité. Si un producteur de 1974 venait en 2015 écouter les singles qui marchent, il se demanderait sur quelle planète il est tombé. En ce qui me concerne, je n’utilise même pas Spotify. J’achète des disques.

Moi aussi. Mais bon, ça se vend quand même moins bien de manière générale. Donc j’imagine que, comme beaucoup de groupes, tu dois donner plus de concerts pour gagner ta vie…
Je suis compositeur. C’est là qu’il y a l’argent. Cette année, entre les chansons que j’ai écrites pour moi et pour les autres, je vais publier plus de soixante chansons. Je travaille aussi pour certaines grandes maisons de disques, comme Sony Music en Suède. À part ça, il y a quoi comme groupe connu en Suisse ?

Il y a Gotthard, Krokus…
Krokus ? Tiens, j’ai un scoop pour toi : il y a quelques mois, j’ai été contacté par Nazareth pour remplacer Dan McCafferty…

Magnifique proposition, mais ça me semble périlleux…
Oui, mais j’étais flatté. Enfin, toujours est-il qu’ils m’ont dit que c’était ce gars de Krokus qui avait eu le job (NDR : après vérification, c’est en effet un ancien chanteur éphémère de Krokus qui occupe le poste : Carl Sentance). Je pense qu’ils avaient pensé à moi parce qu’on avait tourné avec Nazareth et que j’avais tissé des liens avec Dan McCafferty. En particulier, je pense que ce qui avait marqué Dan, c’est l’anecdote suivante que je lui avais racontée : il se trouve que j’avais bossé avec Brian Robertson (Thin Lizzy), qui m’avait amené plein de démos du chanteur Frankie Miller – que Dan McCafferty adore aussi – qui n’avaient jamais fini sur disque. J’avais enregistré l’une d’entre elles (‘Stumbled Into Heaven’) et lorsque je m’apprêtais à la jouer sur scène à Londres, j’ai vu un grand gaillard entrer et pousser une chaise roulante jusque devant la scène : assis dedans, c’était Frankie Miller, qui a des difficultés pour se déplacer depuis qu’il a eu une attaque… Il a donc assisté à la chanson, que j’ai jouée les jambes tremblantes, et à la fin, il s’est levé et a posé la main sur le cœur en me regardant. Un immense moment pour moi.

J’imagine, en effet. Mais en parlant de gens avec qui tu collabores, il y a une question que je me pose depuis longtemps : tu as déjà bossé sur quelques morceaux de-ci, de-là, avec Nicke Andersson (Hellacopters, The Solution, Imperial State Electric) par le passé, mais pourrais-tu envisager de plancher sur un album complet avec lui ? Parce que je verrais bien un résultat entre les Diamond Dogs et The Solution, si tu connais ce dernier projet…
Oui, je connais, j’ai même tourné avec The Solution quand j’assurais la promotion de mon album solo Just Another Guy Tryin. D’ailleurs, au sujet de The Solution, j’ai une anecdote amusante. Quand on enregistrait ‘Black River Road’ avec les Diamond Dogs, Nicke était venu vers moi me proposer la chanson ‘I Have to Quit You’. Pour finir, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais on ne l’a pas enregistrée et elle a fini par atterrir sur l’album de The Solution (‘Communicate !’, NDR) qui est sorti quelques mois plus tard. Et voilà que le jour où je suis invité dans une émission de radio où le concept est d’analyser des chansons sans avoir aucune information sur elles, c’est cette chanson qui passe ! Et l’animateur de m’interroger en premier, en me demandant de deviner qui l’a écrite, qui chante, etc. (rires). J’ai donc fait semblant de rien, je suis resté très sérieux et j’ai tout analysé à la perfection (évidemment, puisque je connaissais tous les détails). Autant dire que j’ai impressionné tout le monde par mes connaissances musicales ! (rires). Mais bon, pour en revenir à ta question, et comme tu le relevais, Nicke et moi avons déjà bossé ensemble sur quelques chansons. Il y a ‘Gotta Be Gone’ sur l’album Black River Road et aussi ‘Rough Diamond’ sur l’album Rough Diamonds, par exemple. Mais on écrit nos chansons de façons totalement différentes. Je t’explique. On devait écrire des chansons pour un groupe de rock des années cinquante en Suède. J’avais une mélodie et il avait quelques paroles. Or ces paroles finissaient d’une certaine façon et Nicke se demandait ‘qu’est-ce qui peut rimer avec ça ?’. Moi je lui dis ‘On s’en fiche pour l’instant, passons au refrain’. Mais lui continuait à se demander ce qui pouvait rimer avec ses paroles. Et trois heures après le repas de midi, c’était toujours la même chose : ‘qu’est-ce qui peut rimer avec ça’ ! (rires). C’était à devenir dingue ! (rires). Je pense que Nicke ne devrait pas écrire avec qui que ce soit d’autre. Parce qu’il veut tout faire à sa façon. Tout le temps. C’est un mec adorable, mais il vient d’un groupe où tout le monde a toujours adoré tout ce qu’il faisait. Il n’a donc pas eu à faire de compromis.

Et toi, tu n’as pas ce besoin de tout contrôler ?
Non, absolument pas du tout. J’adore quand les gens avec qui je bosse apportent leur marque aux chansons que j’ai composées. Je considère que ça me fait progresser en tant que compositeur et aussi en tant qu’interprète. Pareil avec les producteurs : j’aime quand ils me suggèrent des choses auxquelles je n’avais pas pensé. Tu sais, avec les chansons, j’aime les avoir terminées de façon basique puis les transmettre à quelqu’un d’autre. Il n’y a qu’une seule chose que je déteste : c’est quand je fais écouter une nouvelle chanson à Honk (le clavier des Diamond Dogs, NDR), avec qui je bosse depuis vingt ans, et qu’avant même d’être arrivé au refrain il me dit ‘est-ce que tu penses qu’on devrait essayer en si mineur ?’… J’ai envie de lui dire : ‘Quoi ? Mais écoute d’abord la chanson en entier ! Après tu pourras avoir une opinion. Personne ne s’intéresse à savoir si on est en si mineur ou autre…’ Donc non, de façon globale, je ne suis pas du tout un control freak. Mais pour en revenir à Nicke, je ne pense pas qu’il écrive autant de chansons que moi…

Non, je n’en ai pas l’impression… Mais personne n’écrit autant que toi…
Non, personne ! (rires). Mais Nicke vit dans son monde où la musique sonne comme Kiss, les MC5 et de la power pop américaine de 1982. Par contre, il a créé son propre son, il faut lui laisser ce crédit. Ceci dit, je pense que les Hellacopters seront toujours un meilleur groupe qu’Imperial State Electric. Tu sais, on a été amis depuis nos débuts car Bobba (surnom de Anders Lindström, qui a participé à la création des Hellacopters et des Diamond Dogs, NDR) était mon ami d’enfance. Mais je trouve que les Hellacopters n’ont jamais été aussi bons qu’à leurs débuts, quand Dregen (Backyard Babies, NDR) faisait encore partie du groupe. Parce qu’il est excellent sur scène et personne n’a pu vraiment lui succéder.

Oui, c’est un fait : Dregen est fantastique sur scène…
Oui, il l’est. Mais Nicke ne l’est pas. Il est timide. Il ne parle pas. Et c’est une erreur de jouer ce type de musique si tu n’es pas capable de parler au public. En ce qui me concerne, je me vois avant tout comme un ‘entertainer’. Je veux que les gens soient heureux. Je me souviens du vernissage du premier album d’Imperial State Electric, où le groupe jouait devant quatre ou cinq cents personnes dans une salle bondée. Et la première chose que Nicke dit au public, c’est que c’est cool d’avoir autant de monde, mais que bon, c’est vrai que c’est une soirée gratuite… Franchement, tu ne dis pas des trucs comme ça ! Tu ne dis pas aux gens qu’ils sont venus t’applaudir parce que c’était gratuit! (rires)

© Gilles Simon
© Gilles Simon

C’est vrai que les Hellacopters ont certainement bénéficié de la réputation scénique acquise à leurs tout débuts grâce aux prestations de Dregen…   
Oui, et là où ce dernier est le meilleur, ce n’est pas dans sa carrière solo en position de frontman, mais plutôt en tant qu’acolyte au sein d’un groupe, comme Keith Richards par exemple. C’est d’ailleurs ce qu’était Magic (Mats ‘Magic’ Gunnarsson, saxophoniste des Diamond Dogs, décédé accidentellement en 2014, NDR) pour moi : le parfait acolyte. Parce que c’est génial d’avoir un saxophoniste sur scène avec toi. Ça en jette. Magic avait toujours un look formidable, meilleur que celui de tous les autres. Et c’était un mec extraordinaire. Ca me rappelle Ian Hunter, qui me disait qu’il n’a jamais aimé les saxophones et que s’ils en avaient dans Mott The Hoople, c’est parce que les producteurs les y avaient amenés. Et bien, quand Ian Hunter est venu jouer en Suède, il m’a appelé et m’a demandé si je voulais jouer ‘All the Young Dudes’ avec lui sur scène devant six à huit milles personnes… Mais il m’a aussi demandé si Magic accepterait de jouer avec lui ‘All the Way from Memphis’, parce que Ian Hunter lui-même reconnaissait qu’il était le meilleur. Et c’était vrai. C’est le seul saxophoniste que j’ai entendu qui était capable de te toucher directement au cœur. C’était incroyable. Et quand il est décédé, ça a été horrible. Il avait disparu depuis une semaine quand on m’a appelé pour me l’annoncer. Je travaillais à ce moment-là à Göteborg, où j’écrivais des chansons pour un spectacle. On était tellement proches que je n’arrivais pas à réaliser qu’il était mort. La dernière fois qu’on s’était parlé, c’était environ une semaine avant sa disparition. Et malheureusement j’étais sous anti-douleurs en raison d’une blessure, donc j’étais un peu dans les vapes. Mais ça aura été notre dernier contact… Sa mère m’a demandé de jouer à son enterrement. Et ça a été la pire prestation de ma vie. Je n’ai pas pleuré aux funérailles de ma mère. Je n’ai pas pleuré non plus à celles de mon père. Donc je pensais pouvoir me contenir. Mais non. J’ai joué cette chanson en suédois de Ernst Brunner, ‘Medan Världen Passerar Förbi’, qui est un magnifique texte pour dire au-revoir à quelqu’un. Il s’agit d’un bateau qui t’attend pour t’emmener. Et je me suis mis à trembler. C’était horrible. J’étais assis à côté du cercueil et il y avait son saxophone posé juste là… Tu sais, si on devait partager une chambre en tournée, c’était toujours Magic et moi ensemble. Toujours. Et chaque soir, il alignait les anches de son saxophone sur son lit – il pouvait y en avoir une vingtaine – et il se mettait à les tester en les mettant dans la bouche et en me demandant : qu’en penses-tu ? Évidemment, je n’en savais rien ! (rires). Il était très marrant. Comme quand il avait essayé de négocier un saxophone rare à Manchester : comme il n’était pas à vendre, Magic avait tenté de se le faire prêter… jusqu’à sa mort ! Ou quand il m’a traîné dans tout Madrid en me promettant que je ne serais pas déçu et qu’on a fini je ne sais où, devant une grosse caisse, avec une immense clarinette dedans qui ne valait ‘que’ huit milles euros et dont Magic envisageait sérieusement l’achat… (rires). Et donc ces images me sont revenues à l’enterrement et ça a été horrible. Tu sais, j’ai parfois encore le sentiment qu’il n’est pas mort.

Ça avait l’air d’être un personnage, en effet…
Vraiment, oui. Même si, pour les personnes qui ne le connaissaient pas, il pouvait parfois paraître vraiment étrange. Par exemple, il parlait parfois pour lui. Nous on le savait et on ne le relevait même plus, mais je me souviens de la première répétition avec un batteur qui devait nous accompagner en tournée… Tout à coup, Magic se tourne vers lui et lui sort : ‘Tu sais, les oignons rôtis, on peut les utiliser sur presque n’importe quoi.’ (rires). Le batteur s’est trouvé complètement perdu. Mais aucun de nous n’a dit quoique ce soit. On a joué quelques chansons puis Magic a soudain interrompu un morceau pour revenir à la charge : ‘Tu peux en mettre avec la viande, avec le poisson…’ (rires). Vraiment un gars amusant. Comme quand on buvait un verre après le concert avec Ian Hunter et où, à part Magic et moi, il n’y avait que des Anglais et que ça discutait de la seconde guerre mondiale ou je ne sais quoi. Soudain Magic leur lance : ‘C’est pour ça que vous êtes moches, vous les Anglais…’ Autant te dire que je me suis senti mal à l’aise… (rires). Les mecs lui ont demandé de développer et le voilà qui leur explique que tous les jeunes hommes en bonne forme se sont fait tuer durant la première et la seconde guerre mondiale et qu’il ne restait alors que les rebuts pour se reproduire… Mais heureusement ça les a fait rire ! Et dire que tout à l’heure nous allons donner notre premier concert sans Magic…

Est-ce que ce nouvel album était déjà planifié ou est-ce qu’il a été décidé après la disparition de Magic ? Parce que je constate qu’il a été enregistré en octobre 2014 et que tu as enregistré celui de The Crunch en novembre 2014 : ça paraît serré…         
Oui, ces enregistrements ont été très rapprochés. Voici ce qui s’est passé. Nous ne nous étions pas séparés avec les Diamond Dogs, mais après ‘Set Fire to it All’ (paru en 2012, NDR), j’ai dit à Magic que j’avais besoin de faire une pause. Une année plus tard, Magic a commencé à dire qu’on devrait s’y remettre. Mais le temps d’en discuter et de commencer à mettre les choses en place, il est mort. On s’est alors retrouvés avec Honk – qui composait le noyau dur du groupe avec Magic et moi – pour discuter de ce qu’on devait faire. Et on s’est dit qu’on devait continuer pour Magic. Alors je me suis mis à écrire. La première chanson que j’ai écrite est ‘Black Ribbons (For Magic)’. Puis, comme Magic adorait le rock’n’roll, j’ai écrit une chanson comme il l’aurait aimé : ‘Stop Barking at the Wrong Tree’. Ensuite, j’ai écrit la chanson qui est certainement en lien le plus fort avec moi : ‘Broken’. En fait, cet album a aussi été une thérapie pour nous tous. Parce que Magic jouait un rôle très important dans la cohésion du groupe, y compris en studio. Donc c’était très dur d’y être sans lui. En ce qui me concerne, je faisais mes vocaux et je rentrais à la maison. Je n’avais ni la force ni la volonté de traîner au studio. C’est Honk qui a tout fait : il a produit l’album, s’est occupé de la pochette, a mixé et produit l’album live qui l’accompagne, etc. Et quand l’album a été terminé, j’ai réalisé à quel point il avait fait un job extraordinaire, à tel point que je me suis demandé si ce n’était pas ce qu’on avait fait de meilleur jusque-là ! Peut-être que cette charge émotionnelle liée à l’absence de Magic a rendu cet album meilleur, après tout. D’ailleurs, l’influence de Magic se fait encore ressentir aujourd’hui : lorsqu’on a décidé des chansons qu’on allait jouer pour la tournée espagnole à venir, Honk a proposé qu’on joue enfin en live ‘Crooked Crutch’, un morceau très axé saxophone que Magic avait toujours – en vain – demandé qu’on joue… Et on a décidé de le faire.

Et est-ce que vous allez avoir un nouveau saxophoniste ?               
Non, jamais. Ça a été la toute première décision : plus jamais de saxophoniste.

Même en concert pour jouer les anciens titres ?                  
Non. Personne ne fera ça.

C’est pour ça que ‘Quitters and Complainers’ est accompagné d’un second CD enregistré en concert et où Magic figure ? C’est pour qu’il participe quand même indirectement à l’album ? 
Oui, exactement. Et il figure aussi sur les photos. Tu sais, tout est fait pour lui. Et pour en revenir à l’album live, c’est fascinant comme il reçoit des bonnes critiques…

Franchement, vous êtes un groupe extraordinaire sur scène et je peux bien imaginer que beaucoup de monde attendait un live de votre part… D’ailleurs, il me semble que c’était en prévision depuis longtemps…
Oui, depuis très longtemps. On a enregistré presque tous nos concerts sur notre dernière tournée espagnole, qui a d’ailleurs commencé par un scandale… On a joué à Barcelone dans une brasserie, et après que les gens aient picolé ça s’est terminé en bagarre. Je n’y étais plus, on était déjà rentrés avec Magic. Mais le résultat a été que notre guitariste de l’époque nous a plantés là et est rentré à la maison. Et même si beaucoup de groupes auraient annulé la tournée, nous avons décidé de continuer et avons mis le cap sur Bilbao. D’ailleurs, beaucoup des chansons de l’album live viennent de ce show.

Petite question ‘technique’ : pourquoi ne pas avoir fait de cet album un concert unique ‘de bout en bout’, plutôt que d’avoir plusieurs sections séparées ?     
Ça provient de considérations techniques, qui faisaient qu’il n’était pas possible d’avoir une bonne qualité en mettant tout bout à bout. Ça m’a aussi surpris la première fois que j’ai écouté l’album. Mais je ne suis jamais impliqué dans les questions techniques…

Alors parlons d’artistique : tu composes souvent ce que l’on pourrait désigner comme du ‘good time rock’n’roll’, mais paradoxalement, une certaine mélancolie transparaît également au détour des mélodies ou des paroles… Es-tu une personne mélancolique ?  
Au cours de ma vie, j’ai connu plusieurs épreuves difficiles. Mais même durant ces périodes, j’ai toujours énormément travaillé, parce que j’essaie de faire tout ce que je peux dès que que je le peux. Ce n’est pas forcément très sain et c’est vrai que c’est épuisant, mais je fonctionne comme ça. Et donc, il est possible que la frustration de ces épreuves se traduise indirectement par une certaine mélancolie dans ma musique, même si je n’aborde pas directement certains sujets sensibles.

Et qu’est-ce qu’une bonne chanson pour toi ? Comment sais-tu que tu tiens quelque chose de bon ?
De nos jours, c’est devenu populaire d’avoir des cours de composition, où les gens apprennent à écrire des chansons. Et je suis d’accord : tout le monde peut apprendre comment une chanson est construite. Mais ce n’est pas pour autant que tu peux vraiment écrire une chanson. Car ça vient de l’intérieur. En ce qui me concerne, j’entends les chansons dans ma tête, je les joue et si c’est vraiment une bonne chanson je le sais immédiatement. Bien sûr, après je change des petites choses, je mets la chanson au repos pendant un moment, etc. Mais je sais tout de suite si je tiens quelque chose. Et je pense que ce ‘talent’, tu l’as ou tu ne l’as pas. Tu ne peux pas apprendre à écrire une bonne chanson. Ce qui n’empêche pas que tu doives développer ton talent en travaillant. C’est pareil pour un footballeur, par exemple : même avec du talent, il doit s’entraîner dur pour garder la forme et ne pas tout perdre. Tiens, à propos de talent, il y a vingt ans, j’ai bossé avec Max Martin, tu connais ?

Euh… l’Anglais ? (lamentable confusion de ma part avec George Martin, producteur des Beatles, NDR).
Non, il est suédois. C’est l’un des plus connus du monde… Il a eu plus de numéros un que les Beatles aux États-Unis…

Ah oui, maintenant que tu le dis, j’ai lu un truc sur lui une fois, en effet…  
Eh bien, quand j’ai bossé avec lui, il n’était pas encore connu – et les chansons ne sont jamais sorties, d’ailleurs –, mais je pouvais déjà voir qu’il était extrêmement talentueux. Il savait tout de suite ce qui était bon ou pas. Je donne cet exemple pour illustrer que soit tu l’as, soit tu ne l’as pas. Et toi autant que moi, on voit beaucoup de groupes qui ont les habits, l’attitude, l’image, etc., mais qui n’ont tout simplement pas les chansons. Et à la fin, ce qui compte vraiment, ce sont les chansons. Tu sais, je passe mon temps à composer. Chaque jour j’écris quelque chose dont je suis certain que cela finira dans une chanson. Ça peut être un refrain, un couplet, parfois une chanson complète. Tous les jours.

Tu dois avoir des milliers de petites parties de chansons qui traînent…      
Oui, en effet. Mais je finis toujours ce que je commence. C’est d’ailleurs comme ça que je me suis retrouvé dans avec The Crunch. Mick Geggus m’a dit : ‘Envoie-moi quelques chansons’. J’ai alors envoyé quatre titres qu’ils ont adorés. Ils m’ont alors demandé si j’avais autre chose à leur envoyer et je leur en ai envoyé six de plus, qu’ils ont encore plus aimés que les premiers. Et sans se poser plus de questions, on a enregistré. J’espère que ce sera comme ça toute ma vie. Je suis toujours occupé par la musique.

Tu te réveilles parfois la nuit avec une idée ?           
Parfois oui. Et j’avoue que j’aurais peur de perdre ce ‘truc’… Comme je te l’ai dit, je peux avoir une chanson complète qui vient, une partie, ou simplement un titre… Parce qu’il faut savoir que je suis un maniaque des titres de chanson : pour moi une bonne chanson doit avoir un bon titre. Ça me pose d’ailleurs parfois des problèmes, typiquement au cinéma : si j’entends une phrase qui m’accroche, je vais me fixer dessus et perdre totalement le fil du film, au grand désespoir de ma femme (rires).

Comment mémorises-tu tes idées : tu écris, tu enregistres ? Je les enregistre sur mon smartphone, tout simplement (et de me montrer une liste impressionnante d’enregistrements, NDR). Le dernier truc, je l’ai enregistré tout à l’heure, juste avant de venir ici.

L’une des choses les plus impressionnantes avec toi, c’est ta capacité à t’adapter avec réussite à différents styles, des Diamond Dogs à The Crunch, en passant par Sulo & Idde, The Bitter Twins, Kikki Danielsson, etc. 
Je suis un nerd au niveau musique. Par exemple, pour The Crunch, ces mecs sont un peu les idoles de mon enfance et je me suis demandé : comment est-ce que je souhaiterais qu’ils sonnent s’ils devaient revenir et que je devais acheter leur album ? Comment peuvent-ils vieillir avec grâce en gardant cette attitude punk ? Donc c’est comme ça que je fais : je réfléchis plus loin que la simple chanson.

Quelle différence fais-tu entre un album des Diamond Dogs et un album solo ?    
Et bien un album solo me donne encore plus de liberté créatrice. Parce qu’avec les Diamond Dogs, les gens attendent un son particulier, qui fait référence à une ère précise de la musique. Et je dois toujours m’y tenir, tout en essayant constamment de m’améliorer. Je me souviens d’une critique élogieuse de notre album ‘Up the Rock’ dans le plus grand journal suédois ; le rédacteur écrivait que nos chansons étaient écrites en suivant une ‘tradition très traditionnelle’ dans la veine des Stones et des Faces et que, sur cet album, nous avions écrit des chansons aussi bonnes que ces groupes, voire même parfois meilleures. Il concluait en écrivant : ‘Faites-le si vous en êtes capables !’ Et il avait raison sur ce dernier point : je n’y avais jamais pensé auparavant sous cet angle, mais écrire une excellente chanson à la Chuck Berry, par exemple, peut être l’une des choses les plus difficiles au monde. Mais tu n’as pas le choix : si tu veux écrire dans ce style, tu dois être bon, sinon pourquoi les gens t’écouteraient toi plutôt que Chuck Berry ? Et c’est dans cette perspective que je place les Diamond Dogs. Par contre, sur mes albums solos, j’ai plus de libertés. Sur ‘Just Another Guy Tryin », j’ai beaucoup subi une influence à la Frankie Miller. Et l’album ‘Hear me Out’ était plus provocateur, parce que les fans de rock n’aiment pas quand Rod Stewart devient ‘lisse’… et je me suis dit que j’avais envie d’aller dans cette direction. Je me suis alors inspiré de la façon dont Rod Stewart écrivait ses chansons à la fin des seventies, quand il est devenu plus commercial et plus célèbre. Et pour ce qui concerne les albums de Sulo & Idde, je me suis plus inspiré du folk acoustique traditionnel suédois.

Et actuellement, tu composes de la country…           
Oui, ça a commencé ainsi : en voyant que je composais dans différents styles, le producteur de The Crunch m’a demandé si je pourrais éventuellement composer une chanson de country. Je lui ai dit ‘Je n’en sais rien…’ Mais j’ai essayé et j’ai composé une chanson intitulée ‘Constant Reminder’, une ballade country mid-tempo. Je l’ai faite écouter à un groupe à Göteborg, qui m’a demandé de la garder pour eux. Mais en y réfléchissant, je me suis dit que je la trouvais trop bonne pour qu’elle ne reste qu’à Göteborg, alors je me suis demandé qui pourrait la chanter. Et j’ai pensé à Maria McKee (célèbre pour le titre ‘Show me Heaven’, sur la bande originale du film ‘Jours de Tonnerre’ avec Tom Cruise, NDR). Alors je l’ai ‘googlée’, j’ai trouvé une adresse e-mail, et j’ai écrit.

Tout simplement ?     
Oui, tout simplement. Le seul truc, c’est que je ne voulais pas paraître trop gourmand en lui demandant de chanter ma chanson, alors je lui ai proposé un duo. Sincèrement, je ne pensais jamais recevoir de réponse. Surtout que Maria McKee n’avait plus chanté depuis six ou sept ans. Mais six heures plus tard, une réponse arrivait : Maria McKee adorait la chanson et me demandait si j’en avais plus. Alors je lui en ai envoyé une autre, intitulée ‘Brilliant Outside’, que j’avais écrite à la même période. Elle m’a demandé si on pouvait faire les deux, j’ai dit oui et je me suis envolé pour Los Angeles pour enregistrer dans la maison du bassiste de Jane’s Addiction, sur les hauts de Hollywood. C’était magnifique. Et même si je sais que Maria McKee est une excellente compositrice, histoire de briser la glace, je lui ai demandé s’il y avait quelqu’un d’autre qui avait écrit des chansons pour elle, ce à quoi elle me répond que oui, deux personnes. Et quand je lui demande qui, elle me dit : Bob Dylan et Van Morrison. Wow. Ok. (rires).

Et tout ça grâce à un simple e-mail à l’origine…      
Oui. Et ça s’est d’ailleurs passé de la même façon pour la plupart des gens avec qui je bosse sur mon projet actuel, qui est un album de duos et qui s’annonce énorme… Il y aura des duos avec notamment Maria McKee, les Bellamy Brothers, Paul Young, Dave Edmunds – en tout cas il semble intéressé –, Chris Hillman des Byrds et des Flying Burrito Brothers, Rissi Palmer, Terry Reid – à qui on avait proposé en 1969 de faire partie des New Yardbirds mais qui avait décliné en proposant à sa place un petit jeune du nom de Robert Plant –, et le groupe est composé de Jamie Moses (guitariste entre autres de Tom Jones et Rod Stewart), Hamish Stuart (bassiste de Paul McCartney), du batteur de Bob Geldof… Bref, c’est tous des musiciens de très haut niveau et leur implication me permet de penser que ça prouve que j’écris de bonnes chansons… Tiens, je peux t’en faire écouter, si tu veux (NDR : Sulo me fait alors découvrir les titres avec Rissi Palmer, Terry Reid et Maria McKee, et objectivement, il a raison le bougre : cet album s’annonce brillant).

Une date de sortie est-elle déjà prévue ?      
Nous sommes en train d’en discuter. Nous avons terminé neuf chansons sur les douze que devra comporter l’album. On doit encore enregistrer cette démo cette semaine (et Sulo de me faire écouter une démo acoustique d’une splendide chanson vraisemblablement intitulée ‘The Girl with the Rainbow Eyes’, NDR).

Formidable… Il n’y a décidément rien que je n’aime pas dans ta musique… mis à part quand tu y mets des touches de reggae, comme dans ton projet ‘The Bitter Twins’…       
Tu n’aimes pas le reggae ? Ni le ska ?

Non. Ce n’est pas mon truc. Ça m’ennuie, je n’ai pas l’oreille faite pour ça et j’ai l’impression que c’est toujours la même chose. J’imagine que c’est souvent ce que ressentent les gens qui n’aiment pas le metal…         
Oui, moi ça m’a fait ça avec Slayer. Je les ai vus en 1988 avec un ami. Ils venaient de sortir ‘South of Heaven’ et tout le monde disait que c’était déjà un classique. Mais au concert c’était horrible pour moi, je n’espérais qu’une chose : que ça s’arrête ! (rires)

(NDR : Nous sommes interrompus par le responsable du merchandising des Diamond Dogs – Sulo m’offre alors gentiment le nouvel album, que je n’avais eu qu’en téléchargement promotionnel jusque-là). Merci beaucoup ! Ça fait plaisir de l’avoir enfin dans les mains !        
Je t’en prie. Et c’est Honk qui a fait la pochette. Il s’agit d’un vieux tableau qu’il a depuis très longtemps. Il le tient de son père, je crois. Mais on n’a pas réussi à savoir qui l’avait réalisé. Toujours est-il que Honk voulait qu’on l’utilise et je trouve que c’est une super pochette.

Tout à fait. Mais je vois que ça fait déjà deux heures que nous discutons et qu’on t’attend. Mais avant de terminer, j’avais encore juste une petite question qui m’intéresse à titre personnel : l’un de mes titres préférés des Diamond Dogs est ‘Closest I Ever Been to Memphis’ (sur l’album ‘Up the Rock’, NDR), mais je n’arrive pas à saisir le sens précis de ce titre…     
C’est le sentiment selon lequel, même si tu ne deviens pas une star à Memphis comme Elvis, tu peux au moins avoir cherché à atteindre ce but. Et tu sais que tu auras alors été le plus près que tu le pouvais de Memphis. Il s’agit simplement de dire qu’il faut avoir des objectifs et viser haut, sinon tu ne vas nulle part. Et que quitte à viser, autant viser les étoiles…

CD_Diamond Dogs


FICHE CD
Quitters and Complainers & Let’s Have it – Live in Bilbao
Cargo Records
www.facebook.com/pages/Diamond-Dogs-Official/217113205031126

Découvrez la chronique complète de ce magnifique album ici

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