Ah, les nuits sans Kim Wilde – comme le chantait Laurent Voulzy en 1985 – étaient électriques avec nos attentes adolescentes. Le poster de la blonde pulpeuse trônait en bonne place dans nos chambres, épinglé entre ceux de Nena, Joan Jett, Blondie ou Pat Benatar.
Pouvoir assister au concert d’une telle artiste iconique plus de 40 ans après ses débuts semblait impossible, irréel et relevait du fantasme. Et pourtant c’est bien aux Docks de Lausanne que la belle Anglaise avait donné rendez-vous à ses fans pour la deuxième de ses trois dates helvétiques qui clôturaient le « Closer Tour 2025 ».
Anna Francesca, aux multiples talents artistiques (photographie, poésie, musique), lançait la soirée avec son projet Beaks. Seule sur scène avec son ordinateur et ses loops, la jeune autrichienne interprète une indie pop minimaliste mâtinée de post punk ou cold wave qui nous
ramène à l’aube des 80’s (premiers albums de Depeche Mode et The Cure, Anne Clark, Joy Division…).

La démarche est audacieuse, parfois intéressante mais plombe un peu l’ambiance avec ses mélodies dépouillées répétitives et trop en décalage avec la musique de la tête d’affiche.
Près de 45 ans de carrière et elle est toujours là, plus que jamais, enchaînant les tournées dans des salles à dimension humaine dont les dates sont quasiment toutes sold out. Le « Closer Tour » connaîtra d’ailleurs une extension en 2026 avec deux dates suisses (Fri-Son à Fribourg, 15.10 et Volkshaus de Zurich, 17.10). Depuis ses débuts, Kim Wilde travaille en famille. Fille d’un couple de musiciens, elle a pu tout de suite compter sur son père, Marty et son frère cadet, Ricky, ce dernier faisant toujours partie du groupe actuel au chant et aux backing vocals. Père et fils composeront et produiront les premiers albums, véritables mines aux pépites musicales qui caracoleront en tête des charts.

C’est un groupe soudé et complice qui transmet sa joie de jouer que nous avons en face de nous aux Docks. Scarlett Wilde, nièce de la star, a rejoint l’équipage, apportant fraîcheur et énergie aux backing et parfois lead vocals. Kim Wilde, classieuse – simple et souriante a la soixantaine flamboyante. Emue par l’accueil chaleureux d’un public multigénérationnel au taquet, elle le remerciera à de nombreuses reprises, parfois au bord des larmes.

Si la setlist met en avant le dernier album studio en date (« Closer », janvier 2025, Cherry Red Records) avec 5 bons titres, ce sont les hits qui vont mettre le feu à la salle lausannoise. Le délicieux ‘You Came’ est suivi par le rythmé ‘Never Trust a Stranger’ puis le très new wave ‘The Second Time’. L’élégant ‘Hourglass Human’ et la magnifique ballade ‘Lighthouse’, figurant tous deux sur le dernier album, montrent l’évolution de la musique de Kim, toujours au sommet de son art. Les fans se déchaînent sur le mythique ‘Cambodia’ et le rythmé ‘Scorpio’. Fin de set avec une trilogie endiablée, le dansant ‘Chequered Love’, l’imparable ‘View From a Bridge’ et la reprise bien sentie de The Supremes, ‘You Keep Me Hangin’ On’.

La belle rejoint quelques instants les coulisses sous les hourras de la salle avant de revenir sur scène, triomphante, pour trois rappels. Tout d’abord, deux nouvelles covers parfaitement réorchestrées (‘If I Can’t Have You’ des Bee Gees puis la très rock ‘Anyplace, Anywhere, Anytime’ de Nena) avant de finir en beauté avec ‘Kids in America’, le titre avec lequel tout a commencé. Un concert dont on est ressorti avec des étoiles plein les yeux et la tête. Vivement l’automne 2026 pour une nouvelle dose de bonheur musical.
Texte : Jean-Blaise Betrisey
Photos : Alex Pradervand

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Kim Wilde | Docks – Lausanne

















