Voilà, nous y sommes…. Après deux ans de disette, le Hellfest est de retour en grande pompe avec pas moins de deux éditions consécutives et une affiche de prestige. En ce premier week-end on pourra citer, entre autres, Volbeat, Deftones, Five Finger Death Punch, The Offspring, Suicidal Tendencies, Korn, Ghost ou encore Gojira.

Affiche plus qu’alléchante et qui a d’ailleurs séduit un public énorme, on l’a vu en ce premier jour où une foule impressionnante a mis une ambiance de feu digne d’une fin de festival. Même la chaleur ardente n’a pas atteint la motivation des festivaliers. Il faut dire et saluer l’important dispositif mis en place pour pallier à cette canicule : eau à disposition, arrosage des festivaliers à la lance incendie, points d’ombre, gourdes autorisées…

En tout cas, ce premier jour démarre fort musicalement parlant, et personne n’aurait voulu le rater.

On débute la journée avec Ego Kill Talent sur la Mainstage 2.
C’est un bon groupe qui met l’ambiance, qui est riche en ego et surtout riche en talent (ah-ah). Le chanteur n’est pas muet pour un sou mais pratique le langage corporel pour faire participer le public et l’impliquer dans le show, ce qui est toujours une bonne chose.

Une belle prestation ensuite en début de journée de Laura Cox. Courte : 30 minutes mais on notera un jeu impeccable, une belle énergie et une joie non dissimulée de jouer sur la scène principale.

Puis on continue avec Ferocius Dog. On est transporté sur un bateau, tous les instruments sont là pour nous mettre dans l’ambiance irlandaise, on sentirait presque les embruns… D’ailleurs la température ne cesse d’augmenter… Heureusement qu’on peut se prendre une bonne douche bien fraîche aux cascades mises à disposition ! En tous cas, le groupe arrive à nous transporter dans son monde et c’est une vraie performance d’arriver à sortir les gens de l’enfer !

Pour ma part, les hostilités commencent véritablement un peu plus tard avec Burning Heads. Ce groupe de punk bien de chez nous a une carrière longue d’une trentaine d’années mais a toujours une belle énergie sur scène comme à ses débuts. Avec la chaleur intense, le public n’a pas répondu présent comme il aurait fallu mais Burning Heads a conquis les courageux qui ont bravé les températures pour pogoter un peu. Les têtes brûlées, on ne sait pas si elles sont sur scène, dans la fosse ou tout simplement en plein soleil sans couvre-chef : il y en a partout !

Heureusement les lances incendie éteignent partiellement le feu attisé par l’ambiance de folie que met le groupe. Pas de poules mouillées ici, seulement des metalleux en quête d’inhibition auditives ! Ça joue juste, ça joue bien et on aime voir ce groupe sur scène avec un nouveau line up qui fonctionne parfaitement.

La journée se poursuit avec les Norvégiens de Leprous. Pour moi, une belle découverte scénique. Un groupe avec une prestance qui en impose. La voix du chanteur Einar Solberg est juste exceptionnelle. On ne peut que s’incliner devant tant de maîtrise et des aigus tenus à la perfection. Les musiciens à ses côtés sont également épatants, passant tous d’un instrument à l’autre sans qu’on s’en rende compte, à l’exception du batteur Baard Kolstad qui lui reste derrière ses fûts, mais quel musicien ! Un talent exceptionnel et un rythme effréné. Il joue, s’amuse comme personne, des rythmes incroyablement difficiles joués avec une facilité et une justesse déconcertante. Pour ma part, ça aura été le musicien du jour !

Leprous en live, ce sera vraiment mon coup de cœur du jour.

On enchaîne directement avec nos paysans préférés j’ai nommé Inspecteur Cluzo. Le duo du sud-ouest fait partie des groupes français qui mettent le feu d’emblée. Pas de mise en chauffe on attaque directement par du bon, du lourd. Le public sue mais s’emballe et répond présent. Bien sûr nos compères passent leur message concernant le monde agricole aussi bien à travers leurs chansons qu’entre deux morceaux, mais ça fonctionne et la température sur scène monte encore d’un cran. Les morceaux sont lourds et tellement rock que le set se termine comme les plus grands : les éléments de batterie qui passent par-dessus la scène.

Puis les Américains prennent les rennes des Mainstage. On commence par SHINEDOWN qui nous livrent le show carré, énergique et fluide. Quelques longueurs parfois entre deux morceaux qui laissent le public impatient mais le set est riche avec les morceaux les plus connus au travers de leurs 6 albums et une vingtaine d’années déjà de carrière. Brent Smith sait faire chanter le public quand il le faut comme sur ‘Sound of Madness’.

S’en suit Frank Carter and the Rattlesnakes. Niveau feu, on y est. Pogos, circle pit sur fond de Punk Rock. La nonchalance du chanteur, les cris, le public est pris au jeu et s’enflamme. Les titres semblent s’enchaîner les uns aux autres et Frank Carter joue avec la provoc. Il se lance même sur un slam dans le public, un wall of death avec lui-même en plein milieu. La sécurité a elle aussi eu son coup de chaud !

Un peu plus tard dans la journée, c’est The Offspring qui prend les commandes. Le public les attend, fébrile de connaître la setlist et il ne sera pas déçu. Les morceaux d’anthologie comme ‘Come out an play’, ‘Pretty fly’, ‘The kids aren’t alright’ font partie des titres joués aujourd’hui et tout le monde se régale. On n’oublie pas des morceaux plus récents qui attirent l’attention des plus anciens fans. Le groupe est en forme, blague avec la foule, la fait chanter des ‘Fuck’ même, mais la voix de Dexter est toujours sur le fil. Ça passe pas mal pour cette fois, tout le monde s’est régalé aux vues des voix qui commencent déjà à se casser.

Le groupe Mastodon prend place sur la Mainstage I. Un décor, des vidéos en fond, on monte encore d’un cran. Un set impeccable, les chanteurs (Eh oui ! Si vous ne le saviez pas encore il y en a deux !) s’en donnent à cœur joie, d’autant que chanter, pour un batteur est une belle performance. Chapeau Brann Dailor !  Ici ça roule, ça sonne, ça joue, tout semble réuni pour un beau concert. Et ce fut le cas. Des extraits des 7 albums du groupe se retrouvent dans ce set mais le dernier album ‘Hushed and Grim’ a sa part belle. Une grosse énergie scénique !

Boston, Massachussets sera ensuite bien représenté avec les Dropkicks Murphys. Comme on pouvait s’y attendre l’ambiance est là dès le premier morceau. Les titres sont repris à tue-tête par le public et on danse comme à la Saint-Patrick. La belle image du jour c’est lorsque Al Barr demande à tout le monde de se tenir bras dessus bras dessous avec le voisin pour danser avec lui. Le public, de plus en plus dense, est conquis. Mais c’est bien sûr avec le titre ‘Rose Tatoo’ que l’apothéose du show arrive car c’est LA chanson emblématique du groupe et les gens l’attendent à chaque concert. Ils ne seront pas déçus encore une fois ce soir.

Ce sont d’autres américains qui poursuivent sur la Mainstage 2 à la tombée de la nuit : Five Finger Death Punch. Dès le début on sent que le groupe est attendu car on ne compte plus les fans arborant leur plus beau T-shirt du groupe. Et ils ne seront pas déçus car le show est résolument rock. Les titres les plus entraînants et lourds du groupe font partie de la setlist ce soir. ‘Bas company’, ‘Wash it all away’, ‘Inside out’, ‘Jekyll and Hyde’, etc. Ivan Moody est en forme et compte bien insuffler son énergie au public venu en masse. Jeu de lumière, flammes, canons à confettis, la fête bat son plein et la foule est conquise par cette prestation. Zoltan Baltory, Chris Kael, et le nouveau guitariste Andy James enchaînent les hits avec une belle aisance et une prestance scénique indéniable. Ivan gâte les enfants, les grands, tout est jeté à la foule à la fin du set. Une belle générosité qu’on connaissait déjà avec ce groupe. La générosité a surtout été dans les titres joués ce soir.

La fin de la soirée approche et c’est Deftones qui poursuit avant que Volbeat ne clôture les shows des deux grandes scènes.

Deftones livre une prestation énergique, planante et puissante à la fois, dont seul ce groupe a la recette. Chino Moreno prend plaisir ce soir ça se sent, ça se voit, et les tubes font parties du set comme pour faire plaisir à la foule. On se ne repose pas ce soir, pas le temps, pas l’envie, trop d’énergie sur scène à partager avec les spectateurs. ‘Be quiet and drive’, ‘Change’, ‘My own summer’… La voix de Chino résonne dans tout le site, les guitares s’enflamment, le set est sobre mais d’une efficacité redoutable.

Puis vient Volbeat. La scène est plus spectaculaire et les images feront parties intégrantes du show. Des écrans en fond de scène aux écrans sur promontoire de la batterie, en passant par les écrans de la Mainstage… bref un spectacle à part entière qui commence déjà avec une vidéo qui montre le groupe en tournée, des morceaux de vie en backstage. Puis les musiciens arrivent pour en découdre et là encore, une setlist tournée vers les titres les plus rock’n’roll du groupe. Une belle interaction avec le public, pour chanter à tue-tête ou même pour choisir (ou pas) une chanson du nouvel album à jouer sur scène. ‘Shotgun Blues’, ‘Lola Montez’, ‘A warrior’s call’, ‘Die to live’ font parties des titres joués ce soir au Hellfest et repris par tous car le public a été très présent avec le groupe. Il faut dire que le groupe a une vraie fan base et elle était présente ce soir à n’en pas douter. Volbeat sait cependant être très efficace en live et il l’a démontré encore ce soir avec de très beaux riffs, une rythmique impeccable et un chant parfait.

Quelle première journée chargée et riche en émotion ! Le Hellfest a commencé très, très fort et les festivaliers, tellement impatients de vivre cela, ont mis le feu à Clisson dès le début même avec 39 degrés !

Un grand bravo à l’équipe de l’organisation, de la sécurité et des sauveteurs qui mérite aussi les félicitations de tous ceux qui ont foulé les terres de l’enfer !

[Texte MD / SP / TE]
[Photos Chris Guillaudin- Sifaka Com]
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