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COSMIC RAIN – En quête de bonheur

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Le groupe de metal progressif genevois Cosmic Rain sort ˈHeliopolisˈ en mai et part en quête du bonheur à travers sa musique lourde et travaillée. Découvrez leur univers en interview.

Comment vous vous sentez pour la sortie de ce nouvel album, malgré les circonstances?
[Laurent Nigg, voix et guitare] Nous sommes un peu déconcertés comme tout le monde, mais il y a malgré tout un point positif à la sortie de notre album dans ces circonstances. Cette période de confinement est une période idéale pour faire la part belle aux lectures et écouter de la bonne musique. Etant donné que la musique de Cosmic Rain n’est pas une musique directe, mais une musique progressive et relativement complexe, ce temps supplémentaire à la maison dont chacun dispose est au final idéal pour découvrir Cosmic Rain dans les meilleures conditions possibles. Nous pensons donc qu’Heliopolis recevra un bon accueil et nous sommes positifs !

Vous avez enregistré votre album au Rec Studio, vous collaborez souvent avec Serge  Morattel?
Serge Morattel a en effet mixé et masterisé notre album précedent Seekers sorti en Janvier 2019, mais il ne l’avait pas enregistré, nous nous en étions occupé lors d’un séjour assez intéressant à la ferme du Gatillon en Savoie…et bien que nous soyons fiers du résultat sur Seekers, nous n’avons ni l’expérience ni l’aisance de Serge Morattel en terme d’enregistrement. La grande différence avec ce nouvel album, c’est qu’il a entièrement été enregistré au Rec Studio, nos idées ont pu recevoir une grande attention, un savoir-faire rassurant et nous avons pu nous concentrer sur l’aspect purement artistique, vocal et instrumental de l’album, ce qui est le top ! Serge est non seulement un ingénieur du son, mais c’est aussi un musicien accompli et une personne qui possède une énergie et une ouverture d’esprit assez unique. Nous lui faisons une confiance artistique totale et nous savions qu’il est non seulement un amateur de metal et de gros son, mais un fin connaisseur et amateur de références musicales qui vont de Genesis jusqu’à Allan Holdsworth et Rush ! Ce sont des qualités devenues rares et précieuses à nos yeux !

On sent une influence d’Opeth des années 2000 et beaucoup de stoner; ce sont des sources d’inspirations ?
Beaucoup de stoner ? Non, personnellement j’écoute très peu de stoner, car je trouve ça en général assez ennuyant. Arnaud Bosch, notre claviériste, est amateur de stoner, ce qui n’enlève rien à son attachement bien plus grand à des groupes prog comme Genesis ou Ange. En ce qui concerne mon jeu de guitare, mes influences proviennent plutôt du metal (heavy, black et death), du rock et prog rock, sans doute également des guitar heroes qu’on connaît tous : Petrucci, Vai, Malmsteen, etc.

Du point de vue des influences qui se répercutent sur le son global du groupe et non sur la seule guitare, nous trouvons l’inspiration dans les harmonies qu’on trouve dans le rock progressif des années 70’s, qui sont à mon sens bien plus aventureuses que ce que je connais de la production metal ou stoner actuelle. Des groupes comme Gentle Giant ou Yes sont par exemple beaucoup plus radicaux harmoniquement que beaucoup de ces groupes contemporains à la High Gain Amp. C’est bien plus dissonant, varié et barge ! Ce n’est pas seulement la liberté musicale de ces groupes, mais également les sujets abordés qui sont hallucinants; Octopus de Gentle Giant par exemple est inspiré du Pantagruel de Rabelais, Tales du groupe Yes s’inspire de Hermann Hesse. Tout ça est plus attirant à mes yeux que les délires sur Satan ou les comptes-rendus de Bad Trip. Du point de vue musical, le stoner tout comme le doom sont des styles fortement influencés par Black Sabbath, un groupe finalement assez progressif dans sa démarche comme on peut l’entendre dans un morceau comme Spiral Architect dans l’album ˈSabbath Bloody Sabbathˈ, c’est plutôt cette démarche qui nous plaît.

En ce qui concerne Opeth, c’est une influence assumée à 100 %. Ce que j’apprécie chez eux ce sont ces virages radicaux entre des parties calmes et des parties très intenses, le feu et la glace exprimée en musique en quelque sorte. Bien sûr, l’ancrage musical et esthétique dans les seventies du Opeth des années 2000 dont tu parles me plaît énormément. Il y a également le groupe norvégien Enslaved que je trouve fantastique, je les suis depuis leur album ˈFrostˈ et ils ont depuis lors fait un sacré bout de chemin vers un son de plus en plus progressif. J’ai regardé leur live sur Facebook durant le confinement avec le plus grand plaisir, c’est le genre de groupe qui ose s’aventurer hors des sentiers battus tout en gardant une forte identité !

Vous avez prévu une tournée post-Covid pour fêter cette sortie?
Nous avions pas mal de dates de concert et des passages radios prévus qui sont repoussés à cause de cette pandémie. Mais tout cela n’est que partie remise et nous défenderons ˈHeliopolisˈ sur les planches dès que possible.

Est-ce qu’il y a un message particulier que vous cherchez à exprimer à travers cet album?
Le thème qui traverse ˈHeliopolisˈ est la quête du bonheur. Certains philosophes comme Aristote définissent le bonheur non pas comme un état statique et permanent, mais comme une forme d’activité, quelque chose comme un mouvement, un processus dynamique. Il faut rester attentif et combatif envers le monde, mais également envers soi-même et cette lutte existentielle est exprimée dans l’artwork magnifique de Costin Chioreanu : le personnage porte ses passions, positives et négatives, il se bat et compose avec elles…

L’album est vraiment très bon et très inspiré, combien de temps vous a pris la composition?
Merci pour ton retour, nous apprécions beaucoup ! Cet EP a été conçu dans l’espace d’environ 7 mois, avec un rythme relativement soutenu au final, mais sans trop de stress. Il faut dire que nous avons dans Cosmic Rain depuis janvier 2019 un talentueux et jeune batteur du nom de Willem Jochems et avec un maestro comme Willem pour structurer les chansons, les répétitions sont très efficaces et prolifiques !

On remarque que tous les instruments ressortent bien sur cet album, est-ce que chacun compose sa partie?
J’amène toujours une version complète des morceaux en répétition et les autres membres du groupe composent leurs parties et leurs arrangements à partir de là. J’essaie de rester le plus ouvert et flexible possible par rapport à ce que proposent les autres musiciens, c’est la meilleure manière de garder la musique vivante et que chacun reste engagé et impliqué dans le groupe. Une des chansons sur l’album The Happiest Man a pour fondement une idée d’Arnaud Bosch au piano que j’ai complétée avec divers riffs et idées de voix, je trouve cette collaboration très intéressante. Notre bassiste Marc Joray préfère analyser les chansons de manière méticuleuse et trouver ses parties de basse chez lui et il revient ensuite en répétition avec le fruit de son travail, toujours excellent.

Que représente cet album pour vous?
Du point de vue stylistique, il représente un retour certain à nos influences metal tout en gardant cet aspect progressif que nous aimons tant ! Seekers était empreint d’un son et d’une production plus rock, mais on revient toujours à ses premiers amours apparemment. D’autre part, c’est notre premier album avec Willem à la batterie et il était impératif de garder une trace de son talent au sein de Cosmic Rain, car Willem partira à la Berklee School of Music à l’automne 2020 pour faire de la batterie sa profession. Nous cherchons d’ores et déjà un batteur de talent pour le remplacer, avis aux batteurs aimant le prog de la région !

Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Dès que vous le pourrez, venez découvrir Cosmic Rain en live, nous sommes un groupe qui se donne à 200% sur scène et nous vous ferons voyager !

Vous pouvez commander notre CD à l’adresse suivante :

cosmicrainprog@gmail.com ou via notre site internet cosmicrain.net

Stay prog, stay safe !

FICHE CD:
Heliopolis
Urgence Disk Records
4.5/5

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