La tournée pancanadienne de The Tea Party et I Mother Earth s’arrêtait en ce dimanche 22 octobre au Mtelus. Il ne faut pas se leurrer, ce qu’on a annoncé comme étant une tournée en co-tête-d’affiche n’en est pas réellement une. Il y a bien ici une tête-d’affiche et une première partie, seulement, cette dernière sera sur scène aussi longtemps que l’acte principal. On a assurément ici un groupe avec un curriculum beaucoup plus imposant que l’autre, et une horde de fidèles admirateurs profondément plus imposante et dédiée.

Je n’avais jamais croisé les I Mother Earth sur scène, sauf une fois Edwin au chalet, il y a 25 ans. Je n’ai pas non plus fait « spinner » aucun de leur microsillon depuis la belle époque. Mais somme toute, force est de constater que le groupe est clairement en forme et apte à donner toute une leçon de Rock. Six musiciens sur scène, dont un percussionniste qui venait donner tout son sens au spectacle et à l’identité du groupe. Parfois beaucoup plus progressif que dans mes souvenirs, I Mother Earth se sont lancés sur des solos monumentaux, mais souvent un peu interminables, démontrant toute la largeur de leur spectre musical. À certains moments, leurs envolées pouvaient rappeler le Rock-Latin des années 70 de Santana ou Barrabas. Le guitariste et producteur Jagori Tanna a impressionné par son jeu fin et captivant, alors que Edwin possède toujours sa voix puissante et entraînante. Malgré quelques longueurs lors de passages instrumentaux, I Mother Earth a été solide.

Les Tea Party sont passés un nombre incalculable de fois dans ce lieu autrefois nommé le Metropolis. Ce lieu qu’ils appellent chaleureusement leur maison fut l’hôte, encore une fois hier, d’un grand moment artistique. Même si l’on a perçu que Jeff Martin n’était peut-être pas à l’apogée de son art, sa voix enrhumée étant un peu moins puissante qu’à l’accoutumée, la performance était, comme chaque fois, parfaite. L’on sent, à chaque concert de Tea Party en ville, tout l’amour du public pour le groupe et la chaleureuse réciprocité qui en découle. Par contre, il faut l’admettre, c’en est même devenu une sorte de « running-gag » parmi les fans du groupe, que tranquillement s’installe une certaine redondance. Le public, chaque fois présent et en liesse, se retrouve à assister sensiblement au même spectacle que l’année précédente, voire même de la décennie précédente. Les Tea Party touchent toujours droit au coeur mais ne surprennent plus. Et leur public ne se renouvelle pas non plus. Alors que les vieux fans souhaiteraient entendre des bijoux de leur répertoire qui ne sont jamais interprétés en spectacle, le groupe nous sert des reprises peu intéressantes, cette fois-ci, Tragically Hip, U2 et Rolling Stones. J’exclus de cette liste la pièce The Messenger du compositeur Daniel Lanois, probablement le plus grand succès commercial du groupe qui mérite tout de même sa place dans la liste de chansons interprétées en concert. Outre les discours entre les morceaux qui eux étaient nouveaux, ce qui différencie ce spectacle des dix derniers c’est l’« Happy birthday » joué avec un archet pour célébrer l’anniversaire de Stuart Chatwood le bassiste/claviériste. Malgré le manque de nouveauté, les fans ont été comblé puisqu’il n’y a rien de plus gavant que la passe de batterie qui annonce le début de Temptation. Ne serait-ce que pour ces deux secondes d’extase, les Tea Party en vaudront toujours le déplacement.

Texte David Atman

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