Première des deux dates suisses de sa tournée ‘Out Driving Around 2025 : Groovin’ 50 Years’, l’Alhambra était le parfait écrin pour recevoir The Robert Cray Band. L’abondance de festivals et autres événements en cette période estivale, la canicule, et l’heure avancée pour un lundi soir expliquent probablement le fait que le concert n’était pas complet. Comme on le sait, les absents ont toujours tort car la prestation du septuagénaire et de ses fidèles musiciens était époustouflante
Entouré de Dover Weinberg aux claviers, Richard Cousins à la basse et Les Falconer à la batterie, le fringant Robert Cray célèbre donc ses 50 ans de musique à l’occasion d’une grande tournée européenne puis étasunienne plus tard dans l’année. Connu pour la finesse de son jeu et l’éclectisme de sa musique, le guitariste et chanteur natif de Columbus – Georgia, nous avait déjà enchantés lors de ses passages au festival Guitare en Scène en 2013 et 2022.
Le set commence avec ‘Anything You Want’, bon titre de blues rock bien rythmé. Le groupe est rôdé, soudé, Robert est bien en voix, pas de doute, on va passer une très belle soirée. ‘You Can’t Make Me Change’ qui suit, blues groovy, permet d’apprécier la délicatesse et la puissance du chant couplées à la subtilité du jeu de l’artiste sur sa Fender. ‘I Guess I Showed Her’ donne des fourmis dans les jambes tandis que ‘You Move Me’ a des accents claptoniens jouissifs.
Coups de cœur pour ‘I Shiver’, long et beau titre où guitare et claviers se taillent la part du lion sur une mélodie bien chaloupée puis ‘Bad Influence’, grand classique de Robert, l’intro presque reggae de ‘Poor Johnny’ et le bel hommage au regretté Tony Joe White avec la reprise de ‘Aspen Colorado’. Pur jus blues, ‘Sitting on Top of the World’ (cover du célèbre titre de Mississippi Sheiks) régale le public qui fait une ovation au groupe sur ‘Time Makes Two’ clôturant le set avec des soli jubilatoires de Robert.
Deux rappels pour se dire au revoir, ‘Phone Booth’, blues rock court et tendu, puis ‘This Man’ titre chaloupé et subtil à l’incroyable ligne de basse, brûlot intelligent et antiraciste qui dénonce la dérive d’un certain gouvernement. Une magnifique soirée musicale de plus à l’actif de l’Alhambra dont le public sort à chaque fois ravi.
