Marshall Records
Il est des naissances qui ont quelque chose de singulier. Comme celle qui veut que Gallus, à l’origine le nom d’un pub pas spécialement attirant de Glasgow, soit le fruit de l’union d’un chanteur sans expérience issu du théâtre universitaire et d’un binôme de cousins dont le dernier projet musical était un échec. Eh bien, le bébé se porte plutôt pas mal! Pour preuve, le groupe s’est vu couronné en décembre 2022 dans la catégorie « Meilleur Rock/Alternatif » aux Scottish Alternative Music Awards. Et même si l’année suivante le titre de leur premier album avouait ironiquement qu’ils « n’aimaient pas les gens qu’ils étaient devenus », avec l’arrivée de leur nouvel EP, on sent qu’ils sont vraiment à l’aise dans leur indie-punk.
Les fondamentaux sont là. La batterie reste droite dans ses bottes, sans fioritures, sans excès de zèle. Les deux guitares cisaillent des riffs secs et tendus. La basse déroule un fil conducteur solide, qui agit comme lien des compositions. Tout cela au service d’une voix qui libère une énergie brûlante. Du punch, rien que du punch. Ok, parfois on est un peu dans le cliché, comme quand la mélodie fonceuse fait face à des choeurs braillards, dans une sorte de question-réponse en forme de ping-pong et que les guitares font des aller-retours entre les octaves. Mais souvent cela ne dure qu’un instant et le quintet sait faire exploser les limites de ses propres constructions. Tantôt le chant de Barry Dolan flirt avec le hiphop. Ailleurs, les guitares trouvent dans la crasse une voie de garage poisseuse. Surtout la formation fait largement preuve d’autodérision, que cela soit face à l’industrie musicale, face à leur propres expériences un peu dépressives et chaotiques d’adultes, et finalement face à l’impérative nécessité d’être beau et parfait. Punk quoi ! [YP]
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Note: 3/5