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Comme l’annonçait involontairement ‘Jour blanc’, le titre de son dernier disque en français, on avait perdu de vue le musicien genevois. Son retour avec un album entièrement dans la langue de Shakespeare, à la fois touffu et aérien, rappelle que le bonhomme est un fin songwriter, un artiste sensible.

 

On te retrouve après cinq ans de silence. Dans un monde en mouvement comme le nôtre, c’est long.

Oui, c’est long, mais c’est le temps qu’il m’a fallu pour retrouver un peu des choses que j’avais le sentiment d’avoir perdu.

Il fallait encaisser le revers vécu avec l’expérience ‘Major’?

Il y avait de ça. Comme tous les artistes, je rêvais de signer un gros contrat, malheureusement ça s’est passé à un moment de déclin de l’industrie musicale. En optant pour Labels, le label indé de Virgin, je pensais avoir choisi une bonne maison de disques. Ça correspondait à ma musique, à mon passé d’indépendant, mais avec une meilleure distribution et plus de moyens. Très vite, il y a eu un plan social et mes interlocuteurs ont été licenciés.

Est-ce que le doute s’installe,  à ce moment-là, sur tes capacités artistiques ?

J’avais l’impression d’être dans des sables mouvants. L’accord avec mon label passait par un disque en français, après il y avait moyen de discuter. Pourtant, ça a très vite tourné à la frustration, avec le transfert de mon contrat de Labels à Virgin, où on m’a tout de suite dit que je pouvais oublier l’idée de faire un album en anglais. Je me suis retrouvé face à un dilemme, je pouvais vivre entièrement de ma musique, mais avec un nouveau contrat uniquement en français. Aujourd’hui, je pense que je n’aurais pas dû faire de compromis. Je n’avais pas réalisé à quel point j’allais mal le vivre. Plus j’avançais dans ce processus, moins je pouvais revenir en arrière, et plus ça m’a frustré.

Le retour à l’indépendance tu le vois comme un complet retour à la liberté?

Absolument ! Ça a passé par faire table rase, m’isoler, faire le point. Je voulais savoir ce qui comptait vraiment pour moi. La réponse c’est cet album. Petit à petit, je me suis remis à faire de la musique. Là je n’avais pas de pression, je n’avais personne qui passait au studio pour donner son avis.

Est-ce que c’est un nouveau Polar qui est sorti de cette période de travail ?

Pas sûr. Ce n’est plus le Polar qui enregistre dans sa cuisine, mais j’ai toujours envie de progresser, de rester dans une certaine singularité, de ne pas répéter ce que j’ai déjà fait. Je n’ai rien trouvé de nouveau, j’ai juste renoué avec le fil de ma musique.

Y a-t-il eu un moment clé entre la période où tu te sentais libre d’écrire et celle où tu décides de faire un album ?

C’est le moment où j’ai pu prendre du recul. On a fait deux grandes sessions de composition, qui ont duré chacune près d’un mois et demi. Une première dans une maison que l’un des musiciens devait garder, puis une deuxième dans mon chalet. Là, j’ai laissé dormir tout ça pendant quelques mois. Ensuite, en écoutant les compos, j’ai réalisé à quel point ça avait été une frustration de pas pouvoir être impliqué dans la production de mes deux disques en français.

Est-ce que l’ensemble des dix chansons est un mix des deux sessions de travail ou sont-elles issues de l’une en particulier?

La majorité vient de la première étape de travail. De ce moment où on a investi cette maison gardée par l’un des musiciens, où l’on a pu travailler très librement.

Peut-on y voir comme le moment où tu te libères des doutes nés de la période Virgin, où tu avais besoin de sortir un maximum de choses?

Très clairement. Une chanson comme ‘I Want your Soul’ est venue d’un coup à cette période-là. Je suis parti d’une traite, travaillant sans format couplet-refrain. C’était une manière pour moi de trouver cette liberté. J’allais faire cette chanson, et personne n’allait m’en empêcher. Il est fondamental que je fasse la musique que j’aime de manière insouciante. Ensuite, aimera qui voudra, et basta.

 

 

 

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FICHE CD

‘Empress’

Two Gentlemen

www.polar-music.com

 

 

Photo: Tristan Pfund

 

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