On monte dans les sphères astrales avec une musique qui laisse sans voix par un groupe qui, bien qu’instrumental, n’a pas la langue dans sa poche.


Comment décrivez-vous votre nouvel album ‘Sphere’ à des amateurs et amatrices du genre ?
[Kevin, basse] : Assez compact, intense, dans la gueule. Beaucoup de changements de tempos, de mouvements, mais il garde la signature Monkey : space-rock avec une base solide et des paysages sonores tripants, des ambiances excellentes. Et c’est instrumental, on revient aux origines.
[Boris, guitare] : Tu te poses tranquille, tu mets le disque, tu fumes un gros joint, ou tu te prends un bon vin ou une bonne bière, et tu te laisses prendre dans la musique. On est revenu sur le côté psyché/spatial du début du groupe, mais avec la prog’ présent sur les derniers disques. Certains passages de ‘Sphere’ sont lents, solennels. On a cherché le contraste.

L’absence de voix était-elle un choix musical ?
[Boris] : On a commencé avec une direction desert-rock et cherché des chanteuses ou chanteurs, mais on n’a trouvé personne à l’époque. On s’est un peu inspiré du style instrumental de 35007 et éloigné du style de Kyuss, Fu Manchu. On a développé la direction plus spatiale un peu par hasard, parfois fait des voix nous-mêmes et eu des guests, dont John Garcia de Kyuss ! Mais ça reste rare.
[Kevin] : Plus j’avance dans la musique, plus j’écoute d’instrumental. C’est une autre manière de penser la musique, que je trouve plus stimulante. Aussi, on peut tous prendre le lead du morceau à un moment.
[Boris] : Après, tout dépend de la personnalité du chanteur. Un des meilleurs exemples est le celui de Tool. Il a sa signature sonore, il existe dans le groupe, mais il sait surtout ne pas chanter et se retirer quand il faut.

Avez-vous une idée de ce qui rend votre musique aussi enivrante et addictive ?
[Boris] : Le côté posé comme un décor de cinéma, contemplatif. Ça génère un effet très visuel, tu te sens catapulté dans un monde spécifique.

Vous avez l’air inspiré par Sergio Leone et Ennio Morricone. Quel rapport entretenez-vous avec le cinéma ?
[Boris] : *rires* oui, on aime la manière dont les images et les histoires sont traitées, mais c’est juste un clin d’œil. On a fait une reprise d’Ennio Morricone tellement cool qu’on l’a enregistrée et beaucoup jouée en live, pour finir des concerts.
[Kevin] : Faire des bandes-son de film, on en rêverait, mais l’occasion ne s’est jamais présentée.

Comment composez-vous vos morceaux complexes à partir de thèmes de seulement quelques mesures ?
[Boris] : Avec les années on a utilisé plusieurs méthodes. On est un peu revenu aux débuts, où on jam et on avise, puis on travaille ce qu’on a. Rien que le côté instrumental requiert d’aller chercher loin, pour garder de l’intérêt. On veut un effet spatial qui demande beaucoup d’arrangements et de travail.
[Kevin] : Souvent la mélodie tire vers l’aérien, mais pas les ambiances. Prism est vraiment l’exemple-phare. Sur Ellipsis, c’est plus évident, plus accessible : une seule idée de A à Z.

 

 

 

 

 

 

 

 

Fiche CD :
Sphere
Napalm Records
5/5

La chronique de l’album à lire ici !

 

 

Auteur : Alain Foulon

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