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IN FLAMES – on sait ce qu’on aime et on va continuer à le faire

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Le Greenfield Festival fut pour nous l’occasion de nous entretenir avec le très grand (par sa taille et son talent) Björn Gelotte, fameux guitariste du groupe suédois In Flames. Retour sur leur dernier album et leur tournée.


Vous êtes des habitués du Greenfield, qu’est-ce que ça vous fait de revenir ici régulièrement ?
Regarde dehors, ce paysage, c’est fabuleux ! La Suisse fait partie de nos tournées depuis … En fait, depuis que l’on a commencé. D’habitude, on joue à Pratteln, au Z7. C’est un endroit fantastique, on a fait tellement de concerts là-bas ! La Suisse a toujours été très encourageante avec ce que nous faisons, alors on est super content d’être ici, et surtout, encore une fois dans ce paysage fabuleux.

Votre dernier album est incroyable, vous avez su vous renouveller tout en gardant votre propre style. Quelles ont été vos inspirations ?
Toutes les influences extérieures peuvent être inspirantes. C’est notre douzième album studio, alors nous l’avons fait beaucoup de fois. On sait globalement ce qu’on faire, mais il y a plusieurs manières de le faire. Cette fois, nous avons eu l’opportunité de travailler avec notre producteur favori, Howard Benson. On est allé à Los Angeles, on a travaillé dans son studio, fait des barbecue, bu de la bière, profité du soleil et on s’est amusé ! L’album ‘Siren Charms’ a été fait à Berlin, en hiver, où il faisait vraiment gris et froid, une ville vibrante culturellement parlant, mais avec un passé historique vraiment lourd, cela s’est ressenti dans les chansons, l’album est devenu un peu mélancolique. On voulait voir ce qu’il se passerait si l’on travaillait dans un endroit totalement différent, comme L.A., par exemple, avec tout le soleil et les bonnes choses et travailler avec ce type. Et ça a vraiment bien tourné. Ça nous a permis de nous concentrer sur ce en quoi on est doué, les mélodies et je pense que le résultat est vraiment bien.

Tu penses que l’endroit où tu enregistres influence l’atmosphère de l’album ?
Oui, c’est en gros ce dont je parlais avant. Je pense que l’atmosphère découle du lieu, il affecte le son et les ondes de l’album. Celui-ci est beaucoup plus positif que celui d’avant, ‘Siren Charms’. Pas dans le sens où il est meilleur, mais il est juste différent. Il y avait de la mélancolie et c’était absolument nécessaire pour nous de faire ça pour trouver ces vibrations plutôt dans ‘Battles’. En même temps, on est des gens vraiment simples, on sait ce qu’on aime et on va continuer à le faire. Les cinq que nous sommes, enfin … les quatre que nous sommes à l’heure actuelle, sommes satisfait de cela. Au final, c’est une question de comment tu mélanges tout ça. Ce n’est pas de la neurochirurgie, c’est du metal avec des mélodies, et ça se ressent ici (montre son ventre) et c’est de là que ça vient.

Les vidéos de ‘The Truth’ et de ‘The End’ sont comme un petit film. Tu dirais que ‘Battles’ est un concept album ?
On n’a jamais vraiment fait de concept album à proprement parler, mais il y a toujours un sujet dont on veut parler ou plutôt dont Anders (chant) veut parler. Quand il met toutes les paroles bout à bout et que la chanson est faite, il la regarde et … c’est tout au sujet de la lutte, mais dans un sens particulier. C’est une lutte interne, pas une bataille ou un combat, mais les choses internes contre lesquelles tu dois combattre tous les jours, comme si tu te sens en insécurité, ou la lutte pour t’intégrer … des les dilemmes moraux, comme ‘suis-je en train de faire la bonne ou la mauvaise chose ?’ aux petites questions pratiques, comme ‘putain, comment est-ce que je devrais m’habiller aujourd’hui ?’ Chaque jour contient sa petite dose de lutte. Donc je pense que ‘The End’ et ‘The Truth’ traite de cela, de la lutte pour s’intégrer et du sentiment que tu crois que tu contrôles les choses, les médias sociaux, par exemple. Mais tu ne l’es pas. Tu dois gérer des choses dont on peut parler, et c’est ça qui est important, je pense.

Vous jouiez au Rock am Ring vendredi dernier, lorsqu’ils ont dû évacuer le festival. Quel était ton ressenti à ce moment-là ?
J’étais irrité, parce que c’est tellement anormal. Il n’y avait pas de panique, tout le monde était juste frustré, genre ‘Putain, c’est trop stupide…’, mais je suis d’accord avec la police et les autorités. S’il y a une menace réelle, tu dois évacuer, rien ne vaut cela. Le spectacle doit continuer, c’est une chose, mais rien ne vaut la peine que des gens soient blessés ou pire. Mais en même temps, c’est vraiment ennuyant parce que c’est comme rentrer dans le jeu des ces putains d’idiots, c’est ce qu’ils veulent. Mais à côté de ça, c’était bien organisé, tout le monde était super calme. On était assis dans la cantine avec tous les autres groupes à traîner et boire des bières. Quand on nous a dit de rentrer au bus on et juste rentré au bus, la menace n’était plus présente… Ennuyant, c’est le mot.

Concernant la menace, elle touche le monde de la musique. Comment tu te sens par rapport à ça ?
Je fais des concerts et les gens sont présents pour s’éloigner de toute cette merde. Pour profiter de la musique et oublier la politique, les religions et les problèmes de tous les jours. C’est pour cela que tu vas à un concert de rock. Et maintenant, ça se passe dans notre terrain de jeu, dans notre domaine. C’est là où vont les gens pour s’éloigner de ces histoires. C’est extrêmement dérangeant et ça me rend très triste. C’est un des seuls exutoires où je pense que les gens sont vraiment égaux. Ta religion, tes affiliations politiques ne sont pas importantes, si vous aimez le même groupe, vous êtes frères et sœurs, et c’est ça qu’ils essaient de nous enlever. Ce n’est pas en train d’arriver, ils ne nous enlèvent rien, mais, ouais, ils essaient.

Vous tournez beaucoup cette année. Quels sont vos plans pour le futur ?
Alors, nous avons encore quelques festivals au cours des prochaines semaines, ensuite un peu de temps au calme. On va tourner, et se reposer quelques mois, et faire des concerts partout dans le monde, mais on en dira bientôt plus, je suis vraiment excité à ce propos, ça va être vraiment fun !

Quand vous choisissez un producteur, qu’est ce que vous attendez de ce dernier ?
Nous avons eu des producteurs pour chaque album, mais nous n’avons jamais écouté ce qu’ils disaient. On les utilise plutôt comme des ingénieurs et pour faire le mix de l’album. Des fois, ils arrivent avec des idées et on est là « ouais… peu importe. » Et on fait ce qu’on veut. Et ce n’est pas juste, parce qu’ils ont vraiment des compétences, ils font ce métier depuis des années, et on ne les écoute pas. Mais cette fois, notre manager nous a fait nous adresser à dix ou douze de nos producteurs favoris. Ils savaient tous qui nous étions. Ils connaissaient notre histoire et tous respectaient ce que l’on voulait faire. Et Howard (Benson) a voulu s’assurer qu’on donnait le meilleur de nous-même et qu’on se concentre sur ce en quoi on est bon, pas qu’on essaie de faire quelque chose de nul. Normalement, si tu bosses avec un de ces types, tu devrais les écouter, tu dois comprendre que ses capacités sont là pour une bonne raison. Il travaille avec des types qui vendent des disques, qui sont nominés ou même gagnants aux Grammy Awards, alors peut-être qu’il est bon dans ce qu’il fait. Alors tu te dis « Peut-être qu’on devrait écouter le gars ». Il nous a forcés à comprendre ce que l’on voulait communiquer, à rendre ceci limpide. Les démos que l’on a faites nous ont demandé de travailler tous ensemble avec plus de proximité, surtout Anders et moi. Avec la voix et la musique, on a abordé l’écriture de la chanson par rapport au chant, chose que nous n’avions jamais fait auparavant, parce que cela venait toujours en dernier. Mais cette fois, on a trouvé cette ligne de chant super cool et on s’est dit qu’on allait voir si on pouvait rajouter de la musique par-dessus. C’était vraiment cool. J’aurais juste souhaité que ça ne nous prenne pas 20 ans pour comprendre cela. 

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