L’incroyable détonnant ‘Order Of Magnitude – Empath Live Vol.1’ est sorti le 23 octobre dernier. L’occasion pour nous de discuter avec le génie intarissable qu’est ‘Heavy Devy’.

Durant le confinement, tu as fait produits plusieurs nouveaux clips, des concerts live pour des hôpitaux, animé des podcast… Tu ne t’arrêtes jamais ?

Tu vois quelqu’un me disait l’autre jour ‘tu bosses beaucoup trop’. Mais de mon point de vue, je ne sais pas quoi faire d’autre. Je me lève le matin et j’ai du temps pour déjeuner, méditer, faire du sport. Je lis un livre et après je me dis que je veux pas passer ma journée sur internet ou twitter.

Travailler pour moi, c’est ce que je peux apporter à ma façon et contribuer à la société durant ces temps particuliers. Donc j’ai pas l’impression que je travaille trop, mais que je travaille enfin officiellement 

Tes pronostics pour l’année prochaine ?

Il y a des solutions. C’est là-dessus que j’ai travaillé en faisant ces lives depuis chez moi, ou les lives sur fond vert avec d’autres musiciens.

Aujourd’hui encore, j’ai confirmé une tournée pour l’année prochaine qui, j’en suis pratiquement sûr, n’aura pas lieu. C’est ce que font les managers et agents, ils me demandent de confirmer et je continue à leur dire oui.

Mais au final, ils continuent d’annuler. De mon point de vue, le mieux que je puisse faire est d’accepter ces dates, mais si la société pense que c’est la meilleure chose à faire que d’annuler, je peux rien y faire.

Donc tu as un plan B ?

J’ai un plan B, un plan C, D, E, F, G, t’as pas le choix.

Pour parler du live, tu me disais lors de l’interview pour ‘Empath’ ne plus te mettre de barrières. On ressent cela durant ce concert.

Parler avec toi comme on l’a fait, et se dire maintenant quelle chance on a eu de pouvoir faire ce live qui s’est terminé juste avant cette pandémie. C’est quelque chose que j’ai voulu faire durant toute ma carrière.  Donc je me sens vraiment chanceux. Et tout les problèmes que l’on a pu rencontrer, logistiques, techniques, en valaient la peine. Qui sait quand ça va se reproduire.

En ressent une belle part d’improvisation, de spontanéité dans ce live.

Ça s’est fait petit à petit. J’ai de la chance d’être entouré de musiciens brillants à qui je peux confier certaines choses. Si je veux faire quelque chose d’improvisé, je peux contacter Morgan. Si j’ai besoin de conseils pour des modulaires, des machines, je peux contacter telle personne, etc… Et maintenant, chaque jour que je compose ou écris, je me dis ‘quelle est la personne qui correspond le mieux et en tant que musicien le plus approprié pour jouer ça ?’

En parlant de ces musiciens, est-ce qu’on t’a déjà dit non ?

Oh oui, enfin c’est surtout dû à un problème de temps et de disponibilité, mais oui ça arrive. Les gens sont tellement occupés, ou alors c’est une excuse pour ne pas devoir se retrouver sur scène avec des t-shirt avec des palmiers et des peluches d’Alien. Je ne leur en voudrais pas.

Des peluches, des tutus, une explication ?

J’aime combiner des musiciens incroyables avec des choses totalement improbables. Je pense que ça montre qu’ils n’ont pas peur. Si tu es un musicien et que tu est focalisé sur ton apparence, comment tu joues, à quoi vont ressembler les photos, peut-être que tu n’es pas aussi confiant que ces musiciens que j’ai trouvé pour ce projet. Quand je demande à Mike Keneally, Morgan Agren ‘qu’est ce que vous pensez de mettre des t-shirt hawaïens, d’être entouré de peluches de petit chats ?’ ils te disent: ‘oh c’est cool !’ Donc je pense que ça en dit long sur leur confiance en eux.

Peut-être parce qu’ils ont joué avec Frank Zappa.

Ah non, je pense que c’est parce que Frank Zappa savait ce qu’il faisait. Alors que moi, j’en ai aucune idée. J’essaye de prendre du plaisir en espérant que ça marche. Mais si les musiciens qui m’entourent, sont un indicateur, je pense que je me débrouille pas trop mal car ils sont vraiment brillants.

‘Genesis’ en live,  un sacré défi…

Pour être honnête, je pense qu’il y avait 50% de chances que ça fonctionne, contre 50% que ça soit un total désastre. Mais prendre ce risque est la chose la plus importante à faire. Tu ne peux pas avancer, progresser, à moins que ce que tu choisisses de faire n’aie un haut potentiel de risque d’échec.

Donc quand on a commencé à jouer ‘Genesis’, je ne me suis pas dit ‘ça va le faire, on va jouer ça à la perfection’. Je me suis dit ‘bon, y’a des chances que ce soit un total fiasco’.

Et comment c’est passé cette première tentative ?

Les répètes étaient bonnes. Le premier show à Paris était étrange. Enfin ça n’a pas été dans le sens que je voulais. Mais tout le monde voulait continuer à essayer. Je pense que c’est ce qui définit ce groupe, aussi dur que ça l’est, la tâche monumentale que ça implique d’essayer de mettre ça en place, tout le monde à continué à bosser et fait en sorte que ça marche. C’est ce dont je suis le plus fier, on n’a pas arrêté jusqu’à ce que se produise.

Est-ce que ça implique de garder les mêmes membres pour les prochains projets ?

Je sais pas. C’est ça que j’aime en travaillant avec de nouvelles personnes. Car quand tu travailles avec les mêmes artistes régulièrement, tu t’habitues, une routine peut s’installer et tu peux être irrité par eux ou eux par moi. J’admets que chaque jour où je me réveille est un nouveau jour. Il y a des artistes et amis qui cherchent certains schémas, et souvent ils sont déçus par ce que je décide de faire. Je me dis ‘je veux faire ça, oh maintenant je veux faire ça et après ça’… Je pense que la seule régularité, c’est le fait que ça change tout le temps. Donc on verra bien comment ça se termine. [Olivier Fardel]

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Fiche CD
Nom de l’album : ‘Order Of Magnitude – Empath Live Vol.1’
Label : InsideOut
Note : 4.5/5