Home Live Reports Live reports Québec DEPECHE MODE – Centre Vidéotron, Québec – 9 avril 2023

DEPECHE MODE – Centre Vidéotron, Québec – 9 avril 2023

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La province à la fleur de lys s’enflamme pour les rois de l’électropop.


Il faut dire qu’ils se sont faits désirer. 22 ans depuis leur dernier passage dans la jolie ville de Québec. C’est long, très long. Si l’Exciter Tour de 2001 paraît loin, le groupe britannique a gratifié de sa présence le public de la Belle Province lors de chaque tournée. Montréal a toujours été au programme et cette fois les fans de la capitale québecoise sont les hôtes du Memento Mori Tour, qui présente la 15e oeuvre studio du groupe. Un cadeau pour les fans qui s’empressent de remplir totalement le centre Vidéotron.


Les connaisseurs le savent, Depeche Mode sur scène, c’est puissant, enivrant, une expérience sonore et visuelle qui laisse des traces. Un groupe mythique, entré dans le Rock & Roll Hall Of Fame en 2020 et qui a influencé un nombre incalculable d’artistes ainsi que la vie de millions de fans à travers le monde. Ce soir ne fera pas exception à la règle et c’est deux heures durant que Depeche Mode et leurs musiciens offriront une prestation digne de leur aura.


La soirée débute avec Kelly Lee Owens et sa techno pop envoûtante. La musicienne galloise envoie l’air de rien quelques bons sorts pour hypnotiser un public encore sage. Belle consécration pour cette artiste électronique dont les adeptes de sons triturés vont courir écouter ses albums studio. L’excellent hors d’oeuvre passé, c’est affamés que les fans québecois attendent les monstres sacrés.

La lumière s’éteint enfin. Un son aussi sombre que la salle envahit l’espace, promesse d’une Black Celebration comme eux seuls savent le faire. Ils arrivent…Ovation générale pour Martin Gore et Dave Gahan. Le show débute avec deux morceaux de leur nouvel album Memento Mori, et malgré leur jeunesse, ces nouveaux titres ont déjà conquis les spectateurs qui reprennent les paroles de My Cosmos Is Mine et Wagging Tongue comme s’il s’agissait d’un des titres de toujours.


Justement les voici, Walking In My Shoes prend la tête, la complainte phare du groupe subjugue toujours autant, It’s No Good et Sister of Night, rescapés de la période Ultra, assez peu joués en live et In Your Room, la sensuelle écorchée, poursuivent le chemin de cette soirée. Ce sont bel et bien les succès mythiques du groupe que le public attend. Le voilà servi.


Martin Gore se place derrière ses synthétiseurs et joue les premières envolées d’Everything Counts, revenue du passé pour mettre le feu aux coeurs et faire sautiller un public conquis d’avance. Mais l’assurance de jouer avant tout pour les fans n’empêche pas les musiciens de tout donner sur scène. Pas de demi prestation ici, ces deux-là savent faire le show et le font divinement. Martin Gore assure les riffs essentiels sur ses superbes guitares et Dave Gahan irradie par sa voix et son charisme. La présence scénique du chanteur est exceptionnelle, et après 40 ans de carrière, il est toujours aussi généreux en déhanchés, porté par les visuels du photographe Anton Corbijn, qui signe ici une scène minimaliste mais efficace.


L’alternance de morceaux émotionnels de leur répertoire passé et présent, Precious, Speak to Me, avec des titres plus rebelles, I Feel You, John The Revelator, rend le show très équilibré. Équilibre que l’on retrouve également dans la parfaite symbiose entre les voix des deux hommes. Celle de Gahan, baryton, est rehaussée par celle de son acolyte de toujours, le ténor Martin L. Gore. Le voici justement qui s’avance pour sa partie solo. Le génial compositeur au timbre si émouvant nous offrira A Question Of Lust et Soul With Me pour reprendre notre souffle et nous envelopper de sa douce présence. Les émotions s’enchaînent au fil des morceaux. C’est World In My Eyes qui a été choisie pour rendre hommage à leur compagnon de toujours, Andrew Fletcher, décédé prématurément en mai 2022. Presque un an déjà… Ghosts Again, dernier single en date, nous rappelle donc bien que nous ne sommes que de passage et prône ainsi l’urgence à vivre intensément.


Au final, assez peu de titres du nouvel album seront joués. On peut s’en étonner mais la recette est toujours la même, quelques nouveaux morceaux pour présenter leur dernier album studio puis une avalanche de leurs succès à travers le temps. On peut leur reprocher cette approche de Best Of tour alors qu’ils jouent pour promouvoir de nouvelles chansons qu’on aurait aimé découvrir dans leur version live. Cinq pièces de Memento Mori nous seront offertes parmi la généreuse set liste de vingt-trois titres. Peut-être Just Can’t Get Enough aurait pû être optionnelle, mais sa légèreté ravira les plus nostalgiques et fera la balance entre des pièces bien plus profondes comme Stripped, un de leur titre le plus puissant qui vous comble d’énergie et bien-sûr Sa Majesté Enjoy The Silence, dont le visuel projeté exhorte à la jouissance et rappelle la préciosité de la vie, un cadeau à expérimenter avec passion. La leçon est donnée.


Ils s’éclipsent quelques minutes et reviennent pour le rappel de quatre morceaux bonus. Les deux chanteurs se placent sur l’avant scène pour un duo guitare-voix sur Condemnation. Viendra ensuite la mythique Never Let Me Down Again, avec son envolée de bras levés devenue légendaire et Personal Jesus terminent un concert qui clouent le bec à qui ne sauraient pas encore qui sont les patrons. Si des rides sont bien apparues sur leurs visage, il n’en est rien de leur son ni de leur puissance qui laisseront un public repartir en lévitant.

Magique !

Texte : Vanina Moreillon

Photos : Sébastien Tacheron

C’est l’occasion de rappeler que le Memento Mori Tour débarque prochainement en Europe et que Depeche Mode sera en concert pour une date exclusive en Suisse le dimanche 11 juin 2023 au Wankdorf à Berne. A vos billets !

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