Après leur concert sur la scène de la Warzone, lors du Hellfest 2019, les trois membres de Brutus ont accordé un moment au Daily Rock. Face à moi, se tient Stefanie, batteuse-chanteuse de la formation belge (Louvain). Elle est belle, souriante et intimidante – surtout après la prestation qu’elle vient de livrer. Car on sait désormais à qui on a affaire. À ses côtés, Peter (basse) et Stijn (guitare) dégagent eux aussi une prestance surprenante, contrastant avec la sympathie évidente qui émane de leurs personnalités. Brutus est intensément poignant sur scène et profondément touchant lorsqu’arrive le moment des confidences.
Qu’est-ce que cela vous fait de jouer au Hellfest ?
Stijn : C’est génial. C’est l’un des plus grands festivals, il y a des têtes d’affiche incroyables, c’est vraiment un honneur d’être ici.
Stefanie : Super festival, super atmosphère. Le concert était vraiment cool. Les gens sont tellement accueillants ! Il y a beaucoup de groupes de métal qui jouent ici mais les gens restent ouverts à tous les autres styles de musique comme le post-punk rock. Donc on est super content.
Quelle est pour vous la différence principale entre jouer lors un festival et donner un concert ?
Stijn : Tu es plus loin de la foule mais finalement, cela m’importe peu, car pour moi, tant qu’on est scène je suis heureux. Après, ici, il y a forcément une vibe différente (Ndlr. au Hellfest), car vu de loin, c’est grandiose.
Peter : Quand tu joues en club, tu sais que les gens viennent pour te voir. Dans un festival, ce n’est pas le cas. Ils viennent découvrir de nouveaux groupes. Mais c’est aussi ça, qui est cool : jouer pour des personnes qui ne t’ont jamais vu.
Est-ce que vous pensez qu’il est difficile de faire de la musique à l’époque digitale dans laquelle nous vivons ?
Stefanie : Il y les bons et les mauvais côtés. C’est cool de pouvoir répandre sa musique, même si quelqu’un l’a téléchargée gratuitement. Tout le monde n’a pas l’argent nécessaire ou ne veut pas forcément payer pour un artiste qu’il connaît peu, mais une fois qu’ils t’ont découvert, ils pourront éventuellement payer pour acheter ta musique. Si tu deviens fan de quelqu’un tu finis toujours par acheter – que ce soit du merch ou autre. C’est sûr que quand tu as travaillé des heures sur un morceau et que ça se vend quelques centimes, tu ne peux qu’être un peu amer. Mais, comme ce n’est pas près de changer, il vaut mieux se concentrer sur le côté positif de cette époque et se dire que les gens écoutent ta musique plus facilement.
Peter : Bien sûr, on ne tire pas grand-chose de Spotify… Mais c’est tellement simple de découvrir des groupes sur ce genre de plate-forme maintenant. Si tu aimes un artiste, après tu vas le voir en concert. C’est juste que ça ne fonctionne plus de la même manière… Il y a 15 ans, c’était beaucoup plus difficile de faire entendre ta musique car il n’y avait pas Facebook. Il y avait juste MySpace ! Il y a quelques années, on se bookait par lettres ! C’est assez fou, quand tu y repenses.
Stijn : J’ajouterais que le seul moyen de survivre pour les groupes à cette ère digitale est de plus jouer en concert et en festival. Finalement, c’est assez cool de devoir convaincre les gens en live !
Quelles sont les influences de chacun d’entre vous ?
Stijn : J’ai été dans un groupe de punk rock et post punk avec Stefanie. En fait, peu importe que ce soit de la country ou de la techno, si la mélodie me plaît, c’est cool. D’ailleurs je suis grand fan de musique country.
Stefanie : C’est exactement la même chose pour moi mais si je devais nommer des groupes que j’écoute ce serait Cult of Luna qui jouait hier, Radiohead qui est l’un de mes groupes préférés et Burial, un compositeur britannique de musique électronique qui est également l’un de mes artistes favoris.
Peter : Pour moi au-delà de la mélodie, l’énergie est aussi importante. Mes racines sont vraiment le punk rock et un peu de hardcore.
Quels sont les concerts que vous ne raterez pas aujourd’hui ?
Stefanie et Peter : Tool et Refused !
Il est temps de passer à la seconde partie de l’interview qui consiste en un petit jeu. Des questions sont inscrites sur les papiers posés devant vous. Vous n’avez qu’à piocher celles que vous voulez et répondre aux questions !
Stijn : « Quelle personnalité est pour toi surclassée ? » Donald Trump est une célébrité, n’est-ce pas ?
Stefanie : « Cite une information à ton sujet que personne ne connaît ». J’ai la phobie des boutons. Je n’aime pas les boutons ! (Ndlr. Cette phobie s’appelle Koumpounophobia).
Peter : « Cite une célébrité avec qui tu rêverais de collaborer, morte ou vivante. » (Hésitant et réfléchissant) Ouh… c’est trop difficile ! Bon Iver.
Stijn et Stefanie (en même temps) : Bonne réponse !
Stefanie : « Décris ta vie grâce à trois films ». (Répondant aussitôt) Dumb and Dumber, Une nuit en enfer et Scarface.
Peter : « À ton tour, pose moi une question ». Oh non, pas celle-ci !
Peter : Quel est ton groupe préféré ? Blink 182 !
Interview & photo par Floriane Piermay
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