Ce samedi 5 octobre, la coquette salle Le 112 avait été réservée spécialement par l’association RockOnWood Asbl pour la deuxième édition de leur festival. Un pari un peu fou, dans un contexte où les petites assos se battent pour exister, mais un pari tenu haut la main. Ambiance à taille humaine, accueil chaleureux, bénévoles au taquet et une affiche 100 % métal. Le genre de soirée où on croise des passionnés, pas des touristes. Des gens qui viennent pour écouter, pour vibrer, pour vivre la musique. Et ça, ça fait du bien.

Et la soirée a commencé très tôt : dès 16h, les portes étaient déjà ouvertes. Pas pour un soundcheck ou une bière d’avance, non mais pour une belle cause. L’association ROCK ON WOOD Asbl proposait aux festivaliers d’assister à la mise aux enchères d’une guitare électrique Fender Stratocaster, signée par tous les groupes de la soirée, au profit de l’Association Eduarda de Metz, engagée aux côtés de la Ligue Lorraine contre le Cancer.

RESTRICTED AREA – 18h00

Les pintes se remplissent doucement et sur scène déboule Restricted Area, groupe formé en 2001 dans l’Est. Le quatuor, mélange d’indus et de punk métallique, fait un peu figure de mouton noir ce soir et franchement, tant mieux.

Le public, clairsemé (moyenne d’âge 50 balais, vestes en jean pleines de patchs Iron Maiden, t-shirts qui ont connu plus de bières que de lessives), reste attentif, curieux. Et bim, ça envoie ! Son nickel, énergie sincère, attitude sans chichi.

Un seul morceau en français, « Error System », sorte de clin d’œil rageur à la fin des années 90/début 2000, avec une reprise inattendue de Disiz la Peste « Putain, je pète les plombs » qui fout la banane à tout le monde. Clou du set : le chanteur balance le dernier titre, « Suck My Dick » (vous traduirez hein…merci), dédié à tous ceux qui nous font chier au quotidien : patrons, collègues, politiciens, bref… tout le monde en prend pour son grade. 45 minutes bien tassées, brutes, honnêtes.

LAST PROPHECY – 19h00

Formé en 1995, Last Prophecy est de ces groupes qui n’ont jamais lâché l’affaire, fidèles au heavy pur jus, façon Iron Maiden et Judas Priest. Et d’ailleurs, le bassiste… sérieusement, on dirait qu’il sort tout droit du line-up de Maiden : look, gestuelle, tout y est. Le son monte d’un cran, littéralement. Les bouchons d’oreilles deviennent obligatoires. Les riffs s’enchaînent, précis, nerveux, et la salle se remplit un peu à nouveau. Le public tape du pied, les têtes remuent. Une mini-panne technique fait redescendre la pression un instant, mais hop, vite réglé, comme des pros. Le chanteur prend la parole : « Merci d’être là. Sans vous, on n’existerait pas. » Rien à redire : 50 minutes de pur heavy metal à l’ancienne, joué avec le cœur.

BLAZE BAYLEY – 20h25

L’ex-chanteur d’Iron Maiden (période 1994–1999), Blaze Bayley, balance sa balance (sans mauvais jeu de mots) en direct. La salle n’est pas comble, mais ceux qui sont là savent pourquoi ils sont venus. Il monte sur scène et lance un « Bonsoir les amis ! » avec un accent charmant. Devant le manque de réaction, il insiste, hilare.

L’éclairage, hélas, un peu froid, trop direct. Ça casse un peu l’ambiance, dommage, cela manquait d’un peu de fumée, pas assez de mystère. Mais dès qu’il attaque les morceaux, la magie opère. Le public, essentiellement masculin, finit par scander « Blaaaaze ! Blaaaaze ! » à pleins poumons. Le guitariste, quant à lui, s’impose : virtuose, expressif, le vrai showman du set. Blaze, plus humble, plus introspectif, parle beaucoup de la vie, de la résilience : « La vie est dure. Mais chaque tempête passée fait de nous quelqu’un de plus fort. » On sent qu’il le pense, qu’il le vit. Et puis… les premières notes d’un titre Iron Maiden, et là, explosion de joie : « Warthchild ! » retentit, et tout le monde chante. 1h30 de concert sincère, sans artifice. Blaze termine en serrant la main de ses fans au premier rang. On aime ce genre de geste. 

BLACK RAIN – 22h30

Tirage au sort terminé (trois bouteilles de vin Iron Maiden ont trouvé preneur), place au grand final. Black Rain, groupe français formé en 2006, entre en scène. Les lumières changent de ton : violets, rouges, éclairs stroboscopiques, l’ambiance électrique.

Dès les premières secondes, on sait que ça va être énorme. Un déferlement de notes, de vitesse, de puissance. Le chanteur a une voix incroyable, digne des plus grands du glam 80’s. Le show est carré, ultra-pro, très américain dans sa mise en scène. On tient là nos Mötley Crüe français, rien de moins. Leur propre set de batterie trône sur scène, massif. Et là, moment drôle mais génial : Jésus (le vrai ou pas, nous ne saurons jamais) monte sur scène, guitare à la main, pour reprendre Twisted Sister “We’re Not Gonna Take It”. Le délire total. Malgré une performance impeccable, ultra-énergique, la salle se vide peu à peu. Fatigue ? Heure tardive ? Dommage, car leur nouveau titre, « Disagree », claque sévère. Le groupe clôturera sur une reprise d’« AC/DC » It’s a long way to the top, qui termine en beauté cette prestation. 

Franchement, tous les ingrédients étaient là : une affiche solide, du son, de l’énergie, de la passion. Et pourtant… si peu de monde. On a du mal à comprendre, surtout quand on sait que le festival a failli être annulé. Le prix ? 30 euros. Franchement pas excessif.

Alors ouais, peut-être qu’on n’était pas nombreux, mais ceux qui étaient là ont vécu une vraie soirée de rock. Et nous ? Ben… on a pris notre claque. Et on en redemande. Pour nous Rock on Wood 2 est absolument et totalement une mission réussie. A.P.

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