J’étais né depuis 108 jours lorsque Carlos Santana monta sur la, désormais légendaire scène du Woodstock Festival, le 16 août 1969, et il était déjà à l’affiche du Montreux Jazz Festival du 20 juin 1970 ! Quel plaisir de le revoir débarquer sur cette magique scène du Lac au décor époustouflant, 55 ans plus tard… Les années, et les excès sûrement aussi un peu… ont fait leur travail et on retrouve un Carlos Santana un peu fatigué, qui joue presque tout son concert quasi assis sur un tabouret haut en mâchouillant son chewing-gum. Mais dès qu’il a gratté la première corde de sa magnifique guitare Gold Top éclatante au soleil couchant, il a mis toute la Place du Marché dans sa poche pour en faire une gigantesque Samba, c’était Copacabana sur Léman. Il y a peu de guitaristes que l’on peut reconnaitre avec seulement quelques notes, ce sont tous des légendes, à l’image de Mark Knopfler, Billy Gibbons, Slash et Angus Young…que des stars de la 6 cordes, Monsieur Santana en fait partie, sur le podium.
Ça joue merveilleusement bien de la guitare, mais son band qui l’entoure vaut aussi le déplacement : l’excellent bassiste Benny Rietveld, qui pendant son solo magistral, réussit à placer le riff mythique de Deep Purple ‘’Smoke on the Water’’ pour faire frissonner Montreux, puis en duo avec l’impressionnante batteuse Cindy Blackman Santana, et oui la femme de Carlos est derrière les fûts pour nous mettre aussi plein les oreilles…quelle prestation de folie ! Accompagnée par deux percussionnistes et 2 chanteurs avec maracas…idéal pour ces rythmes latinos, chauds, beaux et entraînant à la fois.
Le concert s’emballe vraiment avec ‘’Black Magic Woman’’ suivi du magnifique ‘’Maria Maria’’ qui a mis les fans en ébullition pour chauffer les pavés du Marché. Santana a fusionné les styles comme nul autre ; latino-afro avec du blues-rock teinté de pointes funk-jazzy voire psychédéliques. Un très beau concert dans l’ensemble…mais un peu court quand même, vu qu’il était seul à l’affiche ce soir.
Mon seul regret est qu’il n’y pas eu de rappel, une fin un peu brutale pour ce merveilleux moment qui ne voulait pas s’arrêter. On était tellement bien avec ces jolis sons et cette météo parfaite, beaucoup plus clémente que celle de mercredi soir.
Encore une belle émotion pour l’avant-dernière fois sur cette fabuleuse scène du Lac qui, selon the boss Mathieu Jaton, restera une ‘’parenthèse enchantée’’. Effectivement une parenthèse difficile de fermer tant j’y ai vu de magnifiques concerts ; Deep Purple avec son mythique ‘’Smoke on the Water’’…on the Lake Geneva, la douceur sublime de Sting, Alice Cooper et son boa, la puissance de Rag’n’Bone Man et la technique incroyable de Bonamassa. Je crois que je vais lancer une pétition pour que ce bijou reste au cœur du Montreux Jazz festival, et pourquoi pas plus petite et intime…mais sa situation est unique et magique. Gravé dans mes souvenirs et dans mon cœur !
Texte : David Bétrisey
Photos : Davide Gostoli

























Smoke (pas smog) on the water…
Merci pour ta relecture attentive !