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Hellfest 2025, jour 2 – L’enfer sur terre

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Welcome en enfer… Le vrai, le chaud, le brûlant, l’insoutenable ! La chaleur a beau nous empêcher d’avancer, le rock’n’roll continue de nous faire vibrer. Vu l’affiche alléchante du jour, c’est au prix de quelques rougeurs, de beaucoup de sueur et de quelques descentes de bière, que nous tentons de survivre à cette seconde journée. 

MainStage 1 – VOWWSS 
Les 32°C de la mi-journée annoncent une après-midi difficile. Nous décidons cependant de jeter un œil à la MainStage 1 avec Vowws. Le duo de voix des Australiens mêlé à une ambiance synth-pop et post-punk / indus est très bienvenue pour un réveil en douceur. Clope en main, les musiciens sont dedans et nous livrent un show sincère même si le public se montre discret pour ce concert.

MainStage 2 – Amira Elfeky 
Écrasés par une chaleur presque irréelle, il devient très difficile pour nous de courir d’une scène à l’autre. Même les téléphones commencent à rendre les armes, accablés comme nous par le soleil de plomb. Alors, par sagesse autant que par fatigue, on reste coté MainStages.

Et on fait bien. Difficile de résister à l’univers visuel de l’Américaine Amira Elfeky, avec sa frontwoman à l’allure tout droit sortie d’un conte façon Alice au pays des merveilles, version sombre et décalée. Musicalement, c’est un plongeon dans les sonorités emo des années 2000, avec une touche contemporaine qui ne manque pas de piquant. La voix, claire et puissante, porte les morceaux avec conviction, même si l’ensemble laisse parfois une impression de déjà entendu, légèrement remanié. Une proposition sincère et habitée, qui tombe à point nommé dans cette parenthèse brûlante en début d’après-midi.

Valley – Dirty Sound Magnet
De retour d’une tournée au Mexique, c’est sur la scène de la Valley que nous retrouvons Dirty Sound Magnet, dignes ambassadeurs du rock psychédélique suisse. Le trio fribourgeois est accueilli avec ferveur, et le public ne tarde pas à se laisser emporter. Entre chaleur envoûtante et énergie bluesy hypnotique, le groupe déploie une formule aussi efficace que magnétique. Leur show de 40 minutes, mené avec précision et charisme, embarque l’audience dans un voyage sonore intense, entre improvisations inspirées et riffs maîtrisés.

Un moment suspendu, la promesse d’un live réussi, pleinement tenue, comme d’habitude !

MainStage 1 – Last Train 
Sur la MainStage 1, nous retrouvons ceux qui furent longtemps considérés comme l’un des grands espoirs du rock français : Last Train pour leur tout premier Hellfest. Mais soyons clairs : aujourd’hui, ils confirment pleinement leur statut. Avec des textes d’une profondeur rare et une intensité musicale saisissante, le groupe alsacien ne se contente pas de livrer un bon concert, il nous cueille en plein cœur. Quatre morceaux et un medley. Voilà ce qu’il aura fallu aux Français pour convaincre. Car oui, leurs morceaux sont longs.

On s’attendait à une belle prestation, mais certainement pas à une claque émotionnelle de cette ampleur. Impossible de rester de marbre face à la sincérité brute qui se dégage de la scène. Les musiciens sont submergés par l’émotion, et donnent tout, jusqu’au bout des tripes, pour faire de ce moment une parenthèse d’une rare intensité. Preuve, s’il en fallait encore une, qu’il y a en France de véritables pépites prêtes à embraser les plus grandes scènes.

MainStage 2 – Future Palace
La chaleur est accablante en ce début d’après-midi, et chaque recoin d’ombre est exploité comme une denrée rare. Malgré les conditions extrêmes, on tient bon… et on fait bien : grosse surprise sur la MainStage 2 !

Si l’on connaissait déjà certains morceaux de Future Palace comme Defeating Gravity ou encore Dead Inside, ce passage en live dépasse toutes nos attentes. Méfiez-vous des apparences : Maria, a beau afficher une silhouette toute frêle dans sa robe satinée violette, elle n’est pas celle que tu crois. Dès qu’elle s’empare du micro, elle lâche des screams d’une brutalité saisissante, avec une puissance qui retourne l’assemblée.

Le décor, un arc-en-ciel réinterprété, complète parfaitement l’univers scénique. Une belle claque inattendue sous un soleil qui continue de nous rappeler que nous sommes bel et bien en enfer.

MainStage 1 – The Warning 
Tu l’auras sans doute remarqué, ce deuxième jour marque une belle présence féminine sur les scènes du festival. Il n’est que 15:05 lorsque débarquent les Mexicaines de The Warning, déclenchant immédiatement une déferlante d’énergie. Le trio de sœurs, à l’apparence fragile mais à la puissance redoutable, impose un rock nerveux et sans concession. La chaleur se fait étouffante, on se demande comment, sous les lights, s’agitant dans tous les sens, les artistes arrivent à tenir le coup. 

Dès les premières notes de l’explosif S!CK, le ton est donné. Daniela, l’aînée, assure le chant et la guitare. Sa voix puissante, chargée d’émotion et de rage maîtrisée, propulse le groupe vers les sommets. Le titre Qué Más Quieres renforce l’identité forte du trio, qui navigue sans effort entre racines latines et culture rock internationale.

Le public, déjà conquis, attend fébrilement les tubes Hell You Call a Dream et Automatic Sun, repris en chœur par une foule totalement investie. Dans l’assemblée, aucune hésitation : le succès est au rendez-vous, légitimement acquis par ces trois musiciennes découvertes par Metallica, rien que ça. Une performance à la fois intense, fédératrice et prometteuse, qui confirme le statut montant de The Warning sur la scène rock internationale.

MainStage 1 – Royal Republic
Royal Republic, c’est l’assurance d’un show explosif mené tambour battant. Le groupe suédois, au succès grandissant, enchaîne les morceaux avec une énergie communicative et un sens du rythme implacable. Ils ne perdent pas une seconde pour convaincre.

Lovecop et Getting Along ouvrent les hostilités, rapidement suivis par une reprise inattendue mais efficace : Venus de Bananarama. Le public, surpris puis amusé, la reprend à tue-tête dans une ambiance bon enfant. Un peu plus tard, Boomerang offre un moment plus intime, en acoustique, avec tous les musiciens rassemblés à l’avant de la scène, créant une proximité rare sur une aussi grande scène.

Le set inclut aussi un clin d’œil appuyé à Metallica avec un court passage de Battery, avant de s’achever en beauté sur le très attendu Rata-Tata. En moins d’une heure, Royal Republic confirme ce que beaucoup savaient déjà : ils sont taillés pour le live. Leur énergie débordante et leur charisme scénique donnent irrésistiblement envie de danser, sauter, chanter.

MainStage 2 – Spiritbox 
Il est 17h35 lorsque Spiritbox, le groupe de la charismatique Courtney LaPlante entre en scène. Le public découvre alors un show envoûtant, mêlant metal progressif et élégance brute. Peu de fioritures, quelques samples bien placés, mais surtout un univers sonore singulier, difficile à étiquetter et pourtant immédiatement captivant.

Des titres comme The Void, Circle With Me ou Ride the Wave illustrent parfaitement cette identité unique. Le set invite à l’évasion, entre puissance maîtrisée et atmosphères planantes, laissant le public suspendu au fil de chaque morceau.

MainStage 1 – The Cult
Retour à un registre plus classique avec The Cult, véritables figures emblématiques du rock. Avec leurs quelques 40 années d’expérience, The Cult sont les vieux briscards de la journée. Les Britanniques imposent leur style sans forcer, fidèles à eux-mêmes. Le groupe monte sur scène avec sobriété, visiblement heureux de retrouver un public aussi nombreux.

Ian, le chanteur, échange quelques mots en français, héritage de ses origines canadiennes, ajoutant une touche de proximité. Le set, épuré, va droit au but : sans fioritures ni débauche d’énergie, mais avec une maîtrise parfaite. The Witch, Hollow Man, Rain ou Fire Woman s’enchaînent, illustrant la richesse d’un répertoire construit sur plusieurs décennies. Un moment de rock pur, comme on les aime.

MainStage 1 – The HU
The HU ou le retour des maîtres mongols. Après avoir foulé la scène de l’Altar il y a deux ans, rassemblant une tonne de festivaliers hors de la tente, les voilà de retour au Hellfest, propulsés en MainStage. Ce coup-ci, la scénographie impressionne, dominée par un guerrier mongol en fond de scène.

Le groupe enchaîne une setlist puissante, mêlant metal et sonorités traditionnelles. Le public répond présent, notamment lors de la reprise de The Trooper d’Iron Maiden, ou sur les tubes Black Thunder et This Is Mongol.

Instruments typiques, percussions massives et éléments visuels traditionnels offrent un show singulier et percutant, salué par une foule dense et conquise, une fois de plus. 

MainStage 2 – Within Temptation
Le girl power est de retour sur la MainStage 2 avec Within Temptation, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le groupe n’a rien perdu de sa superbe – bien au contraire. Scénographie spectaculaire, musiciens pleinement mis en valeur, et une Sharon den Adel plus charismatique que jamais : le show frôle la perfection.

On les avait parfois connus plus sages vocalement, mais ce soir, c’est un véritable coup d’éclat. La puissance est là, la voix est maîtrisée, projetée sans excès mais avec une intensité rare. Comme quoi, il faut parfois savoir redonner une chance, et on est heureux de l’avoir fait. Sharon, drapée d’un costume aux couleurs de la France en clin d’œil au public, incarne à elle seule la puissance féminine du metal. Une présence scénique à couper le souffle.

Le décor, entre flammes spectaculaires et lumières oniriques, transforme le site en théâtre fantastique. Le set enchaîne anciens classiques et titres récents avec une fluidité impressionnante : Bleed Out, Don’t Pray for Me, Wireless, Supernova, Lost… jusqu’à l’incontournable Mother Earth, qui vient clôturer ce moment suspendu.

L’expérience est à la fois immersive, brûlante et grandiose. Mention spéciale à Sharon qui prouve, une fois de plus son statut de pilier féminin du metal.

Valley – Hermano
Les headliners attirent les foules, certes, mais pas question de passer à côté des pépites nichées sur les autres scènes. À la Valley, Hermano livre une prestation solide, portée par un stoner rock authentique venu tout droit des États-Unis. Le public est au rendez-vous, les têtes hochent en cadence, happées par un groove lourd et irrésistible. Le son est massif, impeccablement maîtrisé, et chaque morceau donne envie de lâcher prise. Une performance captivante, qui nous rappelle, une fois de plus, que la Valley n’a rien à envier aux grandes scènes.

 MainStage 1 – Muse
Il est l’heure pour Muse, tête d’affiche qui divise cette année, d’entrer en scène. Les Britanniques, qui attirent une foule dense et curieuse, ouvrent avec leur prochain single, Unravelling, offrant une entrée en matière inédite. La scénographie, minimaliste mais élégante, met en valeur Matthew Bellamy, au centre du show.

Peu d’interaction avec le public, l’ambiance est plutôt planante, presque introspective. Surprenant toutefois : la voix habituellement si clair de Bellamy est noyée sous la puissance de la batterie, une mise en balance inhabituelle pour le groupe. Au milieu du site, face à la scène, le son est inexistant et étouffé. Le public le remarque mais n’abandonne pas pour autant. 

Quelques classiques réveillent la foule – Kill or Be Killed, Time Is Running Out, Hysteria, Uprising – mais l’ensemble reste inégal. Un concert en demi-teinte, qui laisse une partie du public sur sa faim.

Temple – In Extremo 
Pour faire la fête, rien de mieux qu’In Extremo. Avec son savant mélange de folk et de metal, c’est le bonheur assuré. Ça danse de partout, et malgré l’heure tardive et la chaleur qui ne descend pas, le public reste survolté, prêt à se lancer dans des danses endiablées. Même face aux têtes d’affiche, l’énergie ne faiblit pas : la foule est bien présente. Dès que la cornemuse résonne, on n’a qu’une envie – les rejoindre sur scène pour partager la fête. Du côté de la Temple, on se lâche : confettis, étincelles, mousse… tout y passe. Un vrai moment de plaisir.

Warzone – Frank Carter & The Sex Pistols 
Sur la Warzone, vers 1:00 du mat’, le show est brut, direct, fidèle à l’esprit punk de ce groupe légendaire que sont les Sex Pistols, récemment rejoints par celui qu’on ne présente plus. Frank Carter, fidèle à sa réputation et à ses habitudes, généreux et toujours en place, déborde d’énergie, allant jusqu’à descendre dans la fosse pour déclencher un circle pit démentiel. Sa voix colle parfaitement aux classiques de Never Mind the Bollocks, même si My Way, jadis portée par Sid Vicious, manque un peu de cette folie grinçante. Comme toujours, il assure la relève sans aucune prétention mais avec conviction. On n’en redemande pas forcément, mais le concert vaut la peine d’être vu. 

Cette deuxième journée, placée sous le signe de l’éclectisme, a offert de quoi satisfaire tous les goûts. Malgré une chaleur écrasante qui a freiné quelques ardeurs, l’ombre de la forêt du Muscadet et les stands de glaces ont permis aux festivaliers de tenir bon. Une ambiance toujours au rendez-vous, et l’envie intacte d’enchaîner avec la suite. Rendez-vous pour le Jour 3 !

Texte : Floriane Piermay, Hiromi Berridge et Marjorie Delaporte
Photos : Chris Sifaka

Hellfest.fr

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