Début 1985 sortait l’album Metal Heart d’Accept. Début des années 90, je découvrais cet opus et la voix très typée de son leader Udo Dirkschneider. Puis, subtilisant le scotch dans le bureau de mon père, je décorais une partie du mur de ma chambre avec des posters de Udo. 20 décembre 2019 voilà UDO devant moi pour une interview tout en simplicité et bonne humeur. Et là, c’est moi qu’il scotcha. Assieds-toi et lis, si tu l’Accept.

Salut Udo ! Tout d’abord, est-ce que c’est la première fois que tu viens dans cette partie de la Suisse, et si oui, quelle est ton impression ?

Je trouve cette région de la Suisse vraiment cool. Malgré le fait que je n’ai pas eu réellement le temps de me balader, je vois toutes ces montagnes et c’est magnifique !

Maintenant que tu as 68 ans (il me précise, en souriant, que c’est l’année prochaine) comment gères-tu tes tournées ? Est-ce que tu es plus calme ou au contraire restes-tu ‘fast as a shark’ ?

(rire) Non évidemment, à l’heure actuelle, ce ne sont plus des fêtes interminables après chaque soir de concert. Malgré cela, avec le groupe, nous passons de très agréables moments ensemble sur la route. Mon but est de donner le meilleur de moi-même tous les soirs que je joue, c’est très important. Alors il est nécessaire de lever un peu le pied. Donc, je reste ‘fast as a shark’, mais un petit peu plus lentement ! (rire)

Vers la fin 2018, tu disais vouloir arrêter d’interpréter le répertoire d’Accept pour te concentrer uniquement sur ta discographie. Comment tes fans ont-ils perçu cette décision ?

Après trois années où nous avons tourné en n’interprétant que des titres d’Accept, j’ai dit stop. La prochaine tournée, on ne joue que des titres de UDO. Je garde en réserve des titres d’Accept pour certains festivals où les gens veulent entendre Metal Heart par exemple. Mais faire un concert sans interpréter Balls to the Wall est quasiment impossible (rire).

Effectivement j’ai entendu ces titres durant votre ‘soundcheck’ ce soir….

Oui c’est vrai, je garde trois chansons d’Accept, mais c’est uniquement en réserve ! C’est pour ça que nous les avons juste répétées un coup avant. Mais on ne les interprétera pas ce soir.

Quelles sont tes sensations lorsque derrière toi, ton fils t’accompagne derrière sa batterie ? Son jeu est très carré et puissant…

Oui, c’est vrai, tu as raison ! Tu sais, ce n’est pas tous les jours qu’un fils accompagne son père en tournée et qu’ils jouent de la musique ensemble tous les soirs. C’est sûr, la sensation est géniale et je suis très fier de lui. Ce qu’il faut en outre savoir, c’est qu’il s’occupe de plus en plus de choses concernant le groupe. Tu sais, tout ce travail qu’on ne voit pas, en termes d’organisations, de réglages, de logistique etc…

Tu prépares quelque chose de spécial pour la prochaine édition du Wacken. Ce n’est plus un secret, mais peux-tu quand même m’en toucher un mot…

Oui pas de problème, c’est officiel à présent. Nous sommes au milieu du processus d’arrangement et de répétition avec le corps de musique de l’armée allemande. Ce sera donc un grand show avec orchestre. De plus, nous n’interpréterons que des nouvelles compositions. Je suis vraiment très impatient de mener cela à son terme et de voir la réaction du public. Et nous ferons encore deux ou trois shows avec cette formation-là. C’est très excitant crois-moi !

Tu fais partie de cette ancienne génération de musiciens de heavy metal, un peu old school comme on dit. De nos jours, qu’est ce qui – musicalement – fait vibrer Udo ?

Je pense qu’il y a beaucoup de bons groupes qui tournent actuellement. Par exemple Beyond the Black. Jennifer Haben est une chanteuse très talentueuse. J’écoute aussi du Kissin Dynamite. Je pense aussi qu’on ne peut pas passer à côté de Powerwolf qui devient énorme ! Mais je pense que pour se démarquer de nos jours, il faut vraiment un très bon concept. Prenons Sabaton, leur concept militaire fonctionne particulièrement bien.

Mais c’est quand même très dur de percer, tout a été un peu fait….

Tu as raison…Mais tu sais quoi, je n’ai plus besoin d’y penser, je peux m’en foutre (rires) c’est quand même confortable comme position ! (rire)

Dis-moi ce que tu veux, ce qui te passe par la tête maintenant sans réfléchir.

Je veux des vacances ! (éclat de rire ) Non mais sérieux, j’ai eu une année très pénible. Et l’année prochaine est déjà complète, tu imagines ! Donc oui, vacances !!