25 ans déjà que Tobias Sammet, alors leader d’Edguy, groupe de power metal allemand, a lancé son génial projet à la croisée de plusieurs styles de metal (power, symphonique, voire progressif). L’idée de réunir plusieurs musicien-ne-s et chanteu-r-se-s de groupes différents pour former son projet Avantasia était plutôt audacieuse mais très séduisante. De grands noms du metal et du hard rock s’y sont prêtés comme Geoff Tate, Klaus Meine, Rudolf Schenker, Bob Catley, Eric Martin, Bob Catley, Andre Matos, Sharon Den Adel… la liste n’est pas exhaustive ! Le dénominateur commun est un sens aigu de la mélodie, un univers onirique et fantastique et une joie communicative sur scène avec la solide fanbase multigénérationnelle. Une démarche qui n’est pas sans rappeler celle d’Arjen Lucassen et ses multi-projets dont Ayreon dans le rock progressif.
Pour célébrer la sortie du nouvel album d’Avantasia (‘Here Be Dragons’, Napalm Records, 2025), le groupe s’est lancé dans une grande tournée européenne qui a posé ses amplis dans la très belle salle de The Hall à Duebendorf. A cette occasion, quatre chanteurs invités étaient présents aux côtés de Tobias et l’accompagnaient à tour de rôle : Eric Martin (Mr. Big), Ronnie Atkins (Pretty Maids), Tommy Karevik (Seventh Wonder, Kamelot…) et Kenny Leckremo (H.E.A.T.).N’oublions pas les choristes : Herbie Langhans (Seventh Avenue, Sinbreed…), Adrienne Cowan (Seven Spires) et Chiara Tricarico (Ravenworld, Moonlight Haze, Sound Storm) qui auront également leur moment d’honneur lors du concert.
A propos de scène, un rideau noir frappé du logo du groupe la masque. A 19h30 pétantes, les premiers riffs accrocheurs à la Def Leppard de ‘Creepshow’ résonnent et le rideau tombe, révélant un somptueux décor. Ambiance à la Tim Burton, un grand portail et une barrière en fer forgé ferment l’accès à un manoir dans une semi-obscurité. Différents motifs seront projetés à l’arrière tout au long du concert en fonction des titres. Cette scène nous rappelle aussitôt celles d’Alice Cooper ou Heaven & Hell (Black Sabbath avec RJ Dio dans les années 2000) qui sont autant d’influences de Tobias Sammet.
On a adoré ‘The Witch’, ‘Here Be Dragons’, ‘Against the Wind’ et ‘Avalon’ (aux airs de Gary Moore, ‘Over the Hills and Far Away’) du dernier album. Les pièces maîtressses des albums précédents ne manquent pas à l’appel : le très mélodique ‘Dying for an Angel’ (avec Eric Martin), l’épique ‘Let the Storm Descend Upon You’ avec les voix puissantes de Ronnie Atkins et Herbie Langhans (plusieurs fois les frissons sur le refrain), ‘The Toy Master’ et son intro coopérienne, Tobias seul sur un trône dont s’échappent des flammes. A relever la présence discrète mais oh combien efficace de Sascha Paeth – compagnon de scène de Tobias depuis les débuts – excellent guitariste dont les soli de derrière les fagots ont illuminé cette soirée musicale somptueuse. ‘Farewell’, délicate balade avec Chiara Tricarico, puis l’imparable ‘The Scarecrow’, Ronnie Atkins impérial au micro et ‘Death Is Just a Feeling’ pour finir le set sur une note délicieusement horrifique.
Trois rappels viendront couronner ces 2h45 de spectacle de haut vol. Sur ‘Lucifer’, Tobias égrène les premières mesures, seul au piano, avant que des flammes ne s’en échappent et que le groupe le rejoigne. En second, l’un de nos titres préférés, ‘Lost in Space’, petit bijou mélodique à la Bon Jovi de moins de quatre minutes, qui nous fait toujours autant vibrer. Chanson idéale pour tirer la révérence, le medley ‘Sign of the Cross / The Seven Angels’ permettra à tous les artistes d’être présents sur scène et remercier le public sous les acclamations des fans.
Textes : Jean-Blaise JB Betrisey
Photos : Hiromi Berridge













