Parenthèse enchantée au milieu de l’effervescence des festivals estivaux, la venue de Suzanne Vega à l’X-TRA nous réjouissait grandement. L’artiste new-yorkaise, qui s’est produite avec son groupe dans de grands festivals comme le Paléo notamment mais aussi dans des salles plus intimistes comme Château Rouge à Annemasse, faisait halte à Zurich en duo avec son fidèle et brillant guitariste, Gerry Leonard.

Pour une fois, et cela n’était pas pour nous déplaire, le concert était programmé en début de soirée (19h00), salle en configuration places assises. Scène très sobre, l’essentiel était ailleurs.

Cette tournée au cœur de l’été, intitulée « Big Apple-Vibes », nous ramène aux premiers albums, mythiques, de Suzanne Vega. « Suzanne Vega » (1985) et « Solitude Standing » (1987) ont longtemps tourné sur nos platines, dès leur sortie et les décades suivantes. Icône de la scène new-yorkaise et du mouvement néo-folk, Suzanne est un peu notre grande sœur. Avec sa voix douce et attachante sur laquelle le temps ne semble pas avoir d’emprise, elle nous conte des scènes de vie auxquelles l’auditeur peut immédiatement s’identifier ou s’y immerger.

Le délicat single « Marlene on the Wall » ouvre les feux, Suzanne élégamment vêtue d’un gilet, chemisier et pantalon gris argenté et portant un haut-de-forme pour ce premier titre. Tout un symbole, car la magicienne des mots nous entraîne dans son monde, telle Circé avec Ulysse. « Small Blue Thing », fragile bijou musical, vient ensuite avant de céder la place à « Caramel » et ses rythmes sensuels de bossa nova nous invitant à aller là où tout n’est que « luxe, calme et volupté ». « Gypsy », probablement l’un de ses plus belles balades, relate avec poésie et pudeur son premier amour. Texte et mélodie nous font frémir de bonheur. Instants de bonheur suspendus dans le temps. En écho à cette chanson, l’incontournable « In Liverpool », qui voit Suzanne parcourir les rues désertes de la ville un dimanche après-midi à la recherche de son premier amour, sans le trouver. Deux titres plus enjoués, voire rock viennent à la suite avant une nouvelle chanson, brûlante d’actualité, « Last Train From Mariupol ». Balade délicate aux accents nostalgiques, texte poétique qui adoucit l’horreur du quotidien. Un hommage solidaire réussi.

La complicité entre Suzanne Vega et Gerry Leonard fait plaisir à voir, que ce soit lorsqu’ils jouent ensemble ou entre les chansons. Anecdotes sur les compositions ou touches humoristiques ravissent les fans dans la salle. Quant à Gerry qui assure les parties de guitare électriques et les arrangements, il faut relever sa discrétion et son efficacité. Il faut dire que le Dublinois a longuement roulé sa bosse avec de grands artistes comme David Bowie sur sa fin de carrière, Cindy Lauper, Laurie Anderson et bien sûr, Suzanne Vega. Deux classiques – « Luka » et « Tom’s Diner » version remixée avant les rappels où Suzanne nous gratifie d’une remarquable cover du « Walk on the Wild Side » de Lou Reed. « Tombstone » nous entraîne dans une ambiance village fantôme de western et « Rosemary » tire le rideau sur l’X-Tra où l’on aurait voulu encore s’attarder un peu et voyager avec les chansons de Suzanne Vega.

Jean-Blaise « jb » Bétrisey

www.suzannevega.com

www.goodnews.ch

www.x-tra.ch

Suzanne Vega et Gerry Leonard : ★ Luka ★ – YouTube

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