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Au Paléo, les fans au premier rang sont organisés et chouchoutés

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Le premier rang d’un concert, c’est un endroit stratégique et prisé. Et y accéder, ça demande une certaine organisation et ça se mérite. Rencontre avec les festivaliers du mercredi au Paléo.

À un concert, il y a deux types de personnes : les fans qui arrivent avant l’ouverture des portes pour être tout devant, et ceux qui arrivent 30 minutes avant le début du show. Paléo ne déroge pas à cette règle. Mais dans ce festival familial, on reste tout de même raisonnables : « Je suis arrivé à 13h », « moi à 14h30 », « et nous juste à l’ouverture des portes » lance un groupe de festivaliers.

Certes, ce n’est pas 6h avant l’ouverture, mais les concerts que ces jeunes gens viennent voir ne commencent pas avant 21h et minuit. Alors pour que tout se passe bien, dans la joie et la bonne humeur, il faut un peu d’organisation. Et ce, tant du côté des festivaliers que du festival.

Les indispensables à mettre dans le sac

« Je prends le moins de trucs possible parce que, plus j’ai de choses moins c’est pratique, explique Meeko, un fan de Rosalía. Parapluie, chapeau, nourriture, des barres de céréales et des mouchoirs pour quand je vais pleurer ! »

À côté du jeune homme, Marcia complète : « J’ai aussi de la crème solaire, un mini ventilo du turfu, très important. » Elle sort plein de choses de son sac : « Un chargeur portable pour 6 recharges… Du maquillage, parce que je suis une femme. » Le petit groupe d’amis rigole, mais si on réfléchit, avoir de quoi se repoudrer un peu le visage peut s’avérer utile si on pleure pendant sa chanson préférée.

Marcia, Aniss et Meeko sont arrivés en début d’après-midi pour applaudir Rosalìa.

Alors que le thermomètre affiche près de 30°C, le petit spray d’eau de Maëlie semble aussi bien pratique. Tout comme « le désinfectant pour les mains, un petit appareil photo jetable et un petit pull au cas où il fait frais après le concert. » Ce dernier paraît dérisoire dans la chaleur de ce mois de juillet, pourtant, cette jeune festivalière a certainement été bien contente de l’avoir dans ce petit vent froid de minuit.

Force est de constater que ces fans de la première heure ont bien préparé leur venue. On ne vient pas juste comme ça. Et ça se voit aussi dans les chiffres. L’année dernière par exemple, « malgré la canicule, il n’y a pas eu de surcharge à l’infirmerie. Le message de prévention a été intégré, on n’est donc pas face à une foule irrationnelle » explique Pascal Viot, coordinateur du département accueil et sécurité du festival.

« Il faut les comprendre »

Le Paléo prépare aussi la venue des fans. « On fait une analyse du profil du public, en nous renseignant auprès des artistes, sur les réseaux sociaux et en allant voire certains concerts lors d’autres festivals, détaille Pascal Viot. C’est indispensable car ça nous permet de prévoir des comportements. » Il y a effectivement des concerts qui sont plus des « concerts de fans » que d’autres.

Mardi, pour l’ouverture du festival, pratiquement personne n’était là à l’ouverture des portes dans le but d’aller directement au premier rang d’une scène. On a plutôt assisté à un rituel, le bonheur de retrouver le Paléo. Mercredi, on l’a vu, quelques dizaines de personnes étaient là pour Lomepal ou Rosalía. En revanche, avec un groupe Indochine, qui a une fanbase très forte et fidèle, prête à camper devant les barrières des jours à l’avance, la situation ne sera certainement pas là même dimanche.

Carmen et Charlie sont venues au Paléo pour Lomepal. Elles espéraient notamment pouvoir lui serrer la main.

« Au Paléo, le profil du public est très hétérogène. On ne peut donc pas totalement calquer notre stratégie sur un concert unique », explique Pascal Viot. Il s’agit donc de trouver le bon équilibre entre les fans et le public régulier du Paléo.

En discutant avec le coordinateur du département accueil et sécurité du festival, on comprend vite à quel point il se soucie du bien-être des festivaliers. « On leur explique qu’il fait chaud, que dans l’après-midi, ils peuvent aller un peu à l’ombre ou se rafraîchir sans perdre leur place. On est là pour eux, on les respecte, on respecte leurs attentes et leurs émotions. On se met dans leur tête et on essaie de comprendre pourquoi c’est important pour eux d’être tout devant. »

C’est vrai ça, pourquoi ? Quand on pose la questions aux fans appuyés contre la barrière de la Grande Scène, la première réaction est pratique. « Comme ça on a pas des grands devant nous », lance Charlie. Marcia est dans le même état d’esprit : « Je préfère être devant quand ça pousse ». Et puis il y a le côté émotionnel : « Rosalía, c’est ma femme en fait, je suis obligé », tente d’expliquer Meeko. L’amour qu’on porte à un artiste est parfois difficile a décrire avec des mots. « Lomepal, il est très proche des gens. Ça va nous énerver s’il touche des mains et que nous on est au fond », continue Carmen.

En d’autres termes, être en totale communion avec l’artiste qu’on admire. Et ces heures d’attente, mercredi soir au Paléo, elles ont payé. Lomepal a fait la moitié de son concert sur le prolongement de la scène installé spécialement pour lui, collé aux barrières et donc, à deux centimètres du public. Deux heures plus tard, Rosalía descendait de la scène pour chanter une chanson au plus près des fans. Tendant le micro à quelques chanceux… dont Meeko qui a littéralement crevé l’écran. « Il a trop bien chanté! », entend-on à la fin du titre.

Une relation artiste-public au milieu de laquelle se trouve l’équipe de la sécurité. Une bonne partie de ces bénévoles sont à ce poste depuis des années, les habitués du Paléo les connaissent autant que les artistes qu’ils viennent voir. « Les fans attendent certains concerts depuis des mois, il y a donc beaucoup d’attentes, décrit Pascal Viot. L’émotion est grande quand l’artiste monte sur scène et c’est très fort de partager ça avec les festivaliers. D’autant plus quand on a des artistes comme Louise Attaque mardi qui prennent des bains de foule. C’est des moments qu’on prépare avec eux et on est fiers quand tout se passe bien. »

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