Pas le temps de pleurer la fin du splendide Rock the Ring, voilà qu’on célèbre la naissance d’un potentiel digne successeur : le Summerside. Et bonne nouvelle, celui-ci est beaucoup plus proche de la Romandie puisqu’il est situé à Granges, entre Bienne et Soleure.

Si l’on évoque la succession du Rock the Ring, il faut avouer que c’est surtout en raison de la chronologie. Car là où le festival sis à Hinwil jouait la carte « classic rock » (ou plutôt « classic hard rock ») à fond, le Summerside est un peu plus moderne. Et plus germanophone aussi. Il n’empêche : pour une première édition, chapeau bas aux organisateurs qui ont vu grand. Des Hollywood Vampires (groupe de stars incluant Alice Cooper, Joe Perry et Johnny Depp pour les trois plus connus) à Volbeat en passant par Airbourne, ce premier jour était pour le moins classieux.

Et au-delà de l’affiche, l’organisation était bonne elle aussi. Pour une première, c’était une réussite, même si cette scène principale très haute aura fait grincer des dents (les gens du golden circle ont dû tirer la gueule…) et que l’attente interminable pour avoir une boisson en a échauffé plus d’un. Certes, la chaleur étouffante a certainement eu une influence sur ce dernier point en créant une demande supplémentaire, mais le fait de ne pas laisser les stands de nourriture vendre des boissons est manifestement un choix à revoir (ou alors ajoutez des bars…).

Toujours est-il que c’était bien. Fort bien même. On a malheureusement raté les excellents Silver Dust, mais on sait de quoi ils sont capables. Sinon, on a adoré Adam & The Metal Hawks en début de journée. Peut-être un futur grand du rock : il a le charisme, la voix, les chansons et il sait s’entourer de jeunes musiciens talentueux, bref tout ce qui a permis à Ozzy de réussir ! Sur la petite scène (« Rise up Stage »), on a juste pu voir rapidement le pop rock sympathique des Tessinois de Sunset ’99, qui ont malheureusement commencé plus tard que prévu et qu’on a dû quitter pour retourner voir MONO Inc. sur la grande scène. N’était pas familier de ce groupe allemand à la discographie déjà pourtant fournie, l’auteur de ces lignes a été surpris par le côté « gentil » de leur rock gothique au regard de leur look et leur déco de scène. Un groupe très mélodique et poétique, à l’image de leur batteuse qui portait des ailes noires du plus bel effet. Retour à la Rise up Stage pour découvrir Judge Minos, un groupe de thrash qui mériterait une scène plus sombre et un son plus épais pour donner tout son potentiel. Car là ce n’était pas forcément leur élément, une tente blanche en plein jour. Mais ils maîtrisent leur sujet, c’est certain. Les fans du genre devraient jeter un oreille sur leur album « The Keeper of Imbalance ». Retour à la Main Stage pour Broilers, groupe punk rock allemand et germanophone dont l’énergie et les mélodies font apparemment l’unanimité parmi les festivaliers. Détour rapide par la petite scène pour découvrir les sympathiques alémaniques de Frantic Wingmen et leur rock hard bien maîtrisé, puis retour à la grande scène pour Airbourne qui a – comme à son habitude – tout dévasté sur son passage. Quelle débauche d’énergie, franchement. AC/DC sous amphétamines (pardon pour le cliché, mais c’est vraiment ça). Impressionnant. Jolie surprise ensuite en la personne de Seraina Tell sur la petite scène. Une présence scénique indéniable, un show qui donne envie de la découvrir sur disque. Mais déjà retour pour la tête d’affiche de la soirée à en croire les ventes de t-shirts et l’enthousiasme palpable des personnes présentes : les Hollywood Vampires. Et surtout, on s’en rend bien compte, Johnny Depp. On apprend juste avant le show qu’il se serait cassé le pied et qu’il serait plâtré. On n’y voit en tout cas rien sur scène, si ce n’est qu’il n’est en effet pas très mobile. Mais le show se déroule comme sur des roulettes, Alice Cooper maîtrisant tout ça de sa classe naturelle, Tommy Henriksen apportant son énergie permanente, Joe Perry égal à lui-même chemise ouverte sur son torse nu et abdos saillants, et Johnny Depp attirant de façon assez surréaliste toute l’attention sur lui de bout en bout. On n’oublie pas les autres membres du groupe, le batteur Glen Sobel en tête, mais bon, on ne peut pas tout détailler ici. Le succès de ce groupe doit bien sûr tout à la notoriété de ses membres, mais les Hollyood Vampires délivrent néanmoins un show carré et très pro. Certes composé à deux tiers de reprises, mais pas non plus de celles qui sont faites pour plaire au plus grand nombre; on décèle une certaines cohérence. Nous avons ensuite raté Raiva Rosa sur la petite scène par manque de temps si on voulait pouvoir être là pour Volbeat, qui a clôturé la soirée au plus grand plaisir des spectateurs (mais dont nous n’avons pas pu ramener d’images, le groupes ayant refusé la présence de photographes juste avant d’entrer en scène).

En résumé, un festival qui a d’ores et déjà tout pour devenir un incontournable du paysage rock en Suisse.

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