Avant-dernier rendez-vous du festival, la Rocklette du samedi 9 août prenait ses quartiers au Col du Lein à près de 1800 mètres d’altitude. C’est un site privilégié et spectaculaire où les festivaliers aiment à s’allonger sous l’ombre des rois mélèzes centenaires, spécialement en cette journée estivale par excellence où la température flirtait avec les 30 degrés. Décidément, la canicule s’invite même en altitude cette année.

Black Willows, trio lausannois de ‘heavy shamanic doom’, lance les hostilités en plein dian devant les spectateurs arrivés à bord des premiers bus navettes. Un son très lourd, entêtant, et des mélodies revenant en boucle comme les mélopées d’un mantra. C’est peut-être un peu (trop) costaud pour une entrée en matière, mais une bonne poignée de fans se placent front row et chauffent leurs cervicales en rythme.

Les fringantes suédoises de MaidaVale prennent le relais avec leur rock psyché coloré. Un mélange d’influences alchimique aux accents de blues nord-africain, de shoegaze et de rock expérimental compose la formule magique du quartette de Stockholm. Exotisme, fraîcheur et entrain qui plaisent au public dont les rangs grossissent à chaque chanson et qui leur réserve un très bel accueil. Leur troisième album (‘Sun Dog’, 2024, Silver Dagger) vaut une écoute attentive.

La tête d’affiche de la journée était bien sûr Green Lung. Depuis une série de premières parties de concerts brillamment assurées (on se souvient de celle Clutch en 2022 notamment), le quintette londonien a gagné en assurance et maturité, et sa fanbase s’est considérablement accrue. Dans ses paroles, il célèbre le folklore et les mythes de Grande-Bretagne en mettant à l’honneur l’esprit sauvage et sorcier de ses ancêtres. Son troisième album en date est une pépite (‘This Heathen Land’, 2023, Nuclear Blast Records) et prend même une dimension supérieure en live. En raison de la chaleur, les musiciens ont troqué leurs longs oripeaux noirs contre des shorts et t-shirts ou ont tombé le haut (comme le bassiste). D’emblée, ce sont des titres pêchus, lourds mais mélodiques qui vous sautent à la gorge. Les fers de lance du groupe sont la voix puissante et la présence charismatique de Tom Templar de même que le jeu de guitare spectaculaire de Scott Black. On sent les influences de Black Sabbath, Ghost ou les albums très rock des 70’s de Jethro Tull. Mention spéciale pour ‘Mountain Throne’, ‘Maxine’ (Witch Queen), ‘Old Gods’, ‘Hunters in the Sky’ et surtout ‘Song of the Stones’, magnifique ballade incantatoire. On espère revoir prochainement Green Lung en tête d’affiche et dans une petite salle pour goûter intimement à leurs histoires occultes et passionnantes.

