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ROCK THE LAKES 2024 – Le nord prend le pouvoir

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Viser large pour mieux nous servir : la devise de Rock The Lakes !

Ce titre résume bien cette deuxième journée de festival. En relisant le line-up du jour autour de mon café et d’un gras pain au chocolat, je me suis fait la réflexion que cette journée allait être variée, intéressante et pour tous les goûts.

Prendre de la marge pour le trajet afin de ne surtout pas louper Kassogtha était le premier et finalement le seul souci du jour. Les Genevois ont le privilège d’ouvrir les feux en ce samedi et c’est à 13h tapantes que le combo fait son entrée en scène. Comme d’habitude, le groupe offre beaucoup d’énergie au public présent. Le quintet est un bourreau de travail et ça se sent. La rythmique, chirurgicale, sert à merveille la mélodie. Stephany (notre Tatiana Shmayluk nationale) brille par son charisme, son entrain et ses prouesses vocales. Leurs compositions accrocheuses sont taillées pour le live et ne manquent pas de nous rappeler un certain Gojira par moment. Kassogtha gravit les échelons de l’industrie musicale petit à petit. Souhaitons-leur une longue et heureuse ascension.

Thrown est un groupe qui monte plutôt rapidement. Fondé en 2021 en Suède, le quatuor offre un hardcore-metalcore de bonne facture. Depuis le premier single ‘Grayout’, le groupe a une grande tendance à essayer de nouvelles sonorités qui font merveille en live. C’est violent et énervé, mais c’est aussi ce qu’on aime.

Styles variés à foison
Vukovi, Xandria, Annisokay soit autant de publics différents et de potentiels nouveaux fans acquis. En cette fin d’après-midi c’est bien Crownshift qui retient encore un peu plus notre attention. Ce groupe constitue un peu le fleuron du metal finlandais. On prend Daniel Freyberg (un ex-membre du regretté Children of Bodom), vous l’associez à Jukka Koskinen (Wintersun, Nightwish) et rajoutez à ces deux talents Heikki Saari (Finntroll) et vous obtenez Crownshift. D’entrée, on sent ce que l’on appelle simplement ‘ le métier’ ! Et si Nuclear Blast leur a fait confiance, ce n’est pas pour rien. La nouvelle fine fleur du death mélo finlandais est là devant nous. On y retrouve les influences diverses de l’expérience de chacun des membres et c’est clairement jouissif. Leur premier album est sorti en mai dernier et espérons que l’agenda de chacun permette une tournée sous nos latitudes en headline, car franchement c’est bon. Très bon !

La Grèce ce n’est pas que la pita poulet du stand de bouffe. Ce pays c’est aussi le berceau de Rotting Christ, prochain groupe à se produire. A l’aube de sa longue et fructueuse carrière (1987), les Grecs ne manquèrent pas de faire sauter en l’air deux-trois grenouilles de bénitier hurlant au blasphème et à l’offense. Mais c’est aussi la raison pour laquelle nous aimons ce combo engagé. A nouveau un choix de programmation pointu qu’il ne faut pas manquer de saluer ! Quelle joie de retrouver des titres en live de Non Serviam et Rituals. Un show carré et agressif, à l’image du groupe. Au vu de l’affluence et de l’entrain collectif, Rotting Christ était attendu comme….Le Messie… Pogoter grâce au Christ rôti (traduction très libre) cela donne légitimement faim et l’heure d’une petite pause culinaire dans l’un des nombreux stands variés (et bons pour la plupart) s’impose !

Ventre plein, regain d’entrain !
L’éclectique programmation nous électrise encore et toujours. Probablement le gros point fort de ce samedi. Le rassembleur Brother of metal, auto-proclamé en début de set meilleur groupe de metal au monde, balance ses hymnes accrocheurs à un rythme soutenu. Caliban fait ensuite son entrée sur la scène Iceberg. Vous est-il déjà arrivé de ne pas apprécier un concert dans sa globalité ? De ne pas avoir aimé l’atmosphère, la prestation ? Ou alors que tout vous semblait pareil, répétitif ? C’est malheureusement ce qui m’arriva pour le groupe Allemand. Pourtant bien installé sur la scène metalcore depuis 1997, ce combo à mon sens tourne un rond. C’est dubitatif que je me laisse quand même bercer par le concert.

Décidemment, la Scandinavie est à l’honneur pour cette édition 2024 de RTL. Les légendaires Dark Tranquility de Göteborg (comme In flames et At the Gates) sont sur la place. Ils nous offrent un superbe concert lors duquel ils nous feront voyager dans sa discographie. Evidemment, Endtimes Signals( 2024) est à l’honneur avec trois titres interprétés. Cependant, entendre sur scène des titres de Haven (2000), cela fait du bien et pour nous, et pour le groupe qui ne semble pas bouder son plaisir d’ouvrir ‘ les vieux dossiers’.

Post-hardcore ! Voilà pour l’étiquette que l’on colle à The Amity Affliction. Les Aussie ne sont pas des inconnus, vu qu’ils sont de la partie depuis le début des années 2000. Fluctuant entre haut et bas, notamment dû à certains problèmes d’addiction, le groupe parvient tout de même à garder le cap. Malheureusement, des soucis techniques leur coupent l’herbe sous le pied. Le groupe ne semble pas s’en offusquer plus que cela et donne, à son retour sur scène, la même énergie qu’auparavant.

On quitte la chaleur de l’Australie, pour repartir dans le nord avec Beast in black. La Finlande est décidément au metal ce que la Suisse est au tennis ! Leur style pourrait être taxé de ‘metal familial’. Des mélodies faciles à retenir, couplé à des samples de synthé un peu kitch et des refrains assimilables rapidement. Et ça marche ! Dans un style relativement similaire, Amaranthe, que l’on a vu hier, remporte un peu moins de succès. Mais Beast in Black a un univers propre et un style qui fédère. Le public chante, s’amuse et saute à tout-va. Même si n’est pas ma came, je tape du pied involontairement et de menus sourires paraissent à mes lèvres. Musicalement, c’est simple et direct. A mon avis, c’est ça le recette de leur succès !

Je vais être ‘abyssalement’ honnête avec vous, j’ai failli à ma tâche ! Je n’ai écouté que trois morceaux de In Extremo et m’en suis allé. La pluie commençait à faire rage, et vu comment et où on m’a parqué, j’ai joué la prudence en partant plus tôt. Faute avouée, à moitié pardonnée paraît-il.

Encore une belle journée à Rock The Lakes. La bonne nouvelle du jour est arrivée de la bouche de l’ému et touchant directeur du festival : l’édition 2025 aura lieu et au même endroit ! Les nourris applaudissements pour l’agriculteur qui offre son terrain furent légitimes et mérités. Un grand merci à lui !! Mais aussi un merci appuyé au comité et aux bénévoles (400) qui font un travail remarquable et remarqué. Allez … hop c’est dimanche et il est l’heure de repartir pour une journée de fest’ certainement boueuse.

Textes : Pierric Dayer

Photos : Michela Liberale

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