Six ans après son dernier passage dans le « Swiss Temple of Prog Music », Pendragon faisait à nouveau halte à la Z7. La tournée du dernier album (« Love Over Fear » 2020 / Toff Records) ayant été brutalement interrompue pour cause de pandémie et un nouvel EP (« North Star » 2023 / Toff Records) étant paru entre temps, l’accent était mis sur ces deux derniers opus.

En ouverture, Rog Patterson, ami des musiciens britanniques, a joué en solo un court set intimiste et acoustique (15 à 20 minutes) de ses propres compositions. Apéritif musical tout en douceur avant le plat de résistance. Rog rejoindra Pendragon sur scène un peu plus tard en guitariste suppléant pour une bonne partie du concert.

Pendragon est un monument du mouvement neo prog, né à la fin des années 70 aux côtés de Marillion, IQ, Pallas, Twelfth Night entre autres, âge d’or d’un style musical privilégiant la mélodie soignée et un univers onirique ou historique. 

Début de concert épique avec « If I Were the Wind (and You Were the Rain) » qui emballe immédiatement un public composé en grande majorité de fans de la première heure. A relever la présence de deux choristes féminines qui amèneront une touche mélodique supplémentaire particulièrement appréciée. On remarque d’emblée que le groupe est serein, soudé, Nick Barrett (guitares et chant) et Peter Gee (basse) – membres fondateurs – jetant des regards et sourires complices à l’illustre Clive Nolan (claviers) – qui a rejoint Pendragon dans les années 80 – et au petit dernier, Jan-Vincent Velazco (batteries) au jeu subtil. « Eternal Light », extrait de « Love Over Fear » – dont on ne dira jamais assez le bien que l’on pense de lui – nous est proposé à la suite avec un solo de Nick éblouissant et émouvant qui s’inscrit dans la tradition gilmourienne. Les fans ont la banane, les yeux plein d’étoiles, conscients d’assister à un concert de premier ordre. Le groupe durcit le ton avec « Skara Brae », titre de l’album « Passion » rarement joué en live mais très apprécié. Un petit bijou musical nous est offert à la suite, « Starfish and the Moon », moment de poésie et de délicatesse suspendu dans le temps. »360 Degrees » et sa mélodie enjouée nous rappelle « The Whole of the Moon », l’hymne exalté de The Waterboys, magnifique ! Cette première partie se termine avec « Water », temps fort du dernier album, où chaque instrument fait référence à l’élément aqueux dans un subtil entrelacement musical aux sonorités marillionesques. 

Au cœur du concert, moment intimiste avec quelques titres joués en acoustique dont le très beau « King of the Castle » qui met en avant le talent des deux choristes. On repasse à l’électrique avec « Schizo » puis « Afraid of Everything », irrésistible, avec une fois de plus un Nick Barrett au sommet de son art. Que dire de « Paintbox » qui vient ensuite, classique parmi les classiques de Pendragon ? Un vent de douce folie s’empare des fans de la première heure qui se prennent par l’épaule et dansent aux accords de leurs héros. « A Man of Nomadic Traits » et « It’s Only Me » complètent la setlist avant que le groupe ne revienne sur scène pour un unique mais énorme rappel, « Breaking the Spell » et son solo de guitare qui a littéralement fait décoller la salle.

En un mot comme en cent, une soirée teintée d’une enivrante nostalgie empreinte d’énergie positive aux sons d’une musique sur laquelle le temps n’a pas prise.

www.pendragon.mu

www.rogpatterson.com

www.z-7.ch

Texte : Jean-Blaise JB Betrisey

Photos : Stéphane Bee

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