« Demande à la poussière », formation parisienne de post black / sludge dont le nom énigmatique est tout droit tiré de l’univers romanesque de John Fante nous offre une expérience de forte intensité. Leur nouvel album Kitsugimérite largement le détour, offrant une immersion singulière dans des thématiques profondes.
Ce nouvel album ? Où l’avez-vous enregistré, et comment a été cette expérience ?
Vince : Comme les deux albums précédents, tout a été fait au Lower Tones Place Studio, chez Edgard qui a pris la guitare à la suite de l’enregistrement du premier album. La réputation d’Edgard en matière de production rock-métal n’est plus à faire, et à la fois, on est à la maison, on peut prendre le temps de peaufiner la prise de son. On est tous des passionnés et on prend beaucoup de plaisir à essayer de tirer le meilleur de nos instruments. Il faut aussi savoir que le Lower Tones Place Studio n’est pas uniquement connu que pour la qualité du son et de la production, mais aussi pour la qualité de sa cuisine. Bien manger c’est la recette pour faire un bon album…
Kintsugi… c’est l’art ancestral japonais qui consiste à réparer de la poterie brisée avec de l’or… Je vois dans la liste des morceaux les titres « Fragmenté », « Brisé » ou encore d’autres références japonaises comme Ichinawa…
Neil : Le Kintsugi est venu presque par hasard, mais synthétise parfaitement les thématiques des textes. Cet album parle de blessures intimes, de reconstruction de soi après diverses épreuves … Le Kintsugi est une métaphore de la résilience, ça nous a parlé. Quant à “Ichinawa”, c’est une métaphore de la relation tacite qu’il peut y avoir entre deux personnes … ceux qui sauront, sauront.
Quelles sont les thématiques que vous abordez le plus ?
Neil : Les blessures intimes, la dépression, la santé mentale, la résilience, le rapport aux autres. C’est tout l’objet de cet album, essentiellement introspectif.
J’ai l’impression que la veine black/doom/sludge/post est l’une des plus prometteuses dans la culture metal contemporaine…
Edgard: je pense que c’est un style très malléable en terme de son. Personnellement j’adore travailler ce type de texture. Les tempos sont propices aux arrangements profonds. Après comme tout style, le plus dur c’est de ne pas trop se répéter et de lasser à la longue, mais plutôt de trouver son propre langage et de le développer, c’est ça que les gens aiment je pense.
Avez-vous des groupes à nous recommander ? Des pépites que vous auriez découvert lors de vos tournées?
Vince : Et bien on a eu la chance de tourner pour la sortie de l’album avec Vesperine, un groupe lyonnais, des gars super humainement, mais qui en plus de ça envoient du gros sur scène. On a fait une semaine ensemble, c’était que du bonheur. Ils mettent la barre très haut !
Sinon bien évidemment on pense à Nature Morte avec qui on a fait un peu de route et qu’on adore.
Qu’est-ce qui vous recherchez dans l’expérience de la musique live ?
Vince : Je suis un fan de musique live déjà en tant qu’auditeur, j’aime le côté unique du moment, le contact public/artiste. Je sais en tant que musicien le travail que ça demande pour arriver à foutre les poils aux gens qui viennent te voir. Et puis il y a tout le travail de mise en scène qui me passionne, on essaye de donner une expérience de gros concert même quand on fait un bar ou club avec un show lumière et de la vidéo. C’est important pour nous que le concert soit un moment dont on se souvient.
Un dernier mot ?
Vince : On tient à remercier toutes les personnes qui ont acheté nos albums et qui viennent nous voir aux concerts. On espère venir en Suisse très bientôt, n’hésitez pas à nous contacter !
[Sébastien Defabiani]