En 2008, Matmatah et moi même étions prêts pour une séparation à l’amiable. Mais 9 ans sans nouvelles, c’est long … très long même ! Il y a bien eu la sortie d’un best of en 2015, mais c’était vraiment insuffisant pour renouer contact. Et le 23 septembre dernier, le groupe annonce sa reformation, ainsi que la sortie d’un nouvel album. J’esquisse un sourire et de fabuleux souvenirs me reviennent à l’esprit, et notamment cette belle communion avec le public lors d’un concert en terre sainte bretonne (Vieilles Charrues 2008) à laquelle j’avais assisté. 
Rendez-vous est donc pris avec les brestois pour leur concert au Chabada à Angers. Complet depuis plusieurs mois, je réalise que je ne suis pas le seul à les attendre, et que je suis pas le seul également à exiger quelques explications sur cette trop longue absence. Quelques Gwenn Ha Du (drapeau breton) flottent dans l’air et le concert débute dans une ambiance un brin survolté. Les musiciens sont bien en place, le son est carré et les petits nouveaux que sont Manu Barroux (guitare) et Julien Carton (claviers) semblent à l’aise et se donnent sans compter. Les titres s’enchainent et la chaleur monte d’un cran dès les premières notes d’Emma (La Ouache 1998). Il fait beau sur la France aujourd’hui et les bretons ne vont pas s’économiser. 
« On se croirait dans un meeting politique » clame Stan (guitare/chant) à la vue des poings levés. Oui, Matmatah est en campagne et aucun vote blanc ne viendra perturber la soirée. L’isoloir est plein à craquer et le public venu très nombreux en redemande. Une bande à part ces musiciens, qui au détour d’un titre comme Marée Haute (Plates Coutures 2017) nous font prendre conscience encore une fois que nous vivons une drôle d’époque, et que finalement rien n’a changé. Je vote, tu votes, il vote, nous votons, vous votez … et ils en profitent !
Heureusement pour nous, des chansons comme Archimède, La cerise, Au conditionnel, Lambé An Dro, ou bien Le festin de Bianca nous rappelle que nous sommes bien à un concert de rock. Impossible donc de penser à cette mascarade présidentielle et on en profite pleinement pour reprendre en chœur L’apologie (qui leur a valu à l’époque une condamnation pour provocation à l’usage de stupéfiants).
Le concert touche à sa fin, et les finistériens à la plume aiguisée, nous quittent avec Peshmerga (en hommage aux femmes kurdes qui se battent contre Daesch à la frontière irakienne). Rejoints à l’occasion par la première partie assurée par Grand Palladium, ils insufflent, malgré le sujet, un peu d’espoir dans ce monde qui ne tourne décidément pas très rond. Merci à eux d’être enfin revenus nous rendre visite, et je vous invite chaleureusement à aller les rencontrer puisque la tournée se termine le 09 décembre 2017.
– Remerciements à Cheyenne productions, à Matmatah pour l’interview et au Chabada à Angers.

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