Nous n’allons pas reparler de votre période de coupure, je pense que tu t’es suffisamment expliqué sur le sujet.

J’aimerais revenir sur la démarche qu’elle a engendré en terme d’approche artistique et sur ta philosophie de vie?

Ca fait un peu plus d’un an que notre dernier album est sorti. Forcément depuis la composition, l’enregistrement et les tournées, il s’est passé beaucoup de temps. L’énergie nécessaire, qui a contribué à faire ces morceaux, s’est un peu dissipée. Mais l’état d’esprit n’a pas changé. 

On est en train de faire un nouvel album. Le propos principal ne sera plus du tout le même. Pour autant, l’énergie ne change pas. C’est ce qui la motive qui est différent. 

En ce moment,  je suis dans une période où j’ai du mal avec les gens en général. Je vais exorciser ça à travers l’écriture. Je mets en avant le fait d’être misanthrope par déception. Pas par plaisir de dire : je me sens bien seul et je n’ai pas besoin des gens. Ce n’est pas ça. C’est une déception par rapport à la façon dont les gens ont de réagir et de pallier à leurs soucis. A un petit niveau ou à grande échelle. Mes expériences personnelles ainsi que des questions sur le monde en général font que j’en éprouve un certain dégoût.

Comment as-tu vécu le retour de Phazm avec « Scornful of Icons »?

Le retour de Phazm s’est super bien passé. J’ai même été étonné par l’approche qu’ont eu les médias. Généralement, il n’est abordé que l’aspect purement musical. Et là, j’étais interloqué par l’envie d’aller plus en profondeur quant à l’aspect philosophique  de cet album. D’aller chercher au-delà de la musique. L’ambiance « Black » y est surement pour beaucoup. Les gens qui sont clients de ce style musical s’intéressent davantage au fond qu’à la forme. Ca rend les choses plus intéressantes.

Et puis on a fait des super concerts. Chez nous, par exemple, à Nancy, nul n’est prophète en son pays, il y a trois salles dont un Zénith. On les a toutes faites. Faire un zénith avec des grands noms, c’était vraiment sympa. On a jouait au  »Fall Of Summer » festival, on a tourné avec  »Gorod ». On est parti au Danemark…

Je suis assez confiant par rapport au fait que le retour de Phazm n’est pas passé inaperçu. Que les fans de la première heure ont suivi et que, ceux qui nous ont découvert avec cet album, on carrément trippé . A tel point qu’il a fallu régénérer le back catalogue.

Depuis 2007, les choses ont-elles tellement changé dans le monde la musique?

Evidemment, il y a pleins de choses qui ont changé. Quand j’ai arrêté, il n’y avait pas Facebook. On était encore à l’époque Myspace. Le piratage existait d’une autre manière. Aujourd’hui, tu vas sur youtube, tu trouves n’importe quel disque. Même le truc le plus inconnu au bataillon, tu le trouves. Ca a changé la perception que les gens ont de la musique et leur façon de l’appréhender.

Et pour nous, maintenant on a notre propre studio, celui de Gorgor notre batteur, les Studios de La Forge. On enregistre là-bas. On est chez nous. Avant, il fallait aller soit au Danemark soit à Paris. On était dans une autre démarche. Ce n’était pas notre son et on n’avait pas forcément le temps de faire ce que l’on voulait. Parallèlement, j’ai deux magasins de musique donc j’ai accès à du matos. On a posé des trucs qui permettent d’être plus sereins et décontractés.

Pour le prochain album, Phazm va-t-il garder l’esprit black de « Scornful of Icons » ou allez-vous à nouveau changer d’univers comme vous l’avez fait précédemment? 

Avant tout, je ne fais pas exprès de changer. Il est vrai que nos albums ne se ressemblent pas. Pas autant que sonne, par exemple, des albums d’ Amon Amarth où dès la première écoute, tu sais où tu vas. On est plus proche d’un groupe comme Enslaved dans la démarche de dire : quand on a un truc dans la tête et qu’on a des envies, on fait en sorte que ça fonctionne et on y va sans se poser la question de savoir si ça va plaire ou pas.

Là, effectivement, on continue à faire évoluer la chose et, c’est encore peut-être un peu trop tôt pour en parler mais, ce que je peux dire, c’est que le côté black n’est pas du tout mis de côté. 

J’aimerais, comme certains l’on dit par rapport à notre musique, accentuer notre approche cinématique où chaque morceau inspire des tableaux dans un cadre visuel, sentimental et émotionnel traduit par notre musique. Et comme je suis dans un rapport à l’humanité assez méprisant, c’est sûr que la tonalité du nouvel album va être assez black métal avec le son d’un nyckelharpa, instruments scandinave, que je maîtrise de plus en plus, qui va agrémenter et colorer tout ça.

Un nouvel album est donc déjà en préparation? Y a-t-il une date de sortie à annoncer?

Oui, on a bien avancé, on en est à la moitié du travail.  On ne se fixe pas de deadline et Osmose Production ne nous en fixe pas non plus. Si c’est bien : on sort. Si ce n’est pas bien : on attend et on le sortira quand ce sera bon. On n’est pas un gros groupe. Du coup, il n’y a pas une attente qui nécessite de se presser. A notre niveau,  il y a des mauvais côtés et des bons côtés. Celui-ci fait parti des bons côtés. 

Quand tu es avec un label où tu es obligé de faire du remplissage parce que tu as un contrat à honorer, parce qu’il y a des tournées de prévues et des t-shirts à vendre, tu es dans une autre démarche. Tu es vraiment devenu un produit commercial. Je sais ce que c’est. Un de mes anciens camarades de SCARVE, Dirk Verbeuren, qui est le batteur de Megadeath maintenant, est dans cet engrenage. Je vois comment ça peut se passer. Comment ils sont pressés. 

Un rythme de vie certainement fantastique. Mais je ne sais pas si un mec, comme moi, pourrait être bon là dedans et puis si je pourrais apprécier cette vie là.

Pour en revenir au prochain album, il va se faire à deux. Tu es le premier à qui je le dis. Il y aura Gogore à la batterie et moi je vais m’occuper de tout le reste. On va recentrer le noyau autour de ceux qui créent. Décision prise en commun accord avec Joss (guitare) et Fabien (basse). 

On a envie de se retrouver entre-nous et de ne pas avoir de personnes extérieures à la création pour rester vraiment dans une intention un peu bestiale, un peu primaire et instinctive. Chose qui se perd quand on est plusieurs à composer. 

Gogore aura beaucoup de boulot puisque c’est lui qui va, encore une fois, produire, mixer et masteriser tout ça. Comme sur  »Scornful Of Icons ».

Et comme je tiens à enregistrer en hiver, je pense que notre prochaine album sortira courant 2018.

 

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