Le groupe Hardcore montréalais DEADBOLT devait ouvrir la soirée à une heure particulièrement hâtive. Le public est curieux de découvrir ce groupe à peine sorti de l’adolescence qui nous interprète des compositions dans un style vieux de quarante ans. Deadbolt a lentement conquis la foule lors de leur courte performance qui manquait, il va sans dire, d’un peu d’expérience. On souligne toutefois l’initiative de donner cette belle visibilité à un groupe peu connu d’ici. Deadbolt prouve que le style n’est pas encore enterré et que Montréal reste une plaque tournante.

SICK OF IT ALL était pour moi le clou de la soirée. Je n’avais pas encore eu l’opportunité de voir le groupe en spectacle auparavant même si l’album Built to Last m’a longuement accompagné dans mes jeunes années. La performance fut intense et sportive, précisément ce à quoi l’on peut s’attendre de légendes aussi importantes du mouvement Hardcore. Le Studio TD, en ce mercredi soir, comprenait quelques centaines de fans éparpillés, laissant champ libre aux danseurs d’investir le devant de la scène sans blesser quiconque. Plus d’une heure de succès est venue enflammer les fans présents avant de se conclure par la puissante Step Down.

LIFE OF AGONY est à la fois le groupe qui a toujours su explorer plus loin le style Hardcore et le groupe qui a toujours eu de la difficulté à faire comprendre ce qu’il faisait. Pour célébrer le 30è anniversaire de River runs Red un album grandiose qui n’a pas toujours trouvé son public, LOA était dans une forme exemplaire. Le mélange des styles, soit le Hardcore et quelque chose que l’on pourrait qualifier de pré-Grunge, a développé, par l’expérimentation, la vaste branche de la musique abrasive. Les dynamiques, parfois peu fréquentes chez les créateurs de musique Hardcore, est ici exploitées à merveille. Le public s’étant dissipé rapidement après le passage de Sick of it All, la performance de Life of Agony se termine devant une salle à moitié pleine, ou vide, c’est selon, avec la pièce « Weeds » leur plus grand succès en carrière.

Texte : David Atman