Le Centre Vidéotron accueillait son ultime rendez-vous Metal de l’année avec la venue de Trivium, Jinjer et Heriot.
C’était aux Anglais d’Heriot qu’incombait la lourde tâche de réchauffer la salle, et le public déjà bien présent leur a réservé un bel accueil. Fort d’une dizaine d’années d’existence, le groupe originaire de Swindon compte trois albums à son actif ainsi que plusieurs nominations aux Heavy Music Awards et aux Kerrang! Awards. Un groupe qui s’impose peu à peu dans le milieu, et avec brio.
Sur la route vers Québec, j’avais écouté quelques-uns de leurs titres sans vraiment accrocher. Restait donc à voir si l’épreuve du live allait confirmer ou infirmer cette première impression. Eh bien non : j’ai finalement apprécié la lourdeur des morceaux, l’énergie du band et la puissance de Debbie, capable de passer aisément du growl au chant clair. Finalement, une belle découverte.
La suite se poursuit avec Jinjer, un autre groupe en pleine ascension, déjà bien établi sur la scène metal moderne. Musicalement et surtout techniquement, les quatre Ukrainiens impressionnent. Tatiana maîtrise le chant comme peu savent le faire. La section rythmique est tout simplement époustouflante, avec Vladislav à la batterie et Eugene, véritable virtuose de la basse.
L’ensemble offre une musique d’une grande complexité sans pour autant manquer d’émotion. Je me fais toutefois toujours la même remarque : que donnerait leur son si toutes les bandes enregistrées qu’on croit entendre étaient mises en sourdine ? Au milieu de tout cela, il ne faut pas oublier Roman, le guitariste, qui envoie ses riffs avec efficacité tout en demeurant d’une remarquable discrétion.
Sans surprise, c’est leur plus récent album, paru cette année, qui a été mis à l’honneur, avec notamment Duél, Green Serpent, Hedonist et Someone’s Daughter. Chacun de ces titres passe aisément l’épreuve du live, et la foule a réagi avec enthousiasme. Le concert s’est conclu en beauté avec Pisces, que plusieurs attendaient avec impatience. Jinjer est sans conteste un groupe sur lequel il faudra compter : l’avenir leur appartient.
Enfin, place à Trivium, tête d’affiche de la soirée et véritable pilier du metal moderne. Dès les premières notes, le ton est donné : puissance, précision et complicité. Le groupe n’a plus rien à prouver, mais continue de livrer chaque concert comme s’il devait encore conquérir son public.
Matt Heafy, fidèle à lui-même, alterne entre cris rageurs et passages mélodiques avec une aisance désarmante. Tout au long du concert, il a pris soin d’adresser quelques mots en français, un effort toujours apprécié par le public québécois. Son charisme, combiné à la solidité du trio Corey Beaulieu, Paolo Gregoletto et Alex Rüdinger, donne une cohésion exemplaire. Ce dernier, le nouveau batteur, a réalisé une prouesse en apprenant la setlist en un temps record afin d’être prêt pour cette tournée qui a débuté le 31 octobre. Les titres s’enchaînent sans temps mort, In Waves, Throes of Perd ou encore The Heart from Your Hate, et la foule répond à chaque riff comme à un appel de guerre. Trivium a vraiment trouvé la recette Iron Maiden, celle qui fait que chaque refrain de chaque titre sont repris en chœur par la foule.
Bien que le Centre Vidéotron fût en petite configuration, l’ambiance n’en a pas souffert. La salle vibrait, compacte et réactive, portée par une énergie constante du début à la fin. Visuellement, le groupe mise sur une mise en scène simple mais efficace, éclairages nets, énergie brute et ce lien direct que Heafy entretient avec la foule depuis plus de vingt ans. Mention spéciale à Alex Rüdinger, dont la frappe précise et explosive propulse littéralement chaque morceau.
Le set se conclut sur une note triomphante avec The Sin and the Sentence, repris en chœur par tout le Centre Vidéotron. Une fin grandiose pour un show sans faiblesse, mené par un groupe au sommet de sa forme. Trivium prouve une fois de plus pourquoi il demeure l’un des incontournables du Metal contemporain.













































