Après une année 2018 en demi-teinte en raison d’une programmation peu cohérente, Sion sous les étoiles revient cette année avec des soirées homogènes et de grande qualité, suivant le style de musique que l’on affectionne. Pour le Daily Rock, c’est évidemment la soirée du 13 juillet qui est la plus intéressante. Petit retour en arrière sur cette soirée réussie tant musicalement que du point de vue de l’affluence.

Dû à l’heure avancée du premier show (17h30)…non, c’est des conneries, rien ne m’empêchait d’arriver à l’heure pour le début du concert de Pretty Maids. Mais comme un gland, je n’avais pas de sous et les bancomats du coin étaient surpeuplés de glands qui commirent la même erreur que moi. Bref.

C’est une première pour moi, je n’ai jamais vu les Danois de Pretty Maids sur scène. Ce groupe évolue dans un registre Hard Rock à tendance Heavy Metal. Le leader de la formation, Ronnie Atkins est encore sacrément en forme. L’ombre d’un David Coverdale (Whitesnake) plane sur scène lorsque je l’observe durant son concert. Tous les clichés du métal des 80’s y passent, mais ça fait du bien aux oreilles. Le ‘ frontman ’ se transforme en responsable des voyelles, en faisant chanter les ‘O’,’E’ et les ‘A’ à un public qui ne se fait pas prier pour reprendre tout cela à l’unisson. Ce bon concert énergique, pourvu d’une bonne mise en son, me permet de bien entamer cette édition de SSLE.

Déboulent sur scène les dinosaures de Krokus, attendus ce soir par une importante frange du public. Leur premier album nommé ‘Krokus’ date de 1976. Mais le groupe lui, vit le jour en 1974. Chris von Rohr et ses amis enchaînent leurs tubes historiques (‘American Woman’ etc..) à un rythme effréné. La bonne reprise (une des bonnes reprises de cette soirée, dirais-je) c’est ‘ Rockin’in the Free World ’ du grandissime Neil Young. Pour ceux qui à cet instant pensent que Krokus interprète du Bon Jovi, vous avez perdu ! Je ne sais pas vous, mais moi les fins de morceaux du combo soleurois, je les trouve pénibles. Un accord final tenu pendant des plombes en faisant le plus de bruit possible, et ce, à chaque morceau, c’est lassant. Probablement leur amour pour le courant alternatif/continu ! Reste que le concert est très plaisant. Plaisir qui semble être partagé sur scène comme dans la fosse.

Pour le prochain groupe, je ne bouge pas d’un iota, je garde le Status Quo, afin de jouir d’une bonne place. Les Britanniques, tenez-vous bien, c’est 53 ans de carrière, beaucoup de changement de ‘line-up’ et des bisbilles internes, notamment avec Rick Parfitt, qui malheureusement trépassa en 2016. Status Quo c’est le bon vieux Boogie Rock de base, avec des tubes gigantesques. C’est dans une ambiance scénique minimaliste et tout de blanc vêtus que les ‘ British’ évoluent ce soir. Un light-show, plus light que show finit de poser le décor. Francis Rossi fait preuve de beaucoup d’humour et semble être particulièrement joyeux durant ses intermèdes. ‘ Caroline ’, ‘ Rockin All Over The World ’, ‘ Whatever you want ’, tout y passe. Et même le futur album ‘ Backbone ’ (sortie en septembre prochain) est mis à l’honneur. Je parlais de bonnes reprises tantôt, donc en voici encore une de la part de Status Quo :’ In the Army Now ’ ! Oui, vous pouvez me jeter des cailloux depuis le sommet de la colline de Tourbillon, mais c’est vrai. Ce titre, fut-il un succès planétaire pour eux, ce sont les frères Bolland qui l’écrivirent en 1981. Ceci dit, je me suis quand même blessé les cordes vocales pendant ce fameux refrain. Sympathique concert des Anglais qui ont su créer une atmosphère bon enfant. Un détail m’a quand même chagriné ; aucun gros plan des musiciens à l’écran, juste la vue d’ensemble lointaine. Cela sent fortement l’impératif contractuel !

Place à Gotthard qui officie en tant que tête d’affiche ce soir. Le premier à rentrer sur scène n’est pas un membre du groupe. Il s’agit du batteur zurichois Dani Löble (Helloween), qui remplace Hena Habegger. L’entame de concert n’est pas bonne. Les musiciens peinent à trouver leurs marques, ça ne prend pas. Même problème pour le son. C’est brouillon, avec une écrasante majorité de ‘medium’ fort désagréable. Le groupe et l’ingénieur du son trouveront les solutions qui nous feront passer, au final, un bon concert. Ce soir, le groupe est accompagné de deux choristes qui s’occupent à relever les refrains, voir même à passer pour quelques instants sur le devant de la scène. L’une est bien en voix, sobre et à son affaire lors des aigus. L’autre, maniérée, possédant une voix neutre et en constant sur-jeu comparativement au rôle qui doit être le sien. La traditionnelle partie acoustique est plaisante, même si, pour ma part, les balades ce n’est pas trop mon truc. La bonne surprise est la présence du génial percussionniste suisse Andi Pupato. Ce gars, j’avais pu le voir notamment avec Andreas Vollenweider au KKL de Luzerne. Il avait déjà participé avec Gotthard au Defrosted 1 en 1997. Surprise, encore une reprise ce soir, superbement interprétée par le groupe tessinois : ‘ Smoke On The Water ‘ de Deep Purple. Une version acoustique superbement arrangée qui donne le sourire, assurément ! En fin de concert, rejoignent Gotthard sur scène, Marc Storace et Ronnie Atkins. ‘ Come Together ’ des Beatles est interprétée par l’ensemble des musiciens (une reprise encore). Titre notamment joué sur l’album ‘ Dial Hard ‘ de Gotthard en 1994.

Un bon concert, avec quelques surprises, mais du plus classique aussi. On pourrait regretter que Francis Rossi ne soit pas venu interpréter ‘ Bye Bye Caroline ’ avec Gotthard. C’eut été cool ! Le petit manque de feeling et de présence scénique de Nick Maeder est parfois dommageable, même si après huit années au sein du groupe, il est accepté par ses pairs et par la majorité des fans. Certains préféreraient, peut-être à raison, Ronnie Romero.

D’après les échos que j’ai pu grappiller, l’édition 2019 de Sion sous les étoiles est une réussite. Une intelligente programmation, ça aide ! Michael Drieberg a déjà annoncé une grosse tête d’affiche pour l’année prochaine, notamment grâce au rachat du festival par l’allemand DEAG. Espérons que ce mini tremblement de terre dans le paysage musical romand se passe bien. Cher Michael, je suppute que tu n’as point le temps de lire le Daily Rock, mais puis-je me permettre de te souffler deux groupes qui siéraient bien à la taille de Sion sous les étoiles ; Nightwish ou Shaka Ponk

Voilà, à l’année prochaine, sans trop de clé USB en guise d’instrument ni trop d’auto-tune.

www.sionsouslesetoiles.ch

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