Après un bien pâle  »Hearts That Strain » paru voici quatre ans, l’évocation de ce nouveau  »Saturday Night, Sunday Morning » faisait plus craindre les petits nains du lendemain que la fièvre du samedi soir. Le single  »All I Need » tout en bascule entre torsades organiques et décharges rythmiques incandescentes nous donne sans attendre une réponse cinglante. Jake Bugg ose affronter les éléments et joue avec le feu pour faire glisser son rock teinté de folk vers la sueur des pistes de danse. Déclarant dans ce titre d’ouverture que sa volonté est de ne plus être catégorisé dans une case, de ne plus y réfléchir à deux fois, de foncer dans le tas, le mélange des genres est donc la voie par laquelle il a choisi nous surprendre. Qu’il parle d’aveuglement de l’amour sur fond de guitares country ( »Kiss Like The Sun ») ou qu’il cherche à exorciser la solitude et la perte de repères sur fond de claviers pop ( »Lost »), c’est en soulevant chacune de ses structures d’une rythmique lourde, parfois discoïdes, le plus souvent technoïde, que se dessine une vraie prise de risque. Quand il glisse vers une pure nudité en piano et cordes pour évoquer la main que l’on doit tendre pour aider l’autre à se relever ( »Downtown »), le grand écart est somptueux et captivant. Restait à savoir garder le cap, et malheureusement quand il évoque un amour cassé, caché derrière un masque ( »Scene »), à grand coup de guitares folks, de chœurs sirupeux et de piano simplistes il retombe dans ses récents travers mielleux. Sortie de route qu’on lui pardonnera rapidement avec quelque nouvelles saillies rauques et une fin acoustique presque cinématographique.

www.jakebugg.com

Note: 4/5