IMPURE WILHELMINA, GROUPE PHARE DE LA SCÈNE GENEVOISE QUI FÊTE SES 25 ANS DE CARRIÈRE, SORT ACTUELLEMENT SON NOUVEL ALBUM « ANTIDOTE ». DISCUSSION À TÊTE REPOSÉE AVEC SÉBASTIEN ET MICHAEL, DANS LES BUREAUX DE DAILY ROCK.

Comment se porte Impure Wilhelmina?
Mickael : Mieux que jamais! Ça fait dix ans qu’on tourne, et je suis très heureux du line-up actuel.  »Antidote » est le deuxième album avec ce line-up, ce qui est une première dans notre carrière! (rires) On a eu la crise du Covid, mais on espère comme tout le monde que ça repartira de plus belle.

Comment avez-vous entamé ce nouvel opus?
Mickael : C’est moi qui suit à la base des compositions, mais pour cet album nous avons fait appel au producteur Yvan Bing. On le connaissait depuis un moment, mais c’est la première fois que nous avons enfin concrétisé l’idée de travailler ensemble. Il nous a aidé en venant en studio, en nous aidant pour les compositions. Généralement je demande les avis aux membres du groupes, ils me disent si c’est de la merde ou pas! Yvan s’occupait beaucoup du côté son. On est partis en Allemagne une semaine pour enregistrer en live, puis les voix et les choses additionnelles furent faites à Genève.
Sébastien : C’était intéressant pour nous d’être en Allemagne, car on se levait et on se couchait en tant que musicien de studio. Nous étions à fond dans ce projet, on se détendait bien-sûr, mais nous étions toujours dans cet optique de musique. Le studio était super, ils nous faisaient à manger et tout, je recommande fortement! Nous avons eu une belle marge de manoeuvre. En tant que bassiste, j’ai plus de liberté car Mickael n’écrit pas les lignes de basse. Notre idée c’est que Mickael soit satisfait de nos additions et qu’il retrouve son idée dans le produit final.

Mickael : On est partis en studio en 2020. On parlait du COVID de loin à l’époque, et sommes rentrés en studio comme si de rien n’était. En rentrant à Genève, le confinement nous est tombé dessus, mais j’ai pu enregistrer les voix car il n’y avait que moi en Yvan en studio. Je ne me sentais pas bloqué musicalement par ce confinement, car nous n’avions pas envie de tourner. L’album a été légèrement retardé, mais nous n’étions pas pressé de le sortir. On a fini d’enregistrer et masteriser pendant l’été. En mars, nous avons fait une résidence à l’Usine pour les concerts à venir en automne.
Sébastien : Nous avions prévu 3 concerts en juin, et bam! Tout a été fermé d’un coup. Les clubs ont retardé ces concerts, c’est un peu frustrant certes, mais en tant que musiciens nous n’avions pas ressenti cette frustration que les autres ont senti avant cela. Nous avons vraiment hâte de faire ces concerts cette année! Nous travaillons sur une tournée en Europe en 2022.

Quel effet ça fait d’être signé avec l’énorme label Season of Mist?
Sébastien : On se réjouit de bosser avec eux, Season of Mist est une machine de guerre. Niveau concerts on travaille avec Hummus Booking, Christophe Noth en particulier. C’est un ami, qui défend le groupe depuis super longtemps, nous sommes très heureux de travailler avec lui.

Des dates de prévu?
Sébastien : Nous avons une date à Genève en octobre, à confirmer bientôt! Le 12 novembre à l’Amalgame d’Yverdon où nous jouerons l’album en entier. Le lendemain nous sommes à Lucerne! Nous avons une date aux Docks le 18 décembre avec Samael, une belle affiche!

Vous avez vingt-cinq ans de carrière : quels conseils vous auriez-vous donné à vous-même?
Mickael : Je me demande ce que j’aurais pu différemment, j’aurais dû plus soigner la communication!
Sébastien : On vient de la scène DIY, donc c’est plus difficile d’avoir un réseau que si tu es sous un gros label. On met le pied là-dedans sur le tard, et on se rend compte maintenant de toutes les possibilités qu’il y a ! Après je ne dirais pas à un groupe émergent de signer avec un gros label, faut avoir de la bouteille… Et nous, de la bouteille, on en a !

Et le nom  »Impure Wilhelmina », ça vous convient ?
Sébastien : (parlant à Mickael) Je me rappelle que tu avais dit que tu n’utiliserais pas Impure Wilhelmina, mais plutôt un nom genre  »fuck » ! Impure Wilhelmina est un nom difficile à prononcer.
Mickael : Oui, les gens ont de la peine à s’en rappeler. Si tu t’appelles Exodus ou Slayer, ça va ! Quand tu dis le nom de ton groupe aux gens, ils disent  »quoi ?! ». Mais ils remarquent la patte qu’on a, ce qui est cool. Quand j’étais jeune j’avais une voix plus braillée, là je chante un peu plus. Mais l’état d’esprit n’a pas changé, on cherche quelque chose de mélodique, mélancolique.

Comment décrirais-tu vos 25 ans de carrière?

Sébastien : Ce qui marque ces 25 ans, c’est l’évolution du line-up surtout. Je ne vois pas cela comme quelque chose de négatif. C’était très enrichissant d’être avec des gens qui apportent quelque chose. Les paroles de Mickael sont très puissantes, et les musiciens et leurs goûts et influences alimentent le groupe. Je viens du rock, je n’ai pas la culture de base du metal contrairement aux autres, c’est ça que j’essaie d’apporter au groupe, mon passé de jazz par exemple. Je vois Impure comme un groupe éclectique, avec le chant braillé, clair, les caractéristiques post, rock, metal…
Mickael : Les gens ont du mal à nous définir, même nous on a du mal… mais on remarque une  »patte », notre style propre.

Qu’est-ce qui fait Impure Wilhelmina ce qu’il est maintenant ?
Sébastien : Ce qui est spécifique, surtout sur  »Antidote », c’est qu’on est parti sur quelque chose de plus organique cette fois. On n’avait jamais travaillé ainsi auparavant. Il y a quelques imperfections.. enfin pas beaucoup! (rires) Je vous laissera décider ! Mais il y a du souffle dans les compos, de la matière, c’est le travail d’Yvan Bing qui a laissé les morceaux respirer. J’ai vraiment l’impression qu’on a réussi, les retours sont très positifs, les gens apprécient cela et remarquent justement ce côté plus libre et aéré. [Sam Jacubeck]

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FICHE CD :
Nom de l’album : Antidote
Label : Season of Mist
Note : 5/5
Photo © Medhi Benkler