Une belle affiche trip hop – shoegaze nous était promise sur les bords du Rhône en cette soirée de printemps. La curiosité de découvrir les Biennois de Waldskin en live et le bonheur de retrouver les Belges d’Hooverphonic sur scène avec leur chanteuse porte-bonheur, Geike Arnaert. Plaisant également de voir la diversité du public et la gent féminine fort bien représentée à L’Usine.


C’est donc Waldskin qui ouvre la soirée dans une salle déjà bien garnie. Le trio nous propose une musique oscillant entre trip hop, shoegaze et electro, mais pas que. On pense parfois à Massive Attack, Radiohead ou Portishead pour ne citer que quelques influences, mais les Biennois ont leur propre signature musicale rehaussée par la voix envoûtante de Maryam Hammad et les touches de violoncelle d’Aurèle Louis. Nathan Gros – que l’on apprécie déjà pour son travail avec hubris. – n’est pas en reste avec la partie electro subtilement instillée dans la musique du groupe. Un bel album paru en 2021 (« Clarity Before The Crash ») suivi d’un nouveau single (« Foam ») sorti en novembre dernier sont les fleurs promettant de belles récoltes à venir pour Waldskin. Jolie performance du groupe qui a dû faire sans batteur ce soir.


La venue d’Hooverphonic à Genève coïncidait avec la sortie de leur nouvel album, « Fake Is The New Dope » qui renoue avec les premières amours du groupe, trip hop et electro. Alex Callier (bassiste et programmeur) est une fois encore la tête pensante de ce nouvel opus conçu lors de la pandémie. Le propos est contemporain où le faux est quotidien, dans le réel comme et surtout dans le virtuel et le numérique.


Le concert débute avec « Cheek To Cheek », ambiance Cotton Club faussement désuète, un quatuor à cordes prenant place sur scène suivi par les autres musiciens, avant que Geike Arnaert ne fasse son entrée, classieuse, bustier blanc – pantalon à pinces noir et haut-de-forme. « The Best Day Of Our Life », plus poppy avec son refrain léché et enrobé par les violons vient à la suite. « Release Me » lorgne clairement du côté de Portishead avant que le groupe ne joue « Club Montepulciano », l’un de nos titres préférés, avec les accords de guitare surf rock de Raymond Geerts. Entre deux titres, Alex Callier nous régale de petites anecdotes sur le groupe teintées d’humour belge, un pur bonheur. Retour au trip hop avec le moite et addictif « 2Wicky » où le charisme de Geike fait merveille. L’electro « Don’t Think » n’est pas trop à notre goût, contrairement à un autre titre atypique, « Por Favor », tous deux du dernier album, nous invitant au voyage en Amérique latine et illustrant la diversité musicale d’Hooverphonic.


« The Wrong Place » – que le groupe avait joué à l’Eurovison en 202 pour représenter la Belgique – est subtilement introduit par « Bonnie & Clyde » dont les accords du refrain sont jumeaux. Une touchant reprise de « Le Temps Qui Court » d’Alain Chamfort nous charme à mi-concert avant quelques titres phares comme « Anger Never Dies », « Romantic », « Gravity » et « Eden ». Geike Arnaert, qui a changé de tenue entre temps pour revenir tout de noir vêtue, interprète magistralement « Vinegar & Salt » accompagnée par le clavier et le quatuor à cordes… des frissons parcourent le public. Relance tonique avec l’enjoué « Jackie Cane » avant que le groupe ne s’amuse avec le public avec une polka aussi impromptue que déjantée (Alex Callier est passé par là). Grand écart avec le titre suivant, classique parmi les classiques, une version sublime de « Mad About You » avec Geike en état de grâce. Cette dernière change de tenue une dernière fois, se parant d’une élégante robe en feuilles d’or, ajoutant encore plus de divin à sa personne. Quatre rappels caresseront dans le sens du poil un public ravi, le set se terminant avec le titre éponyme du nouvel album, « Fake Is The New Dope ».

www.waldskin.com
www.hooverphonic.com
www.ptrnet.ch

Texte : Jean-Blaise JB Betrisey

Photos : Alex Pradervand

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