Menu copieux et varié en cette soirée d’octobre sur les bords de l’Aar à l’occasion de la venue de H.E.A.T. dans le cadre de sa tournée « Welcome to the Future ». Deux autres groupes figuraient sur la carte, soit Midnight Danger en entrée et Formosa en premier plat.

Midnight Danger est un duo suédois emmené par le producteur et guitariste Chris Young qui a été créé en 2015. Il cultive un goût pour les bandes sons des films d’horreur et de science-fiction des années 80 à grands coups de synthétiseurs vintage émaillés de riffs metal. Un assemblage assez surprenant qui pourrait être la rencontre de Kavinsky avec Mötley Crüe. On pense aussi parfois à la bande son de Vangelis pour « Blade Runner ». Intéressant mais un peu lassant, il faut l’avouer, et ce n’est pas le look grand-guignolesque des artistes qui nous émoustillera pour autant.

Formosa est un quartette allemand qui nous vient d’Essen. Du hourrah rock plutôt sympathique avec de beaux soli du gratteux mais la voix aigrelette du chanteur gâche un peu l’ensemble. N’en déplaise au public soleurois qui accueillera la musique des cousins germains avec bienveillance et prendra son temps pour rencontrer les musiciens au merchandising, faire des emplettes, dédicacer des albums ou se prendre en photo avec les artistes.

Près de deux ans après son passage très apprécié dans la même salle aux côtés de ses compatriotes d’Eclipse, H.E.A.T. faisait son retour au Kofmehl. Un solide album paru le printemps dernier (‘Welcome to the Future’, earMusic) sous le bras, les Suédois ont entamé une tournée européenne triomphante. C’est toujours un grand plaisir de retrouver en live la bande emmenée par l’incroyable Kenny Leckremo au chant – on dirait vraiment le petit frère de Bruce Dickinson, tant par son physique que par son interactivité avec les fans et son énergie déployée sur scène.

H.E.A.T. peut se reposer sur une solide fan base helvétique qui occupait les premiers rangs de la salle. Demi-surprise, l’assistance comptait presqu’autant de femmes que d’hommes. Il faut dire que Kenny est plutôt beau gosse, éminemment sympathique et la musique du groupe très accessible avec du bon rock FM qui dépote et de belles ballades mélodiques. Les soli aériens de Dave Dalone à la six-cordes ne sont pas sans rappeler ceux de John Norum, autre illustre guitariste suédois.

La setlist mettra en lumière trois titres du dernier album mais sera éclectique car elle (re)visitera pas moins de sept opus du groupe, même ceux de la décade où Kenny Leckremo avait été remplacé par Erik Grönwall. Entrée tonitruante avec ‘Disaster’, l’un des singles de ‘Welcome to the Future’ repris en chœur par les fans, puis ‘Emergency’ et ‘Dangerous Ground’, deux titres pêchus plus anciens. On a beaucoup apprécié ‘Hollywood’, mid tempo irrésistible et ‘Cry’, belle ballade qu’auraient pu écrire Foreigner ou Europe. Ça repart à 100 à l’heure avec ‘Beg Beg Beg’ qui amène un vent de folie dans les premiers rangs du Kofmehl.

Nos coups de cœurs vont à ‘1000 Miles’ au parfum 80’s, ‘Running to You’ lorgnant du côté de Scorpions ou Bon Jovi tout comme l’accrocheur ‘Living on the Run’. Fin de set en fanfare avec l’imposant ‘Back to the Rythm’ puis l’énergique ‘One by One’ et enfin ‘A Shot at Redemption’, hymne du groupe qui nous ramène un peu au Guns N’Roses de la grande époque et repris par tous les fans. H.E.A.T. est vraiment l’un des meilleurs représentants de son genre musical en live, chaque performance étant généreuse et authentique.
