Leo Leoni et sa bande se sont retrouvés seulement quelques mois après la sortie de leur album ‘#13’ pour un album hommage ‘Eyes Of The Tiger’. Dix ans après le décès de Steve Lee, le groupe a toujours gardé son mordant, mais présente ici une version plus douce de leur catalogue.

Comment est venue l’idée de faire ‘Eye of the Tiger’?
Il faut retourner dans le passé : on voulait faire un album de reprises à l’époque, et ‘Eye of the Tiger’ était enregistré, mais jamais utilisé. On souhaitait faire un concert de commémoration pour les dix années de Steve, et malheureusement le COVID nous l’a interdit. Du coup je voulais quand-même avoir un petit souvenir, un petit cadeau pour les fans et pour commémorer Steve. Je suis tombé sur quelques archives, et cette idée de ‘Eye of the Tiger’ qui représente bien le combat pour la vie! J’espère que cet album offrira un peu de chaleur à ces gens qui vont écouter cet album. Le choix de mettre ‘Eye Of The Tiger’ est un message fort pour notre public, pour se remettre en route, dans cette pandémie de merde, de se donner la force pour recommencer.

Il y a deux versions de ce morceau, une pour les fans un peu plus hardcore, et une pour tout le monde, en acoustique.

Tu as rajouté un solo sur la version électrique, tu t’es bien amusé !
Oh, juste une petite touche de guitare ! (rires)

Quelle était l’atmosphère?
Ce n’était pas la première fois que je retravaillais du matériel avec Steve dessus, c’est un peu comme si nous étions dans le même studio. Mais chaque morceau a son histoire, et ses souvenirs. On a fait les arrangements nécessaires pour que le produit final nous convienne, comme si t’étais autour d’un feu à raconter des histoires, une bande d’amis ensemble. C’était vraiment ça notre idée.

Trois titres sont issus de ‘Defrosted’, les autres vont de ‘Open’ à ‘Need To Believe’.
C’est effectivement une sorte de best-of. Mais il y a pas mal de titres de partout. ‘In The Name’ est très heavy, mais on a déjà fait des versions plus douces en live, donc on a plutôt reconstruit l’album en cherchant une magie, une atmosphère.

Tu peux nous parler de ‘Taro Woman’?

(rires) – c’est disons… un peu plus folk! Mais c’est un morceau qu’on avait depuis un moment qui est toujours resté dans un tiroir. C’était la bonne opportunité pour l’utiliser! Et ça nous montre aussi qu’on peut faire des disques différents, et ça représente bien cette idée de passer un bon moment avec nos amis, autour d’un feu.

Nick pose des voix aussi sur cet album. Comment a-t-il vécu cet exercice?
Il faut donner le crédit à Nick, je lui ai dit ‘il nous faut des backing vocals’, normalement c’est tout le groupe qui le fait, mais il a proposé qu’il n’y ait que lui qui fasse les backing vocals. Il y a quelques backings de Steve, mais sinon c’est tout Nick. Il aurait pu jouer de la guitare ou autre, mais il a vraiment voulu poser ses voix, comme une sorte d’hommage. C’est vraiment respectueux de sa part. Et c’est super d’avoir sa voix là-dessus, il y a certaines parties de voix qui sont vraiment très proches. Et ça marie l’ancien Gotthard avec le nouveau.

Avec quel ‘oeil’, Steve voit-il le Gotthard d’aujourd’hui?
Je ne me suis jamais posé cette question. Je pense qu’il voit qu’on essaie de faire au mieux, il doit sûrement être content. Je crois qu’il aime aussi CoreLeoni… Je peux dormir en paix (rires)

Pour toi, Gotthard, c’est un groupe survivant?
(rires) On pourrait dire que oui! On est pas des survivants, on est des combattants! Le rock n’était pas à la mode quand on a commencé, mais on a insisté afin de faire de notre rêve une réalité. Je trouve que Survivor est connu comme un groupe plus mélodique que Gotthard, et Gotthard est gentiment devenu un peu plus mainstream – Steve adorait Survivor en plus – donc c’est chouette de tirer des liens entre Survivor et Gotthard !

Comment vous organisez-vous avec deux albums qui sortent à quelques mois d’intervalle?
Ce n’est pas si compliqué, vu qu’on a pas de concerts, on a plus de temps pour se focaliser sur la promo. On a sorti ‘#13’ juste avant le confinement, et tout est tombé à l’eau, notre tournée est repoussée. Nous n’avions pas pu faire ce concert pour la commémoration de Steve, mais on voulait marquer le coup. C’est de là qu’est venu ‘Eyes of the Tiger’, vu qu’on ne pouvait pas vraiment promouvoir quelque chose en live, et on a pas besoin de faire des concerts pour cet album, c’est uniquement un hommage sur CD. C’est un travail unique, et je le veux en édition limitée aussi.

Vous avez fait un live en streaming. Comment vois-tu la promotion dans le futur?
On a fait un concert de ‘#13’ en streaming, mais je préfère la scène. Certes, on était physiquement sur une scène, mais en face de caméras. J’espère que tout retournera à la normale bientôt, car j’aime vraiment les concerts, la scène, dans une salle avec un public, il faut ce petit ‘quelque chose’. Ça fait comme regarder un concert à la télé, tu perds la magie. Mais quand tu regards un concert à la télé, il y a le public, et cette magie dans la salle, entre le public et le groupe. Avec le streaming tu n’as pas ça.

Tu penses que ta tournée à venir va être reportée?
C’est bien possible. Janvier, février, c’est bientôt! Je ne pense pas que les concerts seront revenus à la normalité. C’est un gros risque pour les labels, les salles. Je n’aime pas penser ça, mais notre tournée sera surement repoussée, car personne ne veut risquer quoi que ce soit. Il suffit d’une personne avec ce virus de merde, et tout est foutu. J’espère vraiment que cette pandémie va terminer bientôt, ça met tout le monde en difficulté. C’est comme une guerre où tu ne vois pas ton ennemi, et ça va poser beaucoup de problèmes dans le futur. Mais je reste positif et j’espère qu’il va finir. Comme toutes les choses ! (rires)

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FICHE CD
Nom de l’album : ‘Eyes Of The Tiger’
Label : Nuclear Blast
Note : 3.5/5