Ça fait depuis 2010 que je couvre le FEQ. J’arrivais de Suisse, et être accrédité sur un aussi gros festival était une première pour moi. Une quinzaine d’années plus tard, la mode musicale a énormément changé, tout comme la manière de faire de la musique. Beaucoup de nouveaux groupes et chanteurs ont émergé et se sont retrouvés en haut de l’affiche des festivals à travers le monde.
Et moi ? Plus le temps passe, plus j’ai tendance à me réfugier dans la musique de mes jeunes années. Ce n’est pas que je ne sois pas curieux, mais ce qui se fait actuellement me touche moins. Alors chaque fois que le FEQ dévoile sa programmation je cherche ce petit frisson nostalgique. Cette année pourtant, deux soirs ont comblé ma nostalgie : Def Leppard, le 6 juillet, et Slayer, le 11.
C’est donc sous la pluie que je revois pour la deuxième fois les Anglais de Def Leppard au FEQ. La première fois m’avait laissé un souvenir impérissable : météo parfaite, point de vue parfait, j’avais l’impression que le groupe jouait juste pour moi.
Retour sous la pluie, avec en ouverture de soirée les Canadiens d’April Wine. Sans leur manquer de respect, ce sont un peu les doyens de la soirée. Imagine, le groupe existe depuis 1969, plus vieux que moi ! Le temps a passé : seul Brian Greenway est encore là parmi les anciens, et il est arrivé en 1977. Leur musique, c’est du bon vieux hard rock : basse, batterie, guitares. Et ça lance la soirée de la meilleure manière.
Puis, place aux gars de Boston : Extreme. Dès les premiers morceaux, It’s a Monster et Decadence Dance, on sait qu’on embarque pour un gros show. Ils sont sans conteste les rois du party rock. Gary Cherone ne tient pas en place, et vocalement, c’est sua coche. Nuno Bettencourt, fidèle à lui-même, est redoutable à la guitare, malgré le décalage horaire puisque qu’il jouait encore hier à Birmingham au concert d’adieu d’Ozzy Osbourne et de Black Sabbath. Pat Badger à la basse et Kevin Figueiredo à la batterie tiennent le tout à un rythme infernal.
Les titres s’enchaînent sans temps mort. On a même eu droit à un clin d’œil à We Will Rock You de Queen. Et bien sûr, un concert d’Extreme ne serait pas complet sans l’incontournable More Than Words. Clairement, la table est mise pour Def Leppard.
Il est environ 21 h 30 quand la machine à tubes s’active. Rocket, Love Bites, Rock of Ages, tous ou presque ont trôné au sommet des palmarès mondiaux. La foule connaît les paroles par cœur et les chante à tue-tête. L’album Hysteria est évidemment à l’honneur, mais Pyromania, paru en 1983, n’est pas en reste avec des classiques comme Foolin’ et Photograph. Two Steps Behind, extrait de la bande sonore du film Last Action Hero, apporte un moment d’émotion. Mais pas de répit côté météo, car la pluie, elle non plus, ne voulait pas manquer ce concert. La soirée se termine sur Hysteria et Pour Some Sugar on Me. Avec cette avalanche de classiques, une chose est claire : la musique de Def Leppard leur survivra encore longtemps, même après leur retraite.
Maintenant, il me reste une semaine à patienter avant Slayer. Peut-être, là aussi, une dernière fois. Le groupe est actuellement en tournée en Europe et, au vu des commentaires, il détruit tout sur son passage.
